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Luxembourg : un chèque à impact positif


D'après le Statec, grâce au chèque service-accueil, le risque de pauvreté des enfants est réduit de 5 à 6 points de pourcentage entre 2013 et 2016. (Photo : AFP)

En 2016, les chèques service-accueil ont réduit le taux de risque de pauvreté de 16,5% à 14,9%, selon une étude du Statec publiée hier.

En 2016, les chèques service-accueil ont fait passer le taux de risque de pauvreté de 16,5 % à 14,9 %. Cette conclusion du Statec est issue d’une analyse de l’impact des fameux chèques service-accueil (CSA) sur le niveau de vie des ménages. Selon l’institut de la rue Érasme, «l’accès subventionné ou gratuit à des services d’accueil professionnel pour les enfants résidents constitue un des instruments de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale au Luxembourg». À noter que tous les ménages peuvent bénéficier de cette prestation, quel que soit leur revenu, à condition qu’ils confient leur enfant âgé de moins de 13 ans à une structure d’accueil professionnel. En d’autres termes, une crèche, une maison relais, un foyer de jour ou encore un assistant parental.

Un risque de pauvreté plus grand

Si le ménage est plus pauvre, le montant du chèque dont il bénéficiera sera plus important que pour un ménage plus riche. Deux textes régissaient la question jusqu’en 2016, avant une réforme en 2017. Le règlement grand-ducal de 2009, l’année de création des chèques service-accueil, précise les tranches horaires d’accueil «éducatif» hebdomadaire, celui de 2012, la participation financière des parents. Le montant du chèque dont bénéficie un ménage dépend de son revenu mais aussi du nombre d’enfants accueillis dans la structure d’accueil choisi par le ménage en question. Quoi qu’il en soit, pour le Statec, «cette prestation peut contribuer à réduire les inégalités et le risque de pauvreté». Les ménages ayant des enfants à charge sont «beaucoup plus souvent exposés au risque de pauvreté que les ménages comprenant seulement des adultes», note l’institut de la statistique. En 2016, le taux de risque de pauvreté des ménages ayant des enfants à charge était de 17,8 % contre 8,9 % pour les ménages sans enfants.

Entre 2013 et 2016, si on considère le chèque service-accueil comme «un transfert monétaire aux ménages», «la proportion de la population exposée au risque de pauvreté» a baissé. L’écart est près de 1,6 point de pour cent en 2016. Un an plus tôt, «il avoisine 1,2 point de pourcentage, en 2014 il atteint 2 points de pourcentage et en 2013, il s’établit à 1,7 point de pourcentage».

Selon le Statec, l’évolution du ratio interquintile, c’est-à-dire le rapport entre le revenu total perçu par les 20 % des individus les plus riches et le revenu total perçu par les 20 % des personnes les plus pauvres, confirme une réduction des inégalités. Sans les CSA, les plus riches ne gagneraient pas 4,7 fois plus que les plus pauvres en 2016, mais 4,9 fois plus.

Le coefficient de Gini, un indicateur synthétique des inégalités qui varie de 0 (l’égalité parfaite) à 100 (l’inégalité parfaite), corrobore les résultats du Statec. En 2016, il était de 30 en tenant compte des CSA, et de 31 sans eux. Le Statec est formel: «Sa baisse reflète une diminution globale des inégalités.»

Aude Forestier