Le syndicat majoritaire assure qu’il sera présent, le 2 décembre, à la table des négociations, dans le cadre de la prochaine réunion du CPTE, pour négocier avec le gouvernement. Et cela, avec ou sans boycott patronal.
Pour sa «der», en tant que président de l’OGBL à l’occasion d’un Comité national, André Roeltgen est resté fidèle à son habitude : il a longuement passé en revue tous les dossiers qui l’irritent, aussi bien sur le fond que sur la forme.
«Pas d’autre voie que le modèle tripartite»
À commencer par la remise en question du modèle tripartite : «nous (OGBL, LCGB et CGFP) négocierons avec le gouvernement de son programme, en présence – ou non – des représentants de patronat (UEL), lors de la prochaine réunion du Comité Permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE), programmée le 2 décembre», a insisté André Roeltgen, en sachant que l’UEL a récemment confirmé sa présence à la réunion. «Il ne suffira pas que le patronat soit présent pour faire du lobbyisme», dixit André Roeltgen.
Comprendre, entre les lignes, que l’OGBL estime que la balle est dans le camp des patrons et que le syndicat ne changera pas sa manière de procéder en siégeant effectivement à cette date. «Il n’y pas d’autre voie possible que le modèle social tripartite pour mener le dialogue», s’est encore exclamé le président de l’OGBL.
«De partenaire social à ennemi social»
Car pour André Roeltgen, il hors de question de parler d’alternative, si l’on souhaite préserver une certaine paix sociale : «si le patronat ne souhaite pas négocier à trois, il passera, à nos yeux, de partenaire social à ennemi social. Nous, en tous cas, sommes prêts à affronter et à débattre des défis pour le Luxembourg : digitalisation, transition écologique, modernisation des droits du travail et social en les adaptant à la situation économique…sans omettre que le gouvernement a également une responsabilité à prendre, dans ce cadre, par rapport au comportement qu’adoptera le patronat !»
Un budget paradoxal, selon l’OGBL
Outre cette question politique relative au dialogue social tripartite, le président de l’OGBL a procédé à une analyse du projet de budget de l’État. De manière générale, la confédération syndicale est d’avis – tout comme la Chambre des salariés d’ailleurs – que les investissements sont insuffisants et que la marge de manœuvre est bien présente, sans que les règles édictées par l’UE ne soient bafouées : «la situation des finances publiques du pays est excellente; par contre, la situation sociale ne pas reluisante. Les deux situations se développent de façon contraire. De plus, la répartition des revenus n’est pas équitable. Bref, le Luxembourg n’est pas un pays social, car les inégalités sociales se creusent toujours davantage ! Il suffit de se pencher sur le prix des logements qui a drastiquement explosé.»
«Adapter les allocations familiales»
Dans ce cadre général, André Roeltgen a entre, autres, appelé la ministre de la Famille, Corinne Cahen, à tenir honorer la promesse gouvernementale d’adapter régulièrement les allocations familiales à l’évolution du salaire médian, et non seulement de les indexer.
En clair, même s’il se retirera le 6 décembre de la présidence de l’OGBL, le combat continuera certainement pour André Roeltgen, d’une façon ou d’une autre, car il est de ceux qui ont la fibre syndicale.
Claude Damiani