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Ne pas oublier l’importance des vaccins au Grand-Duché


Le ministère de la Santé tient à rappeler qu'il faut vacciner ses enfants, et même le faire à l'âge adulte si ce n'est pas déjà fait. (Illustration : AFP)

La ministre de la Santé tient à rappeler l’importance des vaccins à travers une campagne de lutte contre les préjugés.

Si la couverture vaccinale reste excellente au Grand-Duché, quelques poches de résistance peuvent engendrer le retour de maladies infantiles quasiment disparues. Le ministère de la Santé lance donc une campagne pour réaffirmer l’importance de la vaccination.

La couverture vaccinale des enfants résidents est évaluée tous les 5 ans grâce à une enquête vaccinale nationale représentative, effectuée auprès des enfants âgés de 25 à 30 mois. La dernière enquête de 2012 a montré que la couverture vaccinale RORV (rougeole, oreillons, rubéole et varicelle), avec 82,3 % d’enfants ayant reçu deux doses du vaccin combinées, est inférieure au seuil critique pour assurer une protection collective durable. Pour le ministère de la Santé, ce chiffre n’est pas suffisant et il faut rester vigilant pour que le pourcentage d’enfants vaccinés reste le plus élevé possible.

«La couverture vaccinale pour la vaccination contre la rougeole et la rubéole doit être augmentée à plus de 95 % d’enfants vaccinés avec deux doses de vaccin pour avoir une chance d’interrompre la circulation du virus et espérer éliminer la rougeole et la rubéole de nos régions», estime le ministère de la Santé. Le maintien d’une couverture vaccinale élevée est également important pour empêcher la propagation de maladies infectieuses importées d’autres pays, où ces maladies ne sont pas encore éradiquées. C’est notamment le cas en Europe de l’Est, où la polio est réapparue, parce que certains groupes de population sont insuffisamment vaccinés. Des foyers de diphtérie sévissent également dans ces régions, et la rougeole continue à faire des victimes chez nos voisins, dans des communautés réfractaires à la vaccination.

Une diminution de la couverture vaccinale permet l’augmentation du portage de certaines bactéries et leur circulation, ce qui expose les plus fragiles à un risque accru d’infection. Ce risque augmente encore lorsque l’enfant appartient à une communauté ou un groupe, où personne n’est vacciné pour des raisons idéologiques. « Si le pourcentage de personnes vaccinées diminue, certaines maladies qui ne sont plus apparues depuis des années au Luxembourg peuvent réapparaître. De nombreux exemples survenus chez nos voisins, le confirment », a expliqué la ministre Lydia Mutsch.

D’après le ministère, de janvier 2015 à décembre 2015, 3 969 cas de rougeole ont été rapportés dans les 30 pays d’Europe. L’Allemagne a, par exemple, compté 62,1 % des cas. Pour 77 % des cas détectés auprès d’enfants âgés de 1 à 4 ans, ce sont des enfants non vaccinés qui ont été touchés.

Pas d’augmentation du risque de maladie grave

Pourtant, certains clament que les vaccins sont dangereux. Le ministère a rappelé hier que les études scientifiques menées sur les vaccins jusqu’à ce jour ne montrent pas d’augmentation du risque de développer des maladies graves après avoir été vacciné. Des millions de personnes sont vaccinées chaque année dans le monde sans développer de complications particulières. «Néanmoins, le vaccin est un médicament, et comme chaque médicament, il peut avoir des effets secondaires ou indésirables (fièvre, nausées, un érythème ou un gonflement local). Mais ces effets éventuels sont beaucoup moins importants que ceux que peuvent causer la maladie contre laquelle le vaccin protège», précise le ministère.

Dans le cadre de la semaine européenne de la Vaccination, ce dernier a donc lancé une campagne de sensibilisation qui, cette année, s’adresse plus particulièrement aux adultes. Il est rappelé que la protection vaccinale acquise durant la petite enfance doit être maintenue par des rappels de vaccination réguliers. Ainsi, même pour les adultes, il est important de penser aux rappels de vaccination contre la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie et la coqueluche, qu’il faut effectuer tous les 10 ans.

De même, les personnes nées après 1980 et qui n’ont reçu qu’une seule vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons doivent penser à faire un rappel de vaccination. Un seul vaccin offrira une protection pour ces trois maladies (vaccination ROR). Il n’est jamais trop tard pour se faire vacciner, rappelle enfin le ministère de la Santé : les adultes peuvent aussi se faire vacciner même s’ils n’ont jamais été vaccinés auparavant.

Audrey Somnard

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