Le poste de la ministre ne fait pas l’objet de discussions, même si ses apparitions sont plutôt rares dans la politique du logement prise en main par Marc Hansen.
Il a beaucoup été question de politique du logement au cours du briefing du gouvernement, hier. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a d’autres choses en tête, avec la présidence qui commence, que de se préoccuper d’un remaniement ministériel. Mais il ne sait pas de quoi demain sera fait…
Alors qu’il ne serait pas surprenant de voir le secrétaire d’État au Logement, Marc Hansen, prendre le titre de ministre de tutelle en lieu et place de Maggy Nagel, la question ne semble pas se poser pour le Premier ministre, Xavier Bettel. Hier, lors du traditionnel briefing du gouvernement, il a même fait mine de ne pas comprendre pourquoi un journaliste lui adressait cette question, finalement simple : quand la nomination de Marc Hansen sera-t-elle effective?
Le chef du gouvernement ne voit pas l’opportunité d’un changement, bien au contraire. Il répète inlassablement que la question du logement est une priorité qui nécessite beaucoup de moyens et deux personnes ne sont pas de trop pour se partager le travail. Étant donné que Marc Hansen est en charge des nouveaux projets, sa présence à la Chambre mardi dernier était tout à fait justifiée. Il n’a pas pour autant justifié l’absence de Maggy Nagel qui avait ému non seulement les rangs de l’opposition, mais aussi certains représentants de la majorité gouvernementale.
Jean-Paul Marc bienvenu
Pour autant, l’ambiance est toujours bonne au sein de la coalition, affirme Xavier Bettel qui à son tour dit avoir regretté l’absence d’une bonne partie des députés du CSV lors de ce même débat d’orientation sur la politique du logement… «Pour l’instant, le Luxembourg vient de prendre la présidence du Conseil et j’ai autre chose en tête que de penser à un remaniement ministériel», déclare-t-il. Maggy Nagel terminera-t-elle la législature à son poste de ministre du Logement? «Je ne sais pas de quoi demain sera fait», répond-il. Il n’assure donc pas le maintien coûte que coûte de la ministre Maggy Nagel à ce poste-là. De toutes les manières, il n’a personne d’autre dans la circonscription pour la remplacer et Marc Hansen, selon des proches du Premier ministre, préfère de loin s’occuper seul des grands dossiers du logement…
Pendant leurs travaux, les ministres réunis en Conseil ont abordé ou pas cette question, personne ne le saura, mais en revanche, ils ont abordé d’autres sujets, toujours en relation avec le logement. Le «pacte logement», après concertation entre le ministère du Logement et le Syvicol (syndicat des communes du pays), subira de nouvelles modifications. Le Conseil de gouvernement est revenu sur la décision qu’il avait prise il y a un an concernant la réforme de ce pacte. Il a donc chargé la ministre du Logement de procéder à l’élaboration d’un nouveau concept en étroite collaboration avec le Syvicol, le ministère de l’Intérieur et le ministère du Développement durable et des Infrastructures. «Certaines mesures décidées à l’époque ne sont pas applicables en l’état», admet le Premier ministre.
Encore dans le même chapitre logement, le gouvernement a approuvé l’augmentation du capital social de la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) pour le porter de 26 millions d’euros à 56 millions d’euros. «Cette augmentation de capital constitue pour la SNHBM un fondement important lui permettant de mettre en œuvre la politique gouvernementale qui vise une augmentation substantielle du nombre de logements à construire par la SNHBM, ceci afin de favoriser l’accès à des logements financièrement abordables», relève le gouvernement dans son résumé des travaux.
La Commission européenne remballée
Quant à la très récente nomination de Jean-Paul Marc comme premier conseiller du gouvernement au ministère du Logement, Xavier Bettel se réjouit que du personnel expérimenté du secteur privé se mette à la disposition du service public. Il ne voit aucun conflit d’intérêt dans la mesure où l’intéressé a passé le flambeau de la gérance de son agence immobilière à une de ses anciennes collaboratrices et que les parts qu’il détient sont en fait celles d’une SCI qui abrite ses appartements privatifs. Circulez il n’y a rien à voir…
De sa réunion avec les partenaires sociaux, le Premier ministre retient que les propositions de la Commission européenne n’ont pas trouvé l’approbation de tous. «Certains y ont vu des recommandations idéologiques, notamment dans l’augmentation des impôts qui n’est absolument pas à l’ordre du jour de ce gouvernement qui décide avec la Chambre sur ce chapitre», déclare Xavier Bettel.
Quant à la sempiternelle indexation des salaires qui fait toujours l’objet de critiques à la Commission européenne, elle n’est pas remise en cause non plus et sera appliquée via une tranche annuelle.
Geneviève Montaigu