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L’école est finie, pas les conflits


Les syndicats ne partagent pas l'espoir du ministre d'arriver à un accord à la fin du mois. (photo JC Ernst)

Le ministre Claude Meisch a présenté jeudi plusieurs propositions en vue de l’obtention d’un accord avec l’intersyndicale des enseignants, à laquelle l’oppose un bras de fer qui dure depuis des mois.

Un conflit oppose depuis l’année dernière, ministère et représentants syndicaux à propos de contributions exigées des enseignants dans le cadre du plan d’économies du gouvernement.

Il suffisait de voir la tête de ses collaborateurs pour se faire une idée à quel point le conflit qui l’oppose aux enseignants semble inextricable pour Claude Meisch. Mais si tout indique que le ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de l’enfance, veut enterrer la hache de guerre et arriver enfin à un accord, il a néanmoins insisté sur le fait que ses onze propositions soumises au médiateur, et présentées à la presse, jeudi, ne constituent en aucun cas «une offre de paix sous forme de capitulation, tout au plus une tentative d’éviter un conflit social».

«Nous voulons regarder de l’avant»

Le ministère qui avait prôné l’introduction d’un «coefficient correcteur» tenant compte des leçons non prestées pour la période suivant l’arrêt des classes de terminale en mai, propose à présent une version graduée: huit semaines pour les enseignants dont les matières ne sont pas soumises à épreuve et six semaines pour les autres. Par ailleurs, il est prévu d’augmenter de manière substantielle les honoraires pour les tâches qui entourent les examens, comme les corrections ou les oraux par exemple.

Autre point d’achoppement: la dispense et la décharge d’âge. Comme annoncé jeudi par Claude Meisch, un accord pourrait être trouvé sur ce dossier. Le ministère envisage en effet une conversion des décharges d’âge en heures de formation continue.
«Nous voulons regarder de l’avant» a déclaré jeudi le ministre, «au lieu de rester aux reproches, laisser tout cela derrière nous». Claude Meisch a aussi fait savoir qu’il est décidé à trouver un accord pour le 31 juillet. «Tout le monde a besoin de clarté» a-t-il estimé.

Mais il a aussi répété à plusieurs reprises que si le ministère s’était décidé à faire un pas en direction des syndicats, afin de créer à nouveau une base de discussion qui pourrait faire avancer les négociations, il s’attendait aussi à ce que l’intersyndicale fasse de même. Contrairement à ses collaborateurs dans la salle, jeudi, le ministre a semblé optimiste pour la suite.

Réactions mitigées chez les syndicats

Il y a néanmoins de bonnes raisons pour ne pas partager son optimisme. Contacté pour s’exprimer sur l’avancée de Claude Meisch, deux des trois syndicats qui composent l’intersyndicale, en négociation depuis huit mois, ont fait savoir qu’ils n’appréciaient guère cette manière de faire.

Pour Daniel Reding de l’Apess, le ministre, en s’adressant jeudi à la presse, pour y exposer ses propositions soumises au médiateur, «n’obéit pas à la règle du jeu» qui veut qu’une procédure de médiation ait lieu dans la confidentialité. Concernant les propositions du ministre en elles-mêmes, le syndicaliste n’a pas voulu se prononcer avant la prochaine réunion de l’intersyndicale. En revanche, la perspective d’arriver accord fin juillet, lui paraîtrait «athlétique».

Jules Barthel du SEW/ OGBL préfère aussi attendre la réunion de l’intersyndicale pour se prononcer, mais a «du mal à [s]’imaginer trouver un accord» et se dit «personnellement pas très optimiste».

Autre son de cloche chez Feduse/CGFP où Camille Weyrich se dit «enchanté par ce pas en direction des syndicats, qui vont certainement faire un pas en direction du ministre». Il reste néanmoins sceptique sur la possibilité d’un accord sur les décharges d’âge, «plutôt sur le coefficient correcteur».

Frédéric Braun