Les agriculteurs convertis au bio sont de plus en plus nombreux. Les surfaces agricoles dédiées au bio également, puisqu’elles s’avèrent en augmentation de 7 % sur une année.
Un premier bilan du plan d’action national de promotion de l’agriculture biologique «PAN-Bio 2025», un an après son entrée en vigueur, a été présenté vendredi par Romain Schneider.
Ce n’est pas sans satisfaction que le ministre de l’Agriculture a tiré un premier bilan «prometteur» du plan PAN-Bio 2025. Alors qu’un relatif scepticisme entourait son lancement il y a un an de cela, le premier constat est que la mayonnaise a bien pris auprès des agriculteurs du pays, lesquels se tournent de plus en plus vers l’agriculture bio.
Après avoir laissé la primeur des détails de cette évolution positive du bio aux députés, le ministre a rendu publics les résultats du plan d’action national de promotion qui court jusqu’en 2025 : «Nous observons une progression très encourageante de l’agriculture biologique ces dernières années», a souligné le ministre Romain Schneider.
Un «grand bond en avant»
«Au Luxembourg, la part des surfaces agricoles exploitées en mode agriculture biologique augmente de façon linéaire, et plus précisément de 7,02 % entre 2019 et 2020, pour représenter actuellement 5,18 % de la surface agricole exploitée nationale. Il s’agit d’un grand bond en avant !», s’est encore réjoui le ministre.
Au 1er janvier, les surfaces bios totalisaient ainsi 6 324 ha. Ce chiffre inclut notamment les surfaces spécifiquement dédiées au bio par douze exploitations agricoles (457 ha). Elles ont entamé leur conversion à l’agriculture biologique en 2020, sachant qu’une telle réorganisation prend jusqu’à trois ans avant de pouvoir être certifiée bio. «Ces fermes reflètent presque toute la palette des secteurs agricoles, à savoir : viande, fruits, légumes, viticulture, céréales et apiculture», note Romain Schneider.
En parallèle, le secteur de la transformation alimentaire est également en train d’évoluer, a encore indiqué le ministre. Il estime que cette tendance «confirme que nous allons dans la bonne direction. Le plan PAN-Bio 2025 porte donc ses fruits», et ce, « de la fourche à la fourchette » (NDLR : selon l’expression qui décrit une chaîne agricole privilégiant les circuits courts), malgré une année de crise peu propice aux prises de risque.»
Un coordinateur Bio et des projets en nombre
Un coordinateur Bio a spécialement été désigné afin d’entretenir, ce qu’il fait depuis un an, un dialogue permanent avec tous les agriculteurs et représentants du secteur. Il a initié une panoplie de projets pilotes (lire encadré ci-contre). En outre, dans le cadre du plan de relance pour l’agriculture, différentes démarches visant à introduire les produits issus de l’agriculture biologique dans les cantines du pays ont été entamées. «Nous avons entre autres comme partenaires le lycée Josy-Barthel, le CIPA Roude Fiels (Servior) ou encore le centre pénitentiaire de Givenich. Par ailleurs, deux autres projets ont déjà été réalisés en collaboration avec le lycée Ermesinde et le Kannerhaus Wooltz», s’est félicité Romain Schneider. Le ministre de l’Agriculture a mis en avant leur «rôle modèle» et déclaré se réjouir «de voir que le lycée Ermesinde et le Kannerhaus Wooltz ont non seulement entamé une nouvelle culture alimentaire, mais ont, en outre, pris l’initiative de développer des concepts pédagogiques autour de la valorisation des aliments et de nos produits régionaux et saisonniers».
Il est à noter que le ministère a également innové en adaptant la mission du réseau des fermes de démonstration biologiques. «En effet, ces exploitations agricoles, qui mettent en exergue toute la palette des productions agricoles luxembourgeoises, seront toujours ouvertes au grand public, mais s’adressent dorénavant en priorité aux agriculteurs et aux professionnels du secteur désirant des informations détaillées sur le mode de production biologique.»
De plus, le ministère propose un «coach», qui travaille en étroite collaboration avec toutes les associations impliquées dans les services de conseil. Ainsi, chaque entreprise agricole intéressée bénéficie d’une analyse qui prend en compte son orientation, sa viabilité financière et les scénarios pratiques liés à une éventuelle conversion. Actuellement, deux fermes sont en phase de consultation intégrale, dans le cadre d’un projet pilote.
Enfin, au niveau des aides financières, il a été indiqué que les montants des primes bios, qui ont été augmentés en 2021, soutiennent aussi bien les exploitations en phase de conversion que le maintien de la production biologique. D’ailleurs, «le ministère prend aussi en charge les frais de certification biologique», a conclu Romain Schneider.
Claude Damiani
Présenté le 6 mars 2020, le plan PAN-Bio 2025 représente une feuille de route ambitieuse vers un objectif précis, à savoir l’augmentation du pourcentage des surfaces agricoles du Luxembourg exploitées en mode agriculture biologique jusqu’à 20 % d’ici l’an 2025. «Ce plan se caractérise par son approche holistique englobant toute la chaîne alimentaire, de la fourche à la fourchette. Afin d’assurer le suivi du plan d’action, j’ai désigné un interlocuteur spécifique au sein du ministère de l’Agriculture. Par cette approche, nous voulons donner un visage à l’agriculture biologique et instaurer un point de contact permanent», a précisé le ministre Romain Schneider.Objectif 20 % de surfaces agricoles bios à l’horizon 2025