La désignation de Claude Turmes comme successeur de Camille Gira au poste de secrétaire d’État a été mis entre parenthèses par la démission-surprise de la coprésidente Françoise Folmer. Les verts sont sonnés.
Il faut faire preuve d’unité pour maîtriser au mieux le tsunami que nous sommes en train d’affronter.» Ces paroles sont signées par Gérard Anzia, député nordiste de déi gréng. Il les a tenues quelques minutes après la démission-surprise de Françoise Folmer, qui officiait depuis trois années comme coprésidente de déi gréng. Cette démission constitue un nouveau coup dur pour le parti, qui n’a pas encore achevé le deuil après le décès inopiné de Camille Gira.
Le congrès extraordinaire, organisé hier soir à l’abbaye de Neumünster de Luxembourg, devait en principe permettre de tourner la page. Comme annoncé il y a une semaine, l’eurodéputé Claude Turmes a été choisi par le comité exécutif de déi gréng pour succéder à celui qui occupait depuis fin 2013 le poste de secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures.
«Les intérêts individuels ne doivent pas prendre le dessus. On ne doit pas perdre le nord et préparer l’avenir», a encore souligné Gérard Anzia. «Le choix qu’on était amené à faire n’a pas été simple. On a eu de longues discussions en interne. C’est d’ailleurs bien pour un petit parti comme le nôtre d’avoir eu le choix», poursuit le député nordiste.
Finalement, déi gréng se sont décidés à remplacer Camille Gira par Claude Turmes. «On le devait à Camille, mais aussi à François Bausch et Carole Dieschbourg ainsi que tous les collaborateurs du ministère et des différentes administrations. On a besoin d’un secrétaire d’État qui n’a pas peur, qui est là pour faire avancer les choses», conclut Gérard Anzia.
Un plébiscite pour l’eurodéputé
Les 125 militants présents mardi ont approuvé avec une très large majorité la proposition des dirigeants du parti. Sur les 124 votants, ils sont 121 à avoir accordé leur confiance à Claude Turmes. Seuls trois militants se sont abstenus.
«C’est un retour à la maison pour moi. Merci pour la confiance que vous m’accordez», a tenu à souligner le futur secrétaire d’État. Claude Turmes esquisse ensuite ses priorités politiques : «Il nous faut mener une politique axée sur le long terme et rester à l’écoute des gens.» Le développement de la Nordstad autour d’Ettelbruck et de Diekirch, la valorisation du parc naturel de la Haute-Sûre et aussi l’économie circulaire et un plan d’action pour le climat sont d’autres dossiers que Claude Turmes souhaite attaquer avec la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg.
«Il faut agir ensemble. On parle bien trop d’argent et pas assez de notre vivre ensemble», conclut Claude Turmes. En attendant son assermentation et son entrée en fonction, son parti devra se remettre des émotions vécues ces derniers jours.
David Marques