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Luxembourg : tests Covid en vente en pharmacie, ce qu’il faut savoir


Un kit de 25 tests rapides est vendu pour quelque 250 euros dans plusieurs pharmacies du pays (Photo : afp)

Alors que le gouvernement travaille encore sur un plan pour la distribution massive de tests antigéniques, une série de pharmacies ont déjà lancé la vente libre de ces kits. Leur utilisation reste toutefois réservée aux professionnels de santé. Rien ne sert donc de se ruer dans votre pharmacie de confiance.

L’information nous a été confirmée par le Syndicat des pharmaciens (SPL) : «les tests antigéniques rapides Covid-19 sont depuis peu en vente dans les officines luxembourgeoises». Rendre accessible ces tests à tout un chacun a de quoi surprendre, d’autant plus que leur utilisation reste toujours réservée à des professionnels de santé (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, etc.). La vente est toutefois légale et rien n’empêche donc une personne privée à se procurer un kit de tests nasopharyngés qui comprend 20 ou 25 unités. Leur coût varie entre 230 et 270 euros.

Une pharmacie située dans le Nord du pays fait même la promotion des tests rapides sur son internet. L’information que ces tests doivent être menées par des personnes qualifiées est visible. Elle reste toutefois assez marginale par rapport aux explications sur les avantages de ces tests nouvelle génération. «Grâce à la procédure de test moins invasive et à la faible profondeur de pénétration lors du prélèvement de l’échantillon, non seulement l’apparition de réflexes gênants est évitée, mais l’acceptation par le patient est également considérablement accrue», peut-on ainsi lire sur le site internet en question.

Aussi des tests salivaires 

La pharmacie en question propose aussi bien des tests nasopharyngés que des tests salivaires (kit de 20 tests pour 150 euros). Ces derniers restent également – du moins pour l’instant-, réservés à l’utilisation de professionnels de santé.

«Certains pensent qu’ils peuvent venir acheter un tel test, attendre 15 minutes pour avoir le résultat et passer ensuite la frontière. Or il faut bien faire la part des choses. Non seulement, l’utilisation du test reste restrictive. De plus, les pays qui imposent de présenter un test négatif réclament souvent un test PCR, accompagné d’un certificat», précise Alain de Bourcy, président du SPL.

Dans sa propre pharmacie, ce seraient surtout des grands employeurs et des cabinets médicaux qui viendraient se procurer des kits de tests. Les personnes privées se présenteraient plutôt pour des raisons spécifiques, notamment s’ils fréquentent régulièrement une personne vulnérable.

Éviter les faux positifs ou faux négatifs

Renseignements pris auprès du ministère de la Santé, on nous confirme que la vente libre de tests rapides est tout à fait légale, à condition que les kits disposent de la certification européenne (CE). Une porte-parole insiste également sur le fait que même s’ils sont accessibles au grand public, ces tests doivent être menés par des personnes spécialement formées : «Dans le cas contraire, on risque d’avoir de faux positifs ou de faux négatifs, ce qui n’est dans l’intérêt de personne». Le SPL partage ce point de vue.

Comme annoncé mardi en commission parlementaire de la Santé, le gouvernement travaille actuellement sur un plan pour une distribution massive de tests rapides. Le Laboratoire national de santé (LNS) est en train de procéder à l’analyse de l’efficacité de différents types de tests, qui à terme pourront être réalisées chez soi. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a déjà évoqué la possibilité de mettre en vente ces tests dans les supermarchés du pays. Rien n’est encore fait.

Bientôt des tests réalisés par les pharmaciens ?

En parallèle, des pourparlers sont engagés avec le SPL pour faire effectuer des tests par les pharmaciens. «On est prêt à le faire, mais cela ne sera pas possible dans les pharmacies. Il faudrait voir si les communes peuvent nous mettre à disposition des locaux», explique Alain de Bourcy.

En attendant, la prudence doit rester de mise. Au vu des dispositions actuellement en vigueur, rien ne sert à vous précipiter dans votre pharmacie de confiance. Il faudra attendre de plus amples informations de la part des autorités sanitaires avant de recourir plus massivement aux tests rapides, le tout pour encadrer une sortie progressive du confinement partiel.

David Marques