Grâce au «Covid Check», le gouvernement veut continuer à offrir un maximum de libertés aux personnes vaccinées, guéries ou testées. Un virage s’annonce toutefois avec la fin des tests PCR gratuits.
En plein briefing, le «Impf-bus» s’est invité dans la salle de presse du château de Senningen. Symboliquement du moins. Le Premier ministre, Xavier Bettel, s’est en effet mis à énoncer les prochaines étapes de la tournée de ce centre de vaccination sur quatre roues : Fun um Glacis, Pond Eclectic Festival, Ettelbrooklyn Street Fest… La liste est longue et prouve à elle seule le retour à une vie plus normale.
Depuis le mois de juin, le pays et sa population respirent après avoir pu retrouver bon nombre de libertés grâce au précieux sésame qu’est le «Covid Check». Il reste toutefois du chemin à parcourir, comme le démontre le rebond des infections (144 entre mardi et hier, 542 sur la semaine écoulée).
C’est dans ce contexte de tiraillement que le Conseil de gouvernement s’est réuni hier matin aux portes de la capitale pour décider de la marche à suivre en prévision de la rentrée. Comme attendu, le statu quo sera de mise au niveau des mesures sanitaires que la Chambre des députés doit prolonger jusqu’au 18 octobre (lire ci-dessous). La principale annonce du Premier ministre, Xavier Bettel, accompagné par la ministre de la Santé, Paulette Lenert, réside toutefois à un autre niveau. «Nous nous trouvons à un nouveau moment de la pandémie. Nous avons besoin d’un changement de paradigme», annonce le chef du gouvernement. Ce «changement de paradigme» va concerner prioritairement les personnes non vaccinées. «Chaque citoyen de plus de 12 ans a entretemps eu l’occasion de se faire vacciner. Lors des 18 derniers mois, des mesures très restrictives ont été prises», introduit Xavier Bettel. Mais, au vu d’un taux de vaccination qui atteint 74 % de la population (au moins une dose), «il n’est plus à justifier de restreindre les libertés des vaccinés».
«Il n’existe pas de garantie absolue»
Le Luxembourg se dirige-t-il vers une obligation vaccinale? Non. Mais le statut des testés est en train de s’affaiblir. Les tests continueront à faire «partie intégrante» du «Covid Check». Ceux qui «par commodité» continueraient toutefois à privilégier le test à la vaccination devront mettre la main à la poche. Comme prévu, le testing à grande échelle et donc les tests PCR gratuits ne seront plus accessibles à partir du 15 septembre. Le message lancé par le Premier ministre est sans équivoque : «Il n’a encore jamais été aussi facile de se faire vacciner.»
Chiffres à l’appui, Xavier Bettel et Paulette Lenert ont mis l’accent sur les avantages du vaccin anti-covid. Premier exemple : les huit patients qui se trouvent actuellement en soins intensifs sont tous non vaccinés. La semaine écoulée, 84,2 % des personnes hospitalisées en soins normaux n’avaient pas opté pour le vaccin. Vous l’aurez remarqué. Des personnes vaccinées continuent aussi à être admises à l’hôpital. Le vaccin ne protège pas non plus contre une infection, voire une transmission du virus. «Il n’existe pas de garantie absolue, mais le vaccin sert au moins à éviter de graves complications», insiste le Premier ministre.
La ministre de la Santé cite une récente étude du Conseil scientifique français : la vaccination réduit le risque d’infection de 80 % et le risque de graves complications de 90 %. Autre exemple chiffré : sur les 542 infections enregistrées la semaine dernière, 428 personnes n’étaient pas vaccinées et 124 disposaient d’un schéma vaccinal complet. «Cela peut effrayer, mais, en soi, il ne s’agit pas d’un chiffre si élevé. Un vaccin n’offre jamais une protection à 100 %», précise Paulette Lenert. Pour l’instant, le vaccin contre le covid serait plus efficace que le sérum contre la grippe, complète la ministre.
Les doutes pris au sérieux
Ce sont toujours les personnes vulnérables (âge, antécédents médicaux) qui présentent le plus grand risque de tomber malade. Ce qui amène le Premier ministre à lancer un appel à la solidarité : «Se faire vacciner équivaut à mieux se protéger soi-même, mais aussi la société et les personnes vulnérables.»
Si la situation sanitaire se dégrade, le chef du gouvernement n’«exclut pas d’étendre le « Covid Check » à d’autres types de rassemblements», sans les spécifier. Les tests rapides, moins onéreux et moins fiables, pourraient alors être écartés du régime sanitaire en place. «Je préfère le « Covid Check » à la fermeture d’un secteur», ajoute le Premier ministre.
Avant de sévir, l’accent continuera à être mis sur la «force de conviction». «Nous prenons au sérieux les doutes qui existent et espérons pouvoir livrer les réponses adéquates», note la ministre de la Santé. Le «vaccin va continuer à se rapprocher» de la population, que ce soit en entreprise ou à l’école. La vaccination dans les galeries commerciales est aussi envisagée. Ce qui nous ramène aux endroits symbolisant la «vie normale». Fin mot du Premier ministre : «Le vaccin est le meilleur, peut-être même le seul, pour sortir de la pandémie.»
Aucun foyer d’infection majeur
Le «Covid Check» a fait ses preuves. Depuis la mi-juin, quelque 6 700 notifications pour des rassemblements «checkés» de 300 personnes ont été enregistrées. S’y ajoutent 233 demandes pour des rassemblements plus importants, sur base d’un concept sanitaire à valider par la Santé. Très peu d’avis négatifs ont été émis. Hormis le «dérapage» autour de la fête nationale, aucun foyer d’infection majeur sous régime «Covid Check» n’est à déplorer, selon la ministre Lenert.
David Marques
Only for white……….
Nur für Deutsche………
An elo
Nur für geimpfte….
Wat dei all mech können….