Face à la pandémie, les syndicats SEW/OGBL et Landesverband s’inquiètent du bien-être des élèves et des enseignants.
Dans un communiqué au vitriol publié vendredi, SEW et Landesverband constatent qu’«aucun concept global n’a été élaboré, un an après l’arrivée de la pandémie, malgré les dernières annonces du ministre de l’Éducation national visant à protéger enseignants et élèves».
Les syndicats rappellent que «la stratégie du ministre repose sur deux piliers : les tests antigéniques rapides et le port généralisé et obligatoire du masque afin de détecter rapidement la présence du virus dans les écoles et éviter de potentiels clusters». Le hic selon eux est que «les tests antigéniques rapides ne sont toujours pas disponibles et qu’aucun calendrier concret pour leur utilisation n’est connu». Dans ce cadre, SEW et Landesverband critiquent le fait que «d’importantes questions qui se posent n’ont toujours pas été discutées». Parmi elles : «comment doit-on concrètement réagir si un test antigénique rapide se révèle positif au sein d’une école?», «qui est responsable pour effectuer les tests sur les élèves?», ou encore «ces tests, seront-ils obligatoires?».
«Beaucoup d’enfants souffrent»
Concernant le port du masque, les deux syndicats soulignent que cette mesure aurait dû être prise sous la forme, non d’une obligation, mais d’une recommandation, car, selon eux, elle n’est juridiquement pas tenable. «De plus, il n’existe aucune mesure sensée (alternative) dans le cas où les parents ne seraient pas d’accord sur le fait que leurs enfants portent le masque en permanence. Il faut de la clarté et de la sécurité juridique pour les élèves et les enseignants.»
Par ailleurs, SEW et Landesverband sont d’avis que beaucoup d’enfants ont besoin d’un encadrement psychologique professionnel, «car ils souffrent». «Au lieu de cela, le ministre a trouvé une solution bon marché qui consiste, pour les enseignants, à convoquer les parents à des visioconférences peu de temps avant les discussions sur les bilans scolaires, lesquels se tiennent en fin de trimestre. Or les enseignants ne sont ni des psychologues ni des thérapeutes familiaux. Cette démarche est non-professionnelle et pénible : elle doit leur être épargnée.»
«Enseignants stressés et surchargés»
Le stress des enseignants est un point qui inquiète d’ailleurs sérieusement les syndicats : «Ils s’engagent au maximum pour assurer les besoins scolaires et psychiques des enfants, sans jamais savoir si une réorganisation des cours sera décidée dans les jours ou semaines suivants. Les enseignants n’ont pas le temps de se préparer lorsque le ministère décide de recourir à l’enseignement à distance.»
SEW et Landesverband pestent en outre contre le manque de soutien aux enseignants : «Beaucoup de services du ministère, tels que les directions régionales ou que l’IFEN (centre de formation continue), semblent toujours fonctionner dans un monde parallèle, dans lequel il n’y aurait pas de crise : au lieu de soutenir les enseignants dans leurs tâches exceptionnelles et compliquées, ils les surchargent avec des missions bureaucratiques ou par des formations qu’ils doivent suivre. Et au lieu d’envoyer du personnel supplémentaire qualifié dans les écoles, ce sont des personnes aux qualifications minimales qui doivent combler les lacunes.»
De manière générale, les deux syndicats revendiquent que les dernières annonces du ministre Claude Meisch soient «appliquées de manière concrète, afin d’éviter que le virus ne se propage dans les écoles, puis dans la société tout entière». De plus, ils souhaitent «enfin la tenue d’une réflexion au sujet des ridicules tâches supplémentaires qui incombent aux enseignants, afin qu’ils puissent économiser leur énergie». Avant, pour eux, de conclure en ces termes : «Monsieur le ministre, protégez votre personnel et vos élèves!»
Claude Damiani