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Luxembourg : «On a la logistique, mais il faut les vaccins»


Cette semaine, les premières injections du vaccin Johnson & Johnson démarreront, ce qui constitue encore une nouvelle étape, «car il ne nécessite qu'une seule injection. Il n'y a donc pas besoin de rappel», souligne Xavier Bettel (photo : Fabrizio Pizzolante).

Avec le cinquième centre de vaccination ouvert lundi soir à Findel, 55 000 personnes peuvent en théorie désormais être vaccinées par semaine à l’échelle nationale.

Le gouvernement franchit un palier dans sa stratégie de vaccination et entend accélérer le processus en augmentant substantiellement sa capacité de vaccination. En visite lundi matin dans le hangar de Luxembourg Air Rescue, le chef du gouvernement, Xavier Bettel, s’est montré plus que satisfait : « Maintenant, on va arriver à une capacité de 55 000 vaccinations par semaine, ce qui est quand même un chiffre important. Avec l’ouverture prochaine du sixième centre, au hall Luxexpo, on arriverait à 95 000 vaccinations hebdomadaires », souligne-t-il.

Le Johnson & Johnson débarque cette semaine

Le Premier ministre préfère tempérer quelque peu ses propos : «Mais pour ce faire, il faut aussi avoir les vaccins… C’est donc toujours la course, quoique les livraisons devraient normalement augmenter. Ceci dit, il est déjà important d’être prêt afin que les centres soient rodés et surtout avant de tout dégainer, comme l’on dit, une fois les vaccins présents. Car on espère des livraisons massives au cours des semaines prochaines.»

Cette semaine, les premières injections du vaccin Johnson & Johnson démarreront, ce qui constitue encore une nouvelle étape, «car il ne nécessite qu’une seule injection. Il n’y a donc pas besoin de rappel», souligne Xavier Bettel. «On espère ainsi qu’en ces mois d’avril et de mai, selon les engagements qu’on a eus, on pourra encore augmenter la cadence. Aujourd’hui, on injecte plus de 80 % de ce qu’on reçoit. On était à 50 %, avant de monter à 75 %, et nous sommes aujourd’hui à 80 %, car les livraisons manquantes ont dû être compensées par les stocks qu’on avait. Au début, on a voulu rester sur un pourcentage de 50 %, car nous n’avions aucune idée de l’effectivité des livraisons. Cela nous a quand même permis, lors de la dernière livraison d’AstraZeneca, réduite de 90 %, de pouvoir garantir la seconde injection grâce aux stocks. Espérons maintenant que les semaines et mois à venir seront ceux où on pourra mettre le turbo pour retrouver aussi plus de liberté.»

La suite du déroulement de la stratégie? «Ici on a la logistique, mais il faut le produit, à savoir les vaccins, car ils constituent une denrée rare! Je suis tributaire de la production et des livraisons, mais en tout cas, les messages de la Commission européenne sont plutôt optimistes dans l’optique d’accélérer», estime encore le Premier ministre.

De son côté, le haut-commissaire à la Protection nationale, Luc Feller, a loué l’expérience acquise par les équipes d’organisation des centres de vaccination : «L’ouverture de ce cinquième centre s’est globalement bien déroulée. On vaccine dix personnes par heure et l’on voit que l’on pourrait théoriquement augmenter ce chiffre, mais nous travaillons en fonction du nombre de doses de vaccin à notre disposition.» Il ajoute: «Pour ce premier jour, on vaccine avec l’AstraZeneca et le Pfizer, car cela dépend toujours des livraisons, en sachant que le vaccin Johnson & Johnson arrivera dans le courant de la semaine.»

Claude Damiani

Quid en cas de refus de l’AstraZeneca ?

Face aux réticences que provoque le vaccin AstraZeneca, le haut-commissaire à la Protection nationale, Luc Feller, rappelle que «se faire administrer un vaccin reste un choix volontaire». Il ajoute : «À supposer qu’il n’y a pas de contre-indication pour l’AstraZeneca», il est ouvert «une liste d’attente à la clôture de chaque phase de vaccination pour les personnes qui ont été invitées à se faire vacciner, mais qui, pour telle ou telle raison, prennent finalement une autre décision». Ces personnes peuvent s’y inscrire et «seront alors invitées une deuxième fois à se faire vacciner, pour la phase suivante».