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Luxembourg : le recensement général, un mal nécessaire


Le ministre de l’Économie, Franz Fayot, apprécie particulièrement le slogan de la campagne de sensibilisation qui a débuté lundi et qui, selon lui, résume bien l’enjeu : «Nous comptons, car vous comptez!» (Photo : Julien Garroy)

C’est le 37e recensement général de la population depuis le premier qui a eu lieu en 1821. Il s’agit d’une vaste enquête statistique à laquelle la population a obligation de participer. Début le 8 novembre.

Si les registres étaient tenus comme ils le sont dans les pays scandinaves, le recensement décennal n’aurait pas lieu d’être. Les pays d’Europe du Nord ont recours aux registres administratifs permettant de recenser la population sans la solliciter. Ce n’est pas encore le cas au Luxembourg, «peut-être dans dix ans pour le prochain recensement», s’avance Serge Allegrezza, le directeur du Statec, sans donner l’air de trop y croire. Pour que cela marche, il faudrait d’abord une bonne coopération entre administrations, des registres de qualité et un contrôle législatif strict sur leurs usages.

Au Luxembourg, les données qui seront récoltées lors de ce recensement seront utilisées par le Statec qui supprimera les identifications (nom, adresse, matricule) au plus tard trois ans après la collecte, selon un recensement traditionnel, combiné à l’utilisation des registres existants. Vu le questionnaire, ce recensement permettra de presque tout savoir sur les ménages du pays, du type de contrat de travail jusqu’à l’isolation du logement en passant par les situations de handicap.

Le recensement, qui va démarrer le 8 novembre, se fera par voie électronique jusqu’au 28 novembre et il ratisse large. Selon Franz Fayot, ministre de l’Économie, le recensement de la population «permet de collecter un ensemble de données socio-économiques exhaustives, seule source statistique pour étudier en détail la composition des ménages, le niveau d’éducation des personnes, les langues parlées ou encore l’éventuelle situation de handicap. Il s’agit d’un acte citoyen qui aide la collectivité», résume-t-il.

Le directeur du Statec insiste sur la «grande précision géographique, qui ne peut pas être obtenue à travers d’autres enquêtes qui ont recours à des échantillons de population». Ce recensement de la population et des logements est une enquête statistique à l’échelle nationale et y participer est obligatoire. Une absence de réponse ou une réponse volontairement erronée peut conduire à une sanction financière, selon la loi de 2011 portant organisation du Statec.

 «Les données sont traitées confidentiellement et ne peuvent être utilisées que dans un but purement statistique», assure encore le directeur du Statec. Néanmoins, les ménages hésitants ou récalcitrants pourront toujours contacter le délégué à la protection des données du Statec qui les informera de leurs droits concernant les données personnelles et leur utilisation.

Privilégier la voie électronique

Reste que le recensement est essentiel et chaque ménage doit y participer. «L’ensemble des données collectées dans le cadre du recensement de la population étayent les décisions politiques du gouvernement, par exemple en matière d’aménagement du territoire, d’écoles, de crèches, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de soins, de logements, etc.», explique le ministre de l’Économie. Il apprécie particulièrement le slogan de la campagne de sensibilisation qui a débuté lundi qui selon lui résume bien l’enjeu : «Nous comptons, car vous comptez!».

Le recensement 2021 se déroulera du 8 novembre au 5 décembre 2021 et mise sur la digitalisation grâce à un questionnaire en ligne, disponible sur Guichet.lu, réalisé en collaboration avec le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE). La participation en ligne qui est possible jusqu’au 28 novembre «allie confort et sécurité des données», assure François Peltier, responsable de l’unité «population et logement» du Statec. Le questionnaire en ligne s’adapte aux réponses données et il est disponible en luxembourgeois, français, allemand, anglais et portugais.

Pour ceux qui préfèrent le questionnaire papier, les agents recenseurs recrutés par les communes prendront contact uniquement avec les ménages n’ayant pas participé au recensement en ligne afin de leur fournir le questionnaire dans une des langues au choix.

Les communes qui ont un rôle capital à jouer dans le déroulement de ce recensement ont apprécié qu’il soit reporté du 1er juin au 8 novembre alors qu’initialement, il devait débuter le 1er février dernier. «Grâce à l’avancement de la campagne de vaccination depuis lors, la situation actuelle permet un déroulement de l’enquête de porte à porte avec nettement moins de risques pour les citoyens et pour les agents recenseurs», assure le ministère de l’Économie.

Toutes les informations relatives au recensement peuvent être consultées sur www.rp2021.lu, tout comme les visuels et vidéos de la campagne de promotion. Lorsque le recensement sera en cours, la hotline 8802 2121 sera en fonction pour répondre aux questions des citoyens et le Statec peut également être contacté par l’adresse e-mail dédiée : rp2021@statec.etat.lu.

Geneviève Montaigu