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Luxembourg : le Syvicol en crise de communication ?


Politique de la chaise vide au Syvicol ? Cinq politiques sur plus d'un millier d'élus du pays ont assisté à la présentation des résultats… (photo Hervé Montaigu)

Un sondage reflète le manque de communication directe efficiente entre le Syvicol et les 102 communes du pays. En effet, seuls 412 élus sur plus d’un millier ont répondu au sondage. Le syndicat serait-il à réformer ?

Le Syndicat des villes et communes luxembourgeoises faisait grise mine lundi après-midi, à l’hôtel de ville de Luxembourg, au Knuedler : en effet, «la politique de la chaise vide» semblait y être d’actualité, après un sondage pas franchement complaisant en ce qui concerne la relation entre État et communes du pays. Ainsi, au total, cinq élus communaux qui étaient présents ont brillé de par leur présentéisme… Triste, tout de même, pour un total de 102 communes et leurs élus au nombre de plus d’un millier, lesquels avaient vraisemblablement d’autres chats à fouetter.

Manque de temps et de reconnaissance flagrants

Mais cela dit, les grands défenseurs du Syvicol étaient, eux, bien présents afin de défendre les intérêts de leurs communes respectives, à savoir : le président du Syvicol, Émile Eicher (député-maire de Clervaux/CSV), aux côtés de Lydie Polfer (députée-maire de Luxembourg/DP) ainsi que du député-maire de Dudelange (Dan Biancalana/LSAP) et des représentants des communes de Waldbredimus (le bourgmestre Thomas Wolter/indépendant) et de Hesperange (l’échevin Guy Wester/CSV). Bref, cinq élus présents, qui se comptaient sur les doigts de la main, sur plus d’un millier à l’échelle du pays… Peut-être avaient-ils eu peur de se «mouiller», vu la pluie abondante de lundi…

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Cela étant, concernant le sondage réalisé par l’institut de marché Quest, il ressort que le taux de participation aura tout de même été de 35,5 % (412 élus ont répondu au niveau national). Il en est à déduire que deux tiers d’entre eux, ou presque, n’ont pas daigné – ou n’avaient pas le temps – participer au sondage. La faible représentation physique, lundi après-midi, à l’hôtel de ville de la capitale est sans doute caractéristique de cette tendance. Alors est-ce la couleur politique de son président (CSV) ou un dédain avéré qui font que les élus locaux n’ont pas grand-chose à faire du Syvicol ? Ou alors est-ce une impression de délaissement de la part du syndicat, notamment durant cette pandémie, qui les pousse – ou les décourage – à ne pas participer au sondage ?

Facteurs multiples de non-participation

Pour les élus présents, la réponse est multiple et les facteurs d’explication imbriqués les uns dans les autres. Bref, toutes les options sont finalement ouvertes, mais selon le président du Syvicol, Émile Eicher, le constat est clair et net : «Il existe manifestement un problème de communication directe; nous n’arrivons pas à joindre bon nombre d’élus», constate-t-il avec amertume. De surcroît parce que le sondage a été mené récemment, c’est-à-dire en pleine crise sanitaire, situation dans laquelle les communes devraient, «normalement», rester unies avec leur tutelle étatique…

Parmi les résultats assez significatifs du sondage figure la remarque selon laquelle «25 % des répondants se sentent peu ou pas du tout informés», a commenté Carlo Kissen de l’institut de sondage Quest.

Alors, qu’en déduire ? Un désintérêt ou un désamour du Syvicol liés à une tendance au repli sur soi-même face au danger du Covid ?

Pour Lydie Polfer, il faut que, notamment, «les communes encouragent davantage les non-Luxembourgeois à se présenter aux élections communales. De plus, la Chambre des députés doit être dans le même timing que les communes», a jugé la députée-maire de la capitale, en toute connaissance de cause. Selon Dan Biancalana, «il faut mettre en place une plateforme pour les besoins des administrés en général ainsi que pour les informer des affaires européennes. Il faut aussi que le Syvicol ait des compétences similaires à une chambre professionnelle», a souligné le bourgmestre de la Forge du Sud. Enfin, Émile Eicher a informé qu’un calendrier a été activé, à des fins de «pèlerinage», pour que «se résolve ce problème de communication directe». Et qu’en pense la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding ?

Claude Damiani