Après un an de service, le déficit du Fonds de gestion des édifices religieux atteint 2,5 millions d’euros. S’il compte sur les dons et la gestion de son patrimoine immobilier pour le résorber, il rejette certains qualificatifs. Premier bilan.
« Transparence » : le terme aura été utilisé à une multitude de reprises, hier, au cours d’une conférence de presse donnée par les administrateurs du Fonds de gestion des édifices religieux, ayant pour objectif de tirer un premier bilan, depuis que celui-ci est opérationnel.
Sacro-sainte volonté de «transparence»
Selon ce souci de « transparence », les administrateurs du Kierchefong ont donc fait (presque) toute la lumière sur les activités du Fonds, mais surtout au sujet de sa santé financière, ainsi que sur l’ampleur de son patrimoine. La question du ratio de terrains constructibles « car proches d’agglomérations », selon les termes de l’administrateur délégué du Fonds, Philip Mauel, sur les 1 500 hectares dont dispose le Fonds et qui comprennent « principalement des champs et des vergers », aura finalement été l’une des seules petites zones d’ombre par rapport à la sacro-sainte volonté de « transparence » souhaitée par le Kierchefong. « Indiquer un ratio (en pourcentage) ne nous semble pas être une nécessité », a rétorqué Philip Mauel, alors qu’il était interrogé à ce sujet. Cela étant, le conseil d’administration a réfuté l’idée de construire de nouveaux édifices religieux et pour le reste, les administrateurs du Fonds ont effectivement joué la carte de l’accessibilité de l’information, en révélant de nombreux chiffres, mais pas ceux reflétant la valeur totale du patrimoine du Fonds.
Valeur totale des biens «non pertinente»?
Le processus de séparation Église-État laisse forcément toujours un goût amer. En effet, le Fonds ne peut compter plus que sur deux sources de revenus, à savoir la générosité des fidèles (près de 15 000 euros de dons mensuels), et le fruit du rendement de la gestion de son patrimoine immobilier qui doivent permettre de résorber le déficit de 2,5 millions d’euros, atteint en une année, en l’absence d’aides financières publiques. Dans ce cadre, la valeur totale des biens détenus par le Fonds n’a pas été dévoilée, car soi-disant inconnue et jugée comme « une information non pertinente, étant donné que le Fonds entend conserver ses biens durant des décennies voire plus longtemps, et vend donc rarement l’un de ses biens », dixit l’administrateur, Marc Wagener, qui a également spécifié qu’il serait compliqué et coûteux de faire évaluer chaque bien individuel. « Nous ne sommes ni des promoteurs ni des marchands de biens ! »
Le Fonds détient 135 édifices religieux
Ainsi, selon ceux-ci, il a été spécifié qu’au niveau du patrimoine immobilier religieux, le Fonds détient 135 des 486 édifices religieux recensés dans le pays, les 351 édifices restants étant la propriété des communes. De plus, 18 conventions de mise à disposition des églises par les communes au Fonds ont été passées : elles concernent 22 églises. En outre, les administrateurs ont indiqué que trois désaffectations d’église avaient eu lieu : l’église de Lasauvage (commune de Differdange), celle de Weyer (Fischbach) ainsi que la chapelle se trouvant sur le domaine du Grand-Château d’Ansembourg (Helperknapp).
Bâtiments, hectares de forêt et terrains
En ce qui concerne le patrimoine immobilier non religieux, les administrateurs du Fonds ont énuméré 160 bâtiments –dont des logements non conventionnés ou subventionnés par le ministère du Logement– mais aussi 408 hectares de forêt, ainsi que 1 500 hectares d’«autres terrains», dont les terrains constructibles mentionnés plus haut.
Des dizaines de logements à coût modéré
Pour ce qui relève des logements à coût modéré, le conseil d’administration du Fonds a indiqué en avoir livré 35 unités (apport de 3 millions d’euros du Fonds sur un investissement total de 8,5 millions, le reste ayant été à charge du ministère du Logement), tandis que 85 logements sont actuellement en travaux (apport de 10,5 millions d’euros sur 37 millions), et qu’environ 250 logements sont à l’étude (apport de 29 millions d’euros sur un total de 100 millions).
Claude Damiani