Accueil | Politique-Société | Martine Hansen sur l’écologie : «Mener une politique pragmatique»

Martine Hansen sur l’écologie : «Mener une politique pragmatique»


«Il ne suffit pas seulement de dresser des constats, encore doit-on trouver des solutions», estime Martine Hansen sur la question de l'écologie. (photo Hervé Montaigu)

Martine Hansen a créé la polémique en avouant conduire un SUV considéré comme très peu écolo. La politique environnementale vue par la présidente de la fraction CSV, c’est d’abord bien s’informer.

Quelles seraient les premières mesures que vous prendriez pour lutter contre le réchauffement climatique et pour la protection de l’environnement en général?

Martine Hansen : Ce n’est pas une question simple. Je commencerais par dialoguer avec les gens pour trouver une solution commune et acceptée par le plus grand nombre. Il faut mener ici une politique pragmatique et pas trop idéologique, ce qui induit un travail avec des spécialistes, des scientifiques. J’ai déjà évoqué le besoin d’une tripartite ou quadripartite « climat » pour trouver les bonnes réponses aux défis environnementaux. Dire que ceux qui utilisent un SUV sont les mauvais et les autres sont les bons ne semble pas être une bonne réponse. Pour la mobilité, il faut d’abord avoir des transports en commun performants et ce n’est pas encore le cas. Il ne s’agit pas de trouver seulement des solutions pour la capitale. Si j’habitais en ville, je n’aurais certainement pas besoin d’utiliser ma voiture, mais comme j’habite dans le Nord j’en ai actuellement toujours besoin. Il faut améliorer le transport en commun, c’est une priorité.

Vous voulez discuter avec des scientifiques, pourtant ils sont nombreux déjà à avoir livré des contributions qui tirent la sonnette d’alarme…

Oui, mais nous devons aussi discuter avec des scientifiques sur la production des batteries, par exemple. Nous ne sommes pas des spécialistes et le politicien doit s’informer et sincèrement nous en avons encore besoin. Vous parliez des contributions des scientifiques, mais certaines se contredisent radicalement. Nous devons donc opérer un choix et une meilleure information est nécessaire, car il ne suffit pas seulement de dresser des constats, encore doit-on trouver des solutions. Il nous faut encore plus de recherche sur la mobilité alternative et pourquoi pas utiliser de l’hydrogène, qui est une source d’énergie très propre et qui pourrait fonctionner. Nous allons faire une visite dans le Centre de recherche et innovation chez BMW en septembre pour nous informer justement.

La croissance, vous voulez toujours en débattre aussi?

Oui, nous avons une croissance énorme et le programme de coalition en a besoin pour être appliqué. Ce qui signifie que plus de monde encore va venir habiter au Luxembourg et cela ne va pas simplifier les problèmes de mobilité et donc celui du réchauffement climatique. La croissance est un sujet qui doit être débattu pour savoir quelle forme elle doit avoir. Pour l’heure, nous avons une croissance démographique énorme et je sais que les solutions ne sont pas simples à trouver. Nous devons cependant en discuter, comme, par exemple, du projet Google.

Justement, vous avez demandé une heure d’actualité pour ce projet Google. Le CSV y est opposé?

On attire un géant et nous n’avons rien contre Google, mais du moment qu’il est installé ici nous aurons une consommation d’eau et d’électricité qui va considérablement augmenter. Je ne vois pas de cohérence entre le discours de ce gouvernement et ses actes.

Entretien avec Geneviève Montaigu

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Martine Hansen dans notre édition papier de lundi.