Accueil | Politique-Société | Luxembourg : pourquoi Votum Klima appelle à une «réorientation fondamentale»

Luxembourg : pourquoi Votum Klima appelle à une «réorientation fondamentale»


Pour la plate-forme luxembourgeoise Votum Klima, les efforts d'efficacité énergétique ne suffiront pas à inverser la tendance sur la crise climatique (Photo d'illustration : AFP).

Votum Klima est une plate-forme qui rassemble bon nombre d’ONG humanistes et écologistes du Grand-Duché. Des associations aussi variées que Etika, le Centre d’études écologiques (Cell), Solidarité Tiers-Monde ou encore Oeko appellent à la nécessité d’un changement d’orientations sociétales d’après crise.

Votum Klima a publié un manifeste à l’occasion de la sortie de la crise sanitaire du Covid-19. Nous retenons trois points forts.

  1. «Green deal» européen : un signal fort mais… pas de « réorientation fondamentale » : Votum Klima voit dans le budget considérable qui va être investi en faveur des énergies renouvelables un signal politique important au niveau européen. Le Green deal, adopté à la fin de l’année 2019, prévoit une Europe climatiquement neutre d’ici 2050. Toutefois, pour Votum Klima, la crise sanitaire a démontré la fragilité de nos modes de vie (notamment basés sur la mondialisation de la production) et la possibilité de changements rapides. Pour Votum Klima, le Green deal « s’appuie exclusivement sur des technologies ‘greentech’ tout en perpétuant ainsi le dogme de la croissance ». Ce pacte, qui « ne doit pas être remis en question » vu son importance, reste toutefois trop axé sur « la consommation et l’efficacité », passant à côté du  « changement de paradigme dont nous avons réellement besoin » : en clair, consommer moins et autrement, plutôt que toujours consommer plus, même avec des moyens plus propres (éolien etc.)
  2. Dépasser le Green deal en « réduisant très fortement » la consommation des ressources et des énergies dans les pays de l’hémisphère nord, dont le Luxembourg : Votum Klima incite les responsables politiques à renforcer « l’économie circulaire » et à  promouvoir une société « plus résiliente face aux chocs venant de l’extérieur. » Votum Klima refuse l’idée d’une prospérité basée sur des chaînes d’approvisionnement mondiales qui « concentrent la production dans les lieux où le respect des normes sociales et écologiques se fait à moindre coût ». Une économie repensée de façon vertueuse et plus locale, doublée d’un « plan ambitieux de développement de l’efficacité énergétique » comme celui de l’UE, est une clef du changement.
  3. Le rôle de laboratoire d’un pays comme le Luxembourg : Votum Klima estime que le Grand-Duché peut tenter cette approche efficacité énergétique + changements de paradigmes sociaux et économiques. « Le Luxembourg doit non seulement soutenir les efforts européens pour sauver le climat, écrit Votum Klima, mais également l’étayer au moyen d’exemples de bonnes pratiques ». Votum Klima pointe la volonté de « plus d’équité et de sobriété ». Le Luxembourg doit montrer « à petite échelle », qu’il est possible de poursuivre des objectifs environnementaux « sans imposer la rigueur sociale et sans s’appuyer uniquement sur l’efficacité énergétique ».
    Votum Klima pointe enfin la nécessité d’une certaine contrainte juridique pour atteindre les objectifs climatiques, ainsi qu’un meilleur accompagnement démocratique.

HG / Le Quotidien

Le manifeste de Votum Klima est à retrouver en intégralité dans ce lien.

Un commentaire

  1. Difficile de trouver meilleur moyen pour appauvrir le Luxembourg le plus rapidement possible.
    Ces écolos-décroissantistes sont de dangereux personnages.