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Luxembourg : une troisième dose offerte à tous


La ministre de la Santé, Paulette Lenert, en a assez de la désinformation qui pollue le débat et appelle instamment la population à se faire vacciner, surtout les plus de 60 ans. (Photo : Julien Garroy)

C’était la nouvelle qui était attendue : la troisième dose sera étendue à l’ensemble des plus de 18 ans. Pour l’heure, pas de durcissement des mesures. Mais tout peut basculer.

Pas de mesures radicales, mais une invitation lancée à l’ensemble de la population âgée de plus de 18 ans à se faire injecter une troisième dose. La quatrième vague est là, mais la situation n’a rien à voir avec l’année dernière à la même période, comme l’explique Xavier Bettel en livrant des chiffres de comparaison : «Nous avions alors 700 tests positifs par jour et 250 patients dans les hôpitaux dont 45 en soins intensifs», rappelle-t-il.

Aujourd’hui, avec neuf patients en soins intensifs contre treize au début du mois, il n’y a pas de quoi durcir les mesures actuelles, «valables jusqu’au 18 décembre», souligne le Premier ministre pour indiquer qu’à cette échéance, une nouvelle évaluation sera faite et selon la progression du virus, de nouvelles mesures pourraient voir le jour.

Contrairement à l’étranger, le Luxembourg n’enregistre pas de hausse exponentielle, 20 à 30 % de plus seulement par rapport aux semaines précédentes. «La majorité des contaminés n’est pas vaccinée», glisse le Premier ministre.

En attendant, comme le précise la ministre de la Santé, Paulette Lenert, «pour que le vaccin reste efficace, il faut une troisième injection après six mois». Dans la pratique, 40 000 courriers vont partir la semaine prochaine et autant les semaines suivantes à l’adresse des plus de 18 ans qui auront passé le délai des six mois après la deuxième dose ou un mois seulement pour le vaccin Johnson.

Si le gouvernement n’adopte pas de position plus ferme du type de celles qui ont fleuri dans certains pays comme le confinement des non-vaccinés ou la vaccination obligatoire, il compte agiter le vaccin sous le nez des derniers réfractaires.

Pendant une semaine à compter du 6 décembre, la vaccination sera en campagne au plus près du public, dans les grands magasins, aux grands événements et il y aura la possibilité de se faire vacciner Grand-rue jusqu’au 31 décembre de 11 h à 18 h, au centre de certification où passent des centaines de non-vaccinés. Les détails de cette semaine de la vaccination seront présentés dans quelques jours.

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Le gouvernement a du mal à convaincre ce tiers de la population qui traîne les pieds pour se rendre dans un centre. Seules 566 personnes se sont fait vacciner une première fois durant la semaine écoulée alors qu’elles étaient plus du double la semaine précédente. «Les plus de 60 ans, c’est notre grande préoccupation», répète Xavier Bettel depuis des semaines maintenant.

Encore 15 % des 60 ans et plus ne sont pas vaccinés alors qu’ils sont considérés comme les plus vulnérables. Là encore, pour leur faciliter la tâche, le gouvernement va présenter un projet de loi qui autorise les pharmacies à vacciner, ce qu’elles ne peuvent pas encore faire aujourd’hui.

Le risque est grand

Si la quatrième vague est moins intense, c’est parce que le vaccin a prouvé son efficacité, selon la ministre de la Santé. «Pour empêcher le virus de circuler, il faut vacciner davantage», martèle Paulette Lenert, rappelant au passage que le risque d’être contaminé est double pour un non-vacciné et pour les plus de 50 ans, «le risque d’une forme grave de covid augmente», explique la ministre.

Paulette Lenert finit par faire appel «à l’intelligence des gens» pour faire respecter les gestes barrières qui sont encore le moyen le plus efficace de se prémunir pour éviter la circulation du virus tant que la population ne sera pas massivement vaccinée.

À l’approche de l’hiver, la ministre incite à profiter de l’invitation pour la troisième dose.  «Il y a urgence à agir, car le risque est grand et les chiffres peuvent augmenter aussi chez nous», déclare Paulette Lenert. Elle n’exclut pas non plus des mesures plus strictes si la situation devait se détériorer.

Elle a surtout poussé un coup de gueule contre les «fake news» qui polluent le débat. «Il y a des morts !», rappelle-t-elle à ceux qui nient encore que le covid tue.  Et d’ailleurs, il n’y a pas que le covid que l’on soigne dans les hôpitaux et il faudrait peut-être songer à tous ceux «qui ont besoin d’un lit d’hôpital», déclare la ministre de la Santé qui refuse que des places puissent manquer pour ces patients-là.

Confiner les non-vaccinés ? «Tout est envisageable, mais restons-en à notre optimisme, les mesures actuelles sont suffisamment efficaces et l’espoir, c’est d’arriver à vacciner davantage », conclut Paulette Lenert.

Geneviève Montaigu

Les règles anti-Covid

CERCLE PRIVÉ Un ménage peut accueillir jusqu’à 10 invités. Pour toute jauge supérieure, le régime Covid Check doit être appliqué, avec une notification du rassemblement privé à envoyer à la direction de la Santé.

TRAVAIL Les chefs d’entreprise et d’administration ont la possibilité d’introduire le Covid Check sur le lieu de travail. Si c’est le cas, la mesure est à respecter à la lettre.

ÉCOLES Le port obligatoire du masque est levé en salle de classe et dans la cour de récréation. Lors des déplacements à l’intérieur du bâtiment et dans les transports scolaires, le masque reste toutefois de mise. Les règles changent en cas d’infections.

RASSEMBLEMENTS Jusqu’à 10 personnes, sans restriction. Entre 11 et 50 personnes, deux options : masque et 2 mètres ou Covid Check. Entre 51 et 2 000 : triptyque «masque-assis-2 mètres» ou Covid Check. Au-delà de 2 000 personnes (sport, concert, etc.), la Santé doit valider un concept sanitaire à soumettre par l’organisateur. Les buvettes sont autorisées si le Covid Check est appliqué.

MASQUE Le port obligatoire du masque est toujours d’application à l’intérieur des commerces, administrations, etc., ainsi que dans les transports en commun (train, tram, bus, taxis). Il en va de même pour les supermarchés et centres commerciaux.

SPORT Pour un groupe de 10 personnes au maximum, pas de restrictions. Au-delà, obligation de porter le masque et de respecter une distance de 2 mètres entre les sportifs. Un nageur par 10 m2 dans les piscines. Toutes ces restrictions sont levées en cas d’application du Covid Check. En compétition, le Covid Check est obligatoire, sauf pour les enfants de moins de 12 ans.