Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
De nombreux médecins et soignants participeront, ce jeudi, à une minute de silence devant les institutions hospitalières et de soins du pays. Une manière de protester et d’inciter les non-vaccinés à franchir le pas.
Ils en ont ras-le-bol. Alors que le nombre de cas et de patients en soins intensifs repart à la hausse au Luxembourg, la colère gronde du côté des soignants et médecins du pays.
“Nous croulons sous le travail et nous voyons bien que si nous continuons, on va se retrouver dans une impasse”, souligne avec gravité le Dr Marco Klop, anesthésiste aux hôpitaux Robert-Schuman.
Pour lui, aucun doute que la tendance actuelle sur le front du Covid-19 va entraîner de nouvelles mesures plus drastiques, comme c’est le cas en Autriche par exemple, où toute la population est à nouveau confinée depuis lundi.
Tous les hôpitaux du pays mobilisés
“Ça nous pend au nez. On commence à annuler certaines opérations, des services de réanimation ne suivent plus… On essaie de retarder l’échéance, mais c’est très compliqué”, détaille-t-il.
Face à ce constat, il a décidé de monter un comité, avec d’autres professionnels de santé issus des hôpitaux du pays, afin de faire entendre la voix de “la base”, de ceux qui “travaillent au quotidien aux côtés des patients”.
Ce jeudi 25 novembre, ce comité va donc inaugurer une minute de silence, devant les institutions hospitalières et de soins du Luxembourg. “Les quatre plus grands hôpitaux y participent, mais aussi d’autres établissements, plus secondaires, qui traitent également les patients en post-Covid ou Covid-long », explique l’anesthésiste.
Concrètement, toutes les “blouses blanches”, médecins comme soignants, se donnent rendez-vous devant leurs établissements de santé à midi. Une action qui sera “répétée toutes les deux semaines”, explique Marco Klop.
Contre les conspirationnistes
Si les non-vaccinés sont particulièrement ciblés par cette action, ce comité souhaite également dénoncer la “désinformation” autour du vaccin, liée principalement aux “groupes conspirationnistes”, qui sont, à son goût, bien trop mis en avant ces dernières semaines.
Une façon plus ou moins déguisée de s’en prendre aux marches blanches qui ont eu lieu au Luxembourg durant ce mois de novembre et réunissent des milliers d’antivax dans les rues. “Écoutez plutôt les gens qui travaillent en blanc”, assène le docteur Klop.
“Nous comprenons les peurs de ceux qui hésitent. Mais le virus tue, il existe des vaccins efficaces qui protègent contre les formes modérées et graves de cette maladie. Allez-vous faire vacciner”, martèle-t-il.
“L’inconscience des non-vaccinés nous choque et nous fait mal surtout. Nous voulons simplement les convaincre”. Le message est lancé, rendez-vous jeudi midi.
Sophie Wiessler
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