Chassé de la tête du Fonds du logement, Daniel Miltgen fustige, dans une lettre salée, l’audit réalisé par le cabinet PwC.
La contre-attaque de Daniel Miltgen est lancée pour de bon. L’ancien président du Fonds du logement, chassé à la mi-mars par la ministre Maggy Nagel, est décidé à prendre sa revanche personnelle et à sauver par la même occasion son honneur. C’est en résumé ce qu’a expliqué son avocat, Me Jean-Marie Bauler, mardi, après les plaidoiries devant le Tribunal administratif.
Daniel Miltgen a introduit un recours en référé afin de récupérer, du moins provisoirement, son poste de président. Son avocat espère obtenir un sursis à l’exécution de la révocation de son client. Une décision devrait être prise d’ici demain au plus tard. Et ce scénario n’est pas à exclure. Le cas de Daniel Miltgen ressemble en effet à la révocation de la directrice de l’Adem, Mariette Scholtus, défendue d’ailleurs par le même avocat.
En attendant la décision des juges, Daniel Miltgen a ouvert un autre front. Mercredi, nos confrères de RTL ont publié une lettre que l’ancien président du Fonds du logement a envoyée mardi à PriceWaterhouseCoopers (PwC), le cabinet qui a réalisé l’audit sur le Fonds. Sur l’ensemble des 14 pages, Daniel Miltgen ne mâche pas ses mots et remet notamment en question l’«objectivité» de l’audit commandité par la ministre du Logement, Maggy Nagel.
Pire, il évoque une «analyse lacunaire» et un «amateurisme parfait» après avoir démonté paragraphe par paragraphe l’audit. Daniel Miltgen conteste aussi bien sur le fond que sur la forme le document qui doit servir au ministère pour «restructurer de fond en comble» le Fonds du logement. L’ancien président persiste en affirmant que le Fonds reste une «entreprise para-étatique qui en général est bien organisée et bien structurée».
Pour commencer son analyse de l’audit, Daniel Miltgen dénonce les entretiens menés avec les collaborateurs du Fonds. En tant que président du comité directeur, il n’aurait jamais autorisé ces collaborateurs à être libérés de l’obligation de secret qui leur est imposée. «Pour être très clair, les collaborateurs du Fonds, employés de droit privé, ne sont pas les subordonnés d’un quelconque membre du gouvernement», souligne Daniel Miltgen.
Il revient également sur l’affaire «Livingroom» dans laquelle il est soupçonné de «trafic d’influence» afin de voir ce projet immobilier privé se réaliser. Une des missions du Fonds serait bien de collaborer avec des promoteurs pour acquérir des terrains et construire des logements, souligne Miltgen. Il se défend également du reproche de ne pas avoir créé assez de logements à vocation locative. Rien que sur l’année en cours, «le Fonds était actif sur 21 chantiers (…) pour construire 281 unités de logement dont 180 unités (64%) destinées à la location», renseigne l’ancien président.
Petit clin d’œil pour conclure : la lettre de Daniel Miltgen a été transmise en copie non pas à Maggy Nagel mais uniquement au secrétaire d’État, Marc Hansen. Ambiance…
David Marques
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