Finis les heurts ! Les deux manifestations contre les restrictions liées à la pandémie ont été déclarées et se sont déroulées dans le calme. D’autre rendez-vous sont déjà prévus.
Manifestation paisible, forces de l’ordre paisibles. Les rassemblements organisés par les antirestrictions sanitaires ou antivaccination se sont déroulés samedi sans heurts, de 14 h à 17 h, à Luxembourg. Finies les provocations et l’illégalité. Les évènements qui se sont tenus samedi dernier dans l’avenue de la Liberté ont, semble-t-il, marqué les esprits. Personne ne voulait recommencer à jouer au petit jeu du cortège improvisé (et non autorisé) de la gare centrale au centre-ville. Les deux manifestations qui ont eu lieu samedi ont toutes été déclarées et autorisées par les pouvoirs publics. Elles se sont déroulées dans le périmètre défini par les autorités, c’est-à-dire entre le rond-point Schuman et la place de l’Europe située devant la Philharmonie. Si la route était barrée à la circulation entre la Ville-Haute et le Kirchberg, la circulation des trams n’a pas été interrompu.
Environ 350 personnes se sont donc réunies au même endroit malgré les craintes de nouveaux débordements. En effet, une invitation avait été lancée sur les réseaux sociaux et inquiétait : les organisateurs d’une des manifestations annonçaient qu’ils allaient donner le point de rendez-vous de leur rassemblement au dernier moment pour trouver un «endroit afin que Kox et compagnie ne puisse pas (les) brutaliser». Finalement, ils ont demandé à tout le monde de se retrouver au Glacis dans le lieu autorisé.
La mobilisation policière était encore conséquente samedi avec des personnels habillés en armure antiémeute comprenant casque et bouclier. Mais il n’y a eu aucun trouble. Une seule personne a été arrêtée, selon les forces de l’ordre. Et en douceur. Nous sommes bien loin des 30 arrestations du samedi précédent et des charges policières qui ont émaillé l’après-midi avenue de la Liberté.
Fin de manifestation dans le calme
Les manifestants ont donc répété à l’envi leurs revendications contre les restrictions sanitaires et contre la vaccination aux cris de «Liberté». Liberté de manifester, liberté de choix aussi de se faire ou non injecter les doses, liberté également de dire tout le mal qu’ils pensaient du gouvernement et de ses initiatives pour limiter l’impact de la pandémie, liberté de dire que le pouvoir était corrompu, les médias aux mains des puissants, aux ordres du Premier ministre… Des slogans et des prises de position que nous connaissons bien maintenant depuis novembre.
Vers 15 h, la majorité des manifestants est partie en direction de la Philharmonie pour une courte déambulation Devant le grand bâtiment ont eu lieu encore des prises de parole. Les manifestants ont été constamment encadrés par les forces de l’ordre. Parmi la foule, figuraient de nombreuses personnes ayant participé à la manifestation non autorisée de samedi dernier dans le quartier Gare. Les évènements choquants pour le Grand-Duché qui s’y sont déroulés n’ont pas refroidi leurs ardeurs et ils restent mobilisés. Parmi eux, le jeune homme arrêté le 15 janvier avec son tambour alors qu’il se contentait de taper sur sa caisse claire, dos au barrage policier, sans provocations. Ce jeune homme sera finalement resté quatre heures au commissariat de Bonnevoie. L’attente avant d’être interrogé a été pénible, mais c’est surtout la «brutalité» et la soudaineté de son arrestation qui l’ont marqué. Il a ensuite été relâché par la police et a donc manifesté à nouveau samedi, toujours pacifiquement.
Le rendez-vous de ce week-end a en tout cas été mieux organisé que les précédents. Les organisateurs des deux manifestations étaient en lien direct avec des officiers de la police grand-ducale pour qu’aucun trouble ne vienne gâcher cette mobilisation. Vers 16 h, alors que les manifestants à la Philharmonie revenaient vers le Glacis, les policiers en armures antiémeute se sont rapprochés de très près des manifestants sur le rond-point Schuman. La manifestation pouvait durer jusqu’à 22 h, ont indiqué au mégaphone les organisateurs. Mais les agents voulaient apparemment faire déguerpir du rond-point, au plus vite, les quelques dizaines de protestataires présents. Après discussions, les policiers ont reculé de quelques mètres en arrière. Certains manifestants ont applaudi ce geste visant à détendre la situation. Les discours des «anti» se sont enchaînés jusqu’à vers 16 h 30. À cette heure, le carrefour a commencé à être évacué. Des «stewards», membres d’une des groupes organisant ce rendez-vous, ont veillé constamment qu’il n’y ait pas de débordements, prenant en charge ceux qui semblaient enclins à provoquer la police ou qui avaient un peu trop bu et commençaient à s’agiter. Ces personnes ont été éloignées des policiers. À 17 h, le rond-point Schuman a été dégagé et la circulation a pu reprendre. Au mégaphone, un organisateur d’un de ces rassemblements a annoncé que cinq cars partiraient du Grand-Duché à la manifestation de Bruxelles antirestrictions et antivaccin qui devait avoir lieu ce dimanche.
D’autres rendez-vous sont déjà annoncés ces prochains samedis près du Glacis. «Jusqu’en 2025 s’il le faut», selon un des organisateurs…
Satisfaction du côté de la police. Les deux manifestations autorisées «se sont déroulées de manière paisible et sans incidents particuliers», selon le bilan diffusé samedi en fin d’après-midi par les forces de l’ordre. Une personne a été interpellée. La raison : la possibilité de troubler l’ordre public ou de constituer un danger pour elle-même ou pour autrui. Une procédure judiciaire a été entamée à l’encontre de cette personne. Son arrestation s’est déroulée rapidement et n’a pas provoqué de heurts. Les deux manifestations ont donc été encadrées par un dispositif conséquent. Comme les derniers samedis, les principaux carrefours de la capitale étaient surveillés par des motards. Mais aucun rassemblement non autorisé n’a été enregistré. Le centre-ville est resté calme et aucun des participants aux deux manifestations de samedi n’a tenté ou même imaginé se rendre vers la Ville-Haute dont l’accès était barré par un cordon de policiers.