Le long retour vers plus de normalité a été entamé il y a une semaine. Assez réservé sur sa stratégie de sortie, le gouvernement a choisi les réseaux sociaux pour livrer plus d’explications sur le «monitoring».
Le constat date du 15 avril : «La première vague d’infections a été assez modérée. Il faut toutefois éviter toute sorte d’euphorie.» La ministre de la Santé, Paulette Lenert, continue à avancer à pas feutrés pour résoudre l’épineuse équation du déconfinement progressif.
Il est un fait que la courbe des nouvelles infections s’aplatit considérablement depuis le 25 mars. Lors de la semaine écoulée, la moyenne était de 24 nouveaux cas par jour. Le nombre d’hospitalisations est aussi en baisse constante. «L’épidémie est plus ou moins sous contrôle», note la ministre de la Santé dans une vidéo diffusée en fin de semaine sur les réseaux sociaux.
«Le monitoring a guidé, guide et guidera nos décisions concernant la levée de mesures de confinement», indiquait le Premier ministre en date du 15 avril. Le suivi et l’évolution d’une série de chiffres-clés restent donc primordiaux pour la levée progressive du confinement. En l’absence d’un point de presse officiel, le gouvernement a choisi de miser sur un format préformaté pour livrer plus de détails sur sa stratégie de sortie.
«Si l’on compare l’évolution des infections au nombre d’hospitalisations, on peut établir une série d’éléments qui sont importants pour le déconfinement», résume le Dr Jean-Claude Schmit, le directeur de la Santé. «L’accalmie au niveau de l’occupation des lits rend la situation gérable. La capacité est telle que nous pouvons entrer dans la prochaine phase», reprend la ministre de la Santé.
Les tests et le traçage comme éléments-clés
Après la reprise des chantiers et des travaux de jardinage et la réouverture des centres de recyclage et des magasins de bricolage, le gouvernement compte attendre le 11 mai avant de poursuivre le déconfinement. «Procéder avec des phases décalées nous fait gagner du temps pour suivre l’évolution de la situation. Cela nous permet de suivre si les modèles établis se confirment en réalité», explique le Dr Ulf Nehrbass, le directeur du Luxembourg Institute of Health (LIH).
Un important élément pour établir la stratégie de sortie est le maintien d’un nombre important de tests de dépistage. «La campagne de tests mise en place nous livre une bonne image et nous facilite l’établissement d’une stratégie de sortie», avançait la ministre de la Santé le 15 avril. Le Luxembourg continue à figurer parmi les pays qui réalisent le plus grand nombre de tests.
Avec le large dépistage des résidents et du personnel dans les maisons de soins (10 000 tests annoncés) mais surtout le dépistage à grande échelle ouvert à toute la population et annoncé vendredi, le volume va encore augmenter. S’y ajoute la campagne de 1 600 tests sanguins visant à détecter des anticorps, même si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que jusqu’à présent aucune preuve d’une éventuelle immunisation n’existe.
Au-delà des tests et du «monitoring», le traçage des personnes infectées constitue un dernier élément-clé pour «apprendre à vivre avec le virus». «Aujourd’hui, nous avons atteint un nombre de nouvelles infections qui nous permet de retracer à nouveau les contacts que la personne contaminée a eus. On revient donc au modèle que nous avons appliqué au début de l’épidémie», indique Paulette Lenert. Un traçage à l’aide d’une application semble donc écarté pour l’instant (lire par ailleurs).
La conclusion dressée le 15 avril par la ministre Lenert reste de mise : «Nous disposons d’une bonne base. Nous avons développé une certaine routine et des gestes barrières qui doivent nous permettre d’éviter une deuxième vague d’infections bien plus grave.»
David Marques
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