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Métiers du sport : un appel à la réforme


Le directeur de l’École nationale de l’éducation physique et des sports (Eneps), Camille Dahm, propose un nouveau modèle de réglementation du sport.

« Notre ministre veut remettre de l’ordre dans le milieu, selon l’accord gouvernemental », déclare d’emblée le directeur de l’Eneps, Camille Dahm.

Concrètement, ce dernier pointe du doigt le fait que les seuls métiers du sport encadrés au Luxembourg sont ceux de professeur d’éducation physique et sportive (EPS), de maître-nageur (considéré comme un « artisan »), d’entraîneur de grade A, B ou C et de moniteurs détenteurs d’un brevet de sport-loisir. « Tout le reste n’existe officiellement pas », déplore Camille Dahm. En effet, un règlement grand-ducal est censé réguler le domaine, mais il s’avère complètement obsolète. Sont en effet par exemple ignorés les coaches exerçant dans les salles de fitness. D’ailleurs, la fonction de coach personnel n’existe pas d’un point de vue légal. D’où les craintes concernant l’encadrement des jeunes et des moins jeunes.

En adéquation avec le concept global du Comité olympique et sportif luxembourgeois (COSL) et l’harmonisation européenne qui est prévue, Camille Dahm propose une refonte en profondeur du modèle existant. Et il propose « son » modèle, valable pour toutes les villes du Luxembourg. Un modèle axé sur les six acteurs qui prennent en charge les jeunes du pays.

« Nous exigeons de la motricité »

Au niveau des clubs sportifs, tout d’abord, l’Eneps revendique que l’encadrement soit qualitativement amélioré, « en accord avec les fédérations sportives du pays et surtout avec les 12 fédérations qui travaillent en étroite collaboration avec le Sportlycée ». L’Eneps ne rémunère d’ailleurs que les chargés de cours disposant « au moins » d’un diplôme de niveau A.

Pour ce qui est des écoles fondamentales, Camille Dahm estime que les instituteurs ne sont pas formés pour dispenser des activités sportives. « Il y avait à l’époque l’Institut pédagogique de Walferdange, mais la formation a depuis été déplacée vers l’université et ne constitue plus qu’une option », regrette le directeur de l’Eneps, qui explique que le ministre Romain Schneider va se mettre en contact avec le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, pour se pencher sur cette question spécifique. L’idée serait, par exemple, que les études d’instituteur intègrent une vraie spécialisation en éducation motrice (sportive), musicale et artistique. La réflexion vaut également pour le parascolaire (Ligue des associations sportives de l’enseignement primaire, Lasep).

À propos du sport-loisir dans les communes, Camille Dahm souhaiterait qu’elles engagent des personnes formées à l’Eneps. Enfin, concernant les crèches et les maisons relais, le directeur de l’Eneps milite pour que soit créé le titre d' »éducateur en motricité », voire que les éducateurs y travaillant suivent des formations spécifiques. Et ce, en collaboration avec l’Éducation nationale.

Bref, Camille Dahm met sur la table un modèle faisant intervenir six intervenants, qui devront interagir via un réseau à tisser et qui sera placé sous l’égide d’un coordinateur. « Ce concept apportera un bien énorme », juge-t-il. « Aussi bien en termes de santé publique et de bien-être, en raison de la diminution des frais de caisse de santé, par exemple, qu’en matière de création d’emplois dans les communes. Jusqu’à 200 emplois pourraient voir le jour », conclut-il.

De notre journaliste Claude Damiani


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