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Mobilité : Bausch prêt à passer la deuxième


S'il lève les pouces pour le travail accompli entre 2013 et 2018, le ministre de la Mobilité, François Bausch, vise désormais à poursuivre sur sa lancée. Pour y parvenir, il mise sur une méthode de travail revue et corrigée (Photo d'archives : François Aussems).

Le ministre de la Mobilité et des Travaux publics est décidé à accélérer les phases de planification pour mieux rattraper le retard conséquent en matière de mobilité.

Croissance illimitée à transformer en croissance qualitative. Limiter l’accueil d’entreprises étrangères ou encore revoir la fiscalité pour freiner l’arrivée de nouveaux frontaliers. Cet ensemble de thèmes a dominé une large partie de la campagne électorale. Le point commun de ces aspects de la croissance démographique et économique du Luxembourg est qu’ils ont un impact important sur la mobilité et les infrastructures routières et ferroviaires qui doivent suivre ce rythme effréné.
Jeudi, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, est venu présenter son plan de bataille devant les députés. «On a accompli pas mal de progrès lors de la législature écoulée. Je compte bien poursuivre sur cette lancée», souligne celui qui a été reconduit dans ses fonctions après les législatives du 14 octobre. Il se dit conscient qu’il existe «une énorme pression pour avancer dans le domaine de la mobilité». «C’est un fait connu. Désormais, je compte me doter d’une structure qui nous permettra d’avancer plus rapidement», enchaîne François Bausch.

«Un programme gigantesque»

Face aux critiques émanant de l’opposition et plus particulièrement des rangs du CSV (lire ci-dessous), le ministre n’hésite pas à renvoyer la balle dans le camp chrétien-social. «Ce n’est certainement pas ce ministre qu’il faut blâmer. Il y a un retard de 30 à 40 années à résorber», indique le politicien écolo.
Entre 2013 et 2018, le ministère du Développement durable, entretemps réorganisé, a permis de mettre en route et sur rail une multitude de projets. «Une mobilité performante et durable est non seulement essentielle pour notre économie, mais elle est aussi indispensable dans l’optique de nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030», souligne l’accord de coalition.

Multimodalité toujours

La formule pour atteindre cet objectif reste la multimodalité, à savoir une combinaison cohérente et efficace entre les transports sur route, sur rail et la mobilité douce (vélos, piétons). «Il s’agit d’un programme gigantesque», résume François Bausch. La réunion de jeudi n’a d’ailleurs pas été suffisante pour évoquer tous les éléments avec les députés. Mais comme indiqué plus haut, le ministre est décidé à passer la deuxième, voire les troisième, quatrième et cinquième vitesses. «Cela ne doit pas être une critique vis-à-vis de nos administrations. Il existe cependant encore une marge importante pour avancer plus rapidement et disposer de plus de moyens. Il est ainsi prévu de restructurer les entités de planification au niveau du ministère. L’objectif est de pouvoir plus rapidement planifier les projets et donc aussi de les réaliser dans des délais plus courts», explique François Bausch.

Cette nouvelle stratégie devra notamment s’appliquer sur le plan national de mobilité qui doit être élaboré à l’horizon 2035. Un Observatoire de la mobilité doit contribuer à permettre, sur la base de données précises, de mener une «planification de la mobilité adaptée à l’évolution des besoins de la population et des entreprises».
La liste des projets à réaliser ou achever est longue. Dans ce contexte, le gouvernement compte également faire des communes un partenaire stratégique. Un programme d’aides techniques et financières est prévu dans l’accord de coalition afin de définir des concepts de mobilité spécifiques. Il s’agit d’une nouvelle pierre apportée à l’édifice complexe qu’est la mobilité.

David Marques

Les routes, l’enfant pauvre de la stratégie ?

Le CSV reste très critique quant aux priorités fixées par le gouvernement en matière de mobilité et d’infrastructures.  Dans le programme électoral du CSV, les propositions visant à améliorer la mobilité se sont succédé. Sans évoquer le financement de ces mesures, la tête de liste Claude Wiseler n’a cessé de plaider pour la réalisation rapide d’une dizaine de nouveaux contournements, pour un contournement ferroviaire autour de la gare centrale de Luxembourg ou encore la tangente ouest visant à relier par une deuxième voie rapide la partie nord du Grand-Duché à la capitale.
Vu que l’ancien ministre des Travaux publics et son parti ont, une deuxième fois d’affilée, rejoint les bancs de l’opposition, la liste de projets du CSV ne sera pas réalisée complètement. Cela n’empêche pas certains recoupements avec le programme gouvernemental pour la période 2018-2023. Or à l’issue de la première réunion majeure avec le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, le camp chrétien-social est resté assez dubitatif. «Les solutions en termes d’infrastructures ne sont pas suffisantes», fustige Marc Lies […]

Retrouvez notre dossier sur la mobilité du nouveau mandat en intégralité dans notre édition papier de ce vendredi.