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Luxembourg : le Pacte climat est «une réussite !»


Carole Dieschbourg a dressé le bilan du Pacte climat. (Photo: Didier Sylvestre)

C’est l’heure du bilan pour le Pacte climat qui fête ses 5 ans, via lequel les communes s’engagent à mettre en œuvre des projets pour lutter contre le changement climatique

Les chiffres concernant le changement climatique sont alarmants. Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), il faudrait ainsi réduire en 2050 de 70 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre (principaux responsables de ce changement) par rapport à leur niveau de 2010 pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2 °C.

Afin de lutter au mieux, le gouvernement luxembourgeois a décidé d’instaurer en 2013 le Pacte climat, accord par lequel les communes s’engagent à développer des projets en faveur de l’environnement, en contrepartie d’une assistance technique et d’un soutien financier de la part de l’État.

Au bout de cinq ans d’existence, le Pacte climat, pour lequel ont été investis plus de 55 millions d’euros, est incontestablement une «réussite», se sont félicités Carole Dieschbourg, la ministre de l’Environnement, et Gilbert Théato, le directeur de myenergy, structure nationale et partenaire de référence pour la mise en œuvre du Pacte, lors de la conférence de presse qui s’est tenue mardi au centre culturel Prince-Henri à Walferdange, à l’occasion de la 6e édition de la Journée du Pacte climat.

La totalité des 102 communes du pays a en effet signé ce pacte, et 86 % d’entre elles ont obtenu une certification (40, 50 ou 75 %). «Les communes non certifiées ont tout simplement rejoint l’accord récemment, a précisé la ministre. On avance en tout cas très vite. Il y a une dynamique très positive.»

Réduire de 40 % les émissions de gaz

Pour obtenir une certification, les communes s’engagent à mettre en place des mesures parmi les 79 inscrites dans le catalogue du pacte, mesures qui peuvent concerner l’aménagement du territoire, les bâtiments, la mobilité, la formation des agents communaux, la sensibilisation du public…

Parmi les meilleures élèves – «des communes engagées depuis plusieurs année en faveur de l’environnement», précise Gilbert Théato – on retrouve notamment Putscheid, Clervaux, Schifflange ou encore Beckerich, fief de Camille Gira, qui avait beaucoup soutenu la mise en place de ce pacte. La Ville de Luxembourg, comme 71 autres communes, a quant à elle obtenu une certification 50 % mais a reçu en plus le Pacte climat qualité de l’air.

Si aucun chiffre n’a encore été fourni pour mesurer concrètement l’impact de la mise en place de ces mesures sur la pollution, la ministre s’est montrée confiante. «Nous devrions atteindre l’objectif fixé par le protocole de Kyoto (NDLR : réduire d’ici 2020 de 20 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990). Notre objectif est de faire baisser ces émissions de 40 % par rapport à 2000 en 2030.»

Pour aider les communes à mettre en œuvre leurs projets en faveur de l’environnement, 32 conseillers climat ont été recrutés. «Ce sont des employés de bureaux d’études envoyés dans les communes entre 25 et 50 jours par an pour gérer la « climate team », le groupe de travail composé d’élus de la commune, de citoyens, de représentants d’entreprise, etc., et qui réfléchit sur les projets à développer», explique Gilbert Théato.

Différents outils ont aussi été mis en place depuis 2013. «Nous avons organisé de nombreuses formations et séminaires destinés aux conseillers climat et aux communes, créé une hotline permanente, développé en permanence le catalogue de mesures en fonction des politiques climatiques et énergétiques, introduit de nouvelles thématiques», a fait savoir Carole Dieschbourg.

D’ailleurs, une nouvelle thématique avec les mesures assorties a fait son entrée cette année dans le Pacte climat : l’économie circulaire. «L’économie circulaire est souvent assimilée au recyclage de produits alors qu’elle va bien au-delà du principe de valorisation des déchets», a souligné la ministre.

Tatiana Salvan