Accueil | Politique-Société | Menace terroriste et criminalité : l’ADR veut serrer la vis

Menace terroriste et criminalité : l’ADR veut serrer la vis


L'ADR enjoint les pouvoirs publics à se doter de moyens plus efficients, au nom de la prévention d'éventuels attentats. (illustration Isabella Finzi)

Face à la recrudescence des actes terroristes à travers le monde et à la montée de la criminalité au Luxembourg, le parti conservateur de droite appelle les autorités à revoir et à renforcer leurs politiques.

Le terrorisme a plusieurs visages et s’avère particulièrement flexible, selon le président de l’ADR, Jean Schoos, qui enjoint les pouvoirs publics à se doter de moyens plus efficients, au nom de la prévention d’éventuels attentats.

Dans ce cadre, son parti présente différentes mesures sécuritaires qui feraient défaut au Grand-Duché. À commencer par le devoir d’informer immédiatement la Chambre des députés, en cas de décret d’un «état d’urgence» par les chefs de l’État et du gouvernement. «L’ADR est en faveur d’une révision de la Constitution, à condition que l’article y afférent soit redéfini, à savoir qu’il inclut en son sein l’hypothétique scénario d’une crise nationale et pas uniquement internationale», spécifie Alex Penning, secrétaire général du parti. Cela étant, l’ADR estime qu’un état d’urgence ne pourra être prolongé plus de 10 jours qu’à la condition que l’exécutif obtienne une majorité de 2/3 au Parlement et, le cas échéant, qu’à raison de 6 mois maximum.

Pour une déchéance de la double nationalité

Par ailleurs, l’ADR est d’avis qu’il faille absolument renforcer les moyens (humains, matériels, technologiques) des différentes administrations étatiques en charge d’assurer la sécurité publique des citoyens : l’armée, la police, les douanes, le service de renseignement, le Haut-Commissariat à la protection nationale et la future nouvelle administration des Services de secours sont ainsi concernés, selon cette doléance. Parmi les pouvoirs supplémentaires que l’ADR revendique, figure notamment la possibilité de déchoir un ressortissant de sa nationalité luxembourgeoise, dans le cas où il serait impliqué de près ou de loin dans un acte de type terroriste, à la condition qu’il dispose de la double nationalité.

Par ailleurs, l’ADR revendique que la police grand-ducale puisse effectuer des contrôles d’identité «à tout moment, dans le cadre d’une enquête». De plus, Jean Schoos et ses compères rappellent leur volonté d’interdire le voile intégral pour les femmes musulmanes et ce, au niveau national. «Toute personne doit pouvoir être identifiable au faciès», estime, dans ce sens, Alex Penning.

En faveur du port de bombes lacrymogènes

Sur un autre point, le parti conservateur intime le législateur à faire de la comparution immédiate une réalité au Luxembourg et s’attaque également aux «bandes organisées de mendiants», qu’il faudrait pouvoir sanctionner en élaborant une base légale à cet effet.

Au niveau des moyens de défense individuels et du port d’armes, l’ADR se dit en faveur de la possibilité pour tout citoyen de posséder en toute légalité des bombes lacrymogènes, dans une logique de pouvoir avoir recours à la légitime défense. D’un autre côté, l’ADR appelle à ce que les douanes procèdent davantage à des contrôles ponctuels et ciblés aux frontières et se positionne en faveur d’une réforme du traité de Schengen, afin de ne pas empiéter sur la souveraineté des pays frontaliers du Grand-Duché. Par ailleurs, l’ADR décrie le manque de transparence des services secrets (SREL), notamment vis-à-vis des députés.

Enfin, en ce qui concerne une potentielle attaque terroriste aérienne, visant par exemple la centrale nucléaire de Cattenom, comme évoquée récemment au Parlement, l’ADR est d’avis qu’un avion civil détourné à des fins terroristes et se trouvant dans l’espace aérien national, puisse être abattu par des avions belges et néerlandais, «en dernier recours». Comprendre que les coups de semonce, ultime mesure légale prévue par le texte actuel, ne vont pas assez loin.

Claude Damiani