«À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.» Claude Meisch a présenté mardi trois mesures censées aider les élèves ayant de difficultés et des retards scolaires ainsi que gommer les inégalités.
Les enfants ne sont pas égaux face à l’apprentissage. Certains ont plus de facilités que d’autres ou vivent dans un environnement plus propice aux études. L’impact du confinement sur le parcours scolaire est donc moindre. Pour les autres, ceux qui ont des retards ou des difficultés scolaires que ces longues semaines sans cours sont venus creuser davantage, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de l’Enfance a lancé trois nouvelles mesures de rattrapage ou de soutien scolaire que le ministre Claude Meisch a présenté mardi à l’école primaire de Mondercange.
«La crise a renforcé les inégalités qui existent dans l’enseignement», a indiqué le ministre avant de présenter la Summer School. «Il ne s’agit pas de réduire la durée des vacances scolaires», mais de «gommer les inégalités». «La réussite scolaire dépend énormément de l’engagement des enseignants et des parents. La crise nous l’a prouvé une nouvelle fois. Elle a instauré des distances entre les élèves et les cours, l’apprentissage et une vie réglée, ainsi qu’avec certaines matières», insiste Claude Meisch.
«Transmettre des contenus essentiels»
Pour rattraper tout ce temps et ces matières perdues, près de 6 000 écoliers et lycéens ont repris mardi le chemin de l’école. Jusqu’au 11 septembre, ils pourront potasser une seule matière à raison de deux heures maximum par jour. Au fondamental, les cours d’allemand et de français ont été pris d’assaut. Au lycée, ce sont les cours de mathématiques qui ont été plébiscités. L’idée plaît et pourrait être rendue pérenne. «Crise ou pas, nous sommes conscients que certains enfants ont, plus que d’autres, besoin d’un soutien plus important», précise le ministre. Un concept de cours de rattrapage sera également proposé par les établissements scolaires à partir du premier trimestre.
Les élèves qui veulent aller plus loin dans leurs révisions trouveront des exercices gratuits et leurs corrigés en téléchargement sur la plateforme schouldoheem.lu. «Nous voulons transmettre les contenus essentiels qui n’ont peut-être pas pu être étudiés de la même manière dans toutes les écoles avant le confinement pour que les élèves aient le temps, avant la rentrée des classes, de les réviser et de se préparer à débuter cette nouvelle année du mieux possible», explique Claude Meisch. En ligne depuis une semaine, ces dossiers ont déjà été consultés plus de 50 000 fois et téléchargés 47 000 fois. «Ce qui équivaut à un élève sur deux», estime le ministre.
Pour plus d’efficacité, le ministre annonce la réactivation de la helpline qui propose des conseils et une aide pédagogique pour les jeunes et leurs parents au 8002-9090.
«Nous voulons ainsi également pouvoir agir contre les faiblesses et les retards qui subsistent au sein de notre système éducatif», a précisé le ministre pour qui «la jeunesse ne doit pas payer le prix de la crise du coronavirus» alors que de nombreux efforts et sacrifices lui auraient été demandés depuis le début.
Sophie Kieffer
Rentrée des classes : des mesures présentées vendredi
Plus que deux semaines avant la rentrée des classes. Une rentrée que Claude Meisch espère «la plus normale possible» malgré la menace du Covid-19. Un virus dont le ministère de l’Éducation nationale a étudié le comportement à la loupe pour pouvoir agir de manière plus ciblée en cas de présence du Covid-19 dans un établissement scolaire. Le détail de cette stratégie sera présenté à la presse vendredi à l’issue du Conseil de gouvernement, a promis Claude Meisch. «Nous voulons présenter un modèle qui nous permettra de fonctionner durant toute l’année scolaire», poursuit-il. Ce modèle sera le fruit de nombreuses collaborations avec les établissements scolaires, les élèves et leurs parents, ainsi que les instances médicales.