Corinne Cahen est allée à la rencontre des pensionnaires des maisons de retraite dans les 4 circonscriptions. Elle se réjouit de la bonne ambiance qu’elle y a trouvée. La crise sanitaire les touche moins que d’autres.
Elle poste des photos de ses visites dans les maisons de retraite et se fend d’un résumé de la vie des pensionnaires, tout en décrivant leur environnement et les activités qui s’y déroulent. La ministre de la Famille, Corinne Cahen, a fait le tour des circonscriptions depuis le début de l’été pour prendre des nouvelles des anciens en cette période particulière. «L’ambiance est plutôt bonne, un peu mois dans les maisons qui enregistrent plus de cas de Covid-19», nous confie-t-elle.
Elle a visité quatre établissements jusque-là mais se rend régulièrement tout au long de l’année auprès des pensionnaires, nous dit-elle. «Je ne publie pas tout sur Facebook», précise la ministre, grande consommatrice des réseaux sociaux. Selon elle, le confinement est déjà une histoire ancienne pour ses interlocuteurs. «Tous ceux avec qui j’ai pu discuter étaient plutôt détendus et j’étais étonnée moi-même», ajoute-t-elle.
Comme beaucoup, elle avait entendu ou lu la détresse de certaines familles et autres commentateurs qui traduisait un mal-être dans les maisons de retraite dû à la pandémie. «Les pensionnaires sont en réalité très bien encadrés et les personnels s’occupent bien d’eux», constate-t-elle. Pour les personnes démentes, la situation était sans doute plus compliquée et c’est surtout pour les proches que le confinement a posé un problème.
Pour tous ceux qui ont choisi de s’installer dans une maison de retraite, la majorité des intéressés, le confinement a même été moins contraignant qu’ailleurs. «Une dame m’a avoué qu’elle s’est toujours sentie en forme et qu’elle avait été ravie de pouvoir ressortir, mais elle était surtout contente d’avoir pu passer ces trois mois entourés de ses amis», raconte la ministre Corinne Cahen.
C’est d’ailleurs la raison principale qui pousse les personnes âgées à rejoindre une maison de retraite. Ce n’est pas dans un mouroir ou une prison qu’ils se rendent, mais au contraire dans un lieu de vie où ils trouvent bien souvent un service cinq étoiles. C’est aussi ce qu’a pu observer la ministre. «Ils n’attendent pas d’être malades ou grabataires pour résider dans un établissement, ils y vont quand ils sont encore en forme pour profiter des activités qui leur sont offertes», explique la ministre qui a eu de nombreuses discussions avec les résidents.
Ils préfèrent encore la maison de retraite qu’une visite hebdomadaire de leurs proches même si celle-ci est complétée par le passage d’une aide-soignante une heure par jour. La ministre ne s’annonce pas toujours quand elle visite les seniors dans leur environnement, mais elle y découvre toujours une «super ambiance».
Le confinement déjà oublié
Les écoliers et lycéens ont sans doute davantage souffert que les personnes âgées pendant le confinement dans la mesure où ils étaient loin de leurs camarades. C’est surtout vrai pour les plus petits. «Parmi les personnes âgées, nous en avons eu dix ou vingt sur une population de 7 000 résidents qui ont souffert du confinement mais ce n’était pas une généralité», défend la ministre.
La situation est peut-être différente quand l’un des conjoints seulement est placé en maison de retraite et que l’autre lui rend visite tous les jours pour le déjeuner. Bien souvent, le conjoint valide aide à donner à manger et c’est alors cette personne-là qui vient en aide aux soignants. En son absence pendant le confinement, l’équipe soignante a pris le relais.
La ministre n’a pas ressenti de climat anxiogène dans les établissements qu’elle a visités. Au contraire, les anciens en ont vu d’autres. «Ils me disent qu’ils ont vécu la guerre et qu’ils seront capables de surmonter la pandémie», témoigne-t-elle. En fait, ils se disent qu’à leur âge, qu’ils meurent du Covid ou d’autre chose n’a pas d’importance à leurs yeux.
«J’ai trouvé des gens de bonne humeur qui ont inventé des tas d’autres activités comme cultiver un potager, s’occuper d’animaux comme des lapins», raconte Corinne Cahen. Évidemment, il faut que ces maisons disposent de place pour ce faire. «J’ai l’impression que les choses qu’ils n’aimaient pas pendant la période Covid ils les ont oubliées», conclut la ministre après sa tournée des popotes. Ils préfèrent parler de leur existence, de ce qu’ils ont fait dans leur vie et ce qu’ils ont encore envie de faire plutôt que de s’attarder sur la crise sanitaire. «Le Covid, ça ne les préoccupe pas plus que cela», constate Corinne Cahen.
Geneviève Montaigu
Le même protocole que partout ailleurs
Dominique Faber, présidente du conseil d’administration de Servior, entend ce qui se passe dans les maisons de retraite. «Les personnes âgées sont plus respectueuses des gestes barrières que les autres et sont moins effrayées par la crise sanitaire parce qu’elles ont vécu d’autres horreurs dans leur vie», nous dit-elle. Elles ont une autre attitude que les plus jeunes et abordent cette période plus facilement. Certaines affirment même que ce virus ne va pas les tuer.
Quand des cas de Covid sont décelés, le protocole est le même que partout ailleurs. C’est l’isolement et la quarantaine si nécessaire. «Une maison de retraite, c’est une petite société qui n’est pas épargnée par la crise sanitaire. Et bien sûr il y a des cas de Covid, mais les visites sont à nouveau autorisées.»