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Marc Angel, l’heureux député européen


L'enthousiasme et l'envie ne sont pas retombés depuis ce soir du 26 mai 2019 quand, entouré de sa famille politique, il apprenait qu'il allait devenir député européen. (Photo Julien Garroy)

Le chef de file des eurodéputés luxembourgeois a donné ses impressions, vendredi, 66 jours après son entrée en fonction dans sa nouvelle mission et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est enthousiaste.

Communiquer, partager… Marc Angel aime ça et le fait avec un naturel parfois désarmant. Il se conçoit vecteur, facilitateur, porte-parole. Des mots des citoyens vers les sphères politiques à l’époque pas si lointaine où il était conseiller communal de Luxembourg et député sur les bancs du Parti socialiste, aux espoirs européens depuis décembre dernier. L’homme n’est pas du genre à disparaître dans les entrailles du Parlement européen. Au contraire, il veut partager son enthousiasme pour le projet européen avec ses concitoyens, convaincre les sceptiques et relayer les contenus des débats au Parlement européen à ses anciens collègues députés luxembourgeois.

Le nouveau député européen ne regrette absolument pas d’avoir posé sa candidature. L’enthousiasme et l’envie ne sont pas retombés depuis ce soir du 26 mai 2019 quand, entouré de sa famille politique au café Urban à Luxembourg, il apprenait qu’il allait devenir député européen à la place de Nicolas Schmit attendu au poste de commissaire européen l’Emploi dans la commission von der Leyen.

Soixante-six jours après son entrée en fonction, Marc Angel n’a toujours pas pu visiter Bruxelles ni Strasbourg et il a très vite compris pourquoi quatre attachés parlementaires l’entouraient : le rythme est intense et «ils n’arrêtent pas» ! «Tout est compilé sur trois jours», indiquait-il vendredi matin à l’occasion d’un petit-déjeuner avec la presse. Ce qui lui laisse le temps d’assister aux commissions parlementaires sur la politique étrangère et sur l’Europe le lundi à Luxembourg. «Une grande partie des dossiers européens arriveront tôt ou tard au Luxembourg. Je ne veux pas être un franc-tireur au LSAP, alors que le parti a toujours eu une conviction européenne», indique-t-il.

L’eurodéputé de 55 ans veut également continuer de se rendre dans les sections du LSAP et organiser des conférences pour évoquer l’Europe. «Je ne disparaîtrai pas», promet-il. Alors qu’une discussion sur l’avenir de l’Europe s’annonce dans deux ans et que l’avenir de l’Union est plus que jamais remis en question.

«Pas comme à la Chambre»

Le traducteur de profession – ceci explique peut-être cela ! – reste fidèle aux principes et valeurs socialistes dans les commissions desquelles il est membre et qui reflètent également ses thèmes de prédilections : l’emploi et les affaires sociales avec Nicolas Schmit, économie, ainsi que le marché intérieur et la protection des consommateurs. Les termes «équité», «durabilité», «social» et «fair» émaillent son discours.

Dans la commission Emploi et les Affaires sociales, il va participer «à la transposition du pilier sur les droits sociaux». Jean-Claude Junker avait replacé l’aspect social à l’ordre du jour européen en 2017. «C’est la mission de Nicolas Schmit. Il travaille au développement d’un plan d’action», précise Marc Angel, dont les missions seront multiples, des questions de genres aux droits des salariés dans un monde du travail de plus en plus digital, en passant par une économie digitale à revoir, les questions environnementales ou le budget.

«Je dois m’intéresser à toutes les thématiques pour participer aux votes lors des séances plénières à Strasbourg», raconte le député européen très surpris lors de son baptême en la matière. «Ce n’est pas comme à la Chambre des députés, on a une pile de votes à effectuer en une séance. Certains sont à main levée, d’autres sont électroniques. On les enchaîne à un rythme fou. Il ne faut pas se tromper.»

Le nouvel eurodéputé, chef de la délégation luxembourgeoise, s’acclimate tout doucement à son nouvel environnement de travail, en apprend les codes et le vocabulaire. Il ne semble absolument pas impressionné par l’ampleur de sa tâche. Au contraire, une lumière n’a pas quitté ses yeux tout au long de son entretien vendredi matin.

Sophie Kieffer