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Luxembourg : «Le lycée n’est pas une entreprise»


(Photo d'illustration : Editpress).

Des personnes du secteur privé à la tête des lycées ? De quoi déclencher l’ire des syndicats.

«Le gouvernement prévoit d’élargir l’admissibilité aux postes de directeur et de directeur adjoint de certains lycées spécialisés (lycée technique agricole, lycée technique pour professions de santé, lycée technique pour professions éducatives et sociales et École d’hôtellerie et de tourisme) aux personnes émanant du secteur privé, indique le SEW/OGBL dans un communiqué publié mardi. Il ouvre même la perspective, dans un avenir probablement assez rapproché, d’élargir cette possibilité aux autres lycées de l’ESC et de l’ESG.» Le syndicat est «tout à fait conscient du fait que le rôle des directeurs et directeurs adjoints a fortement évolué au cours des dernières décennies et qu’aujourd’hui ces fonctions nécessitent tout autant des compétences pédagogiques que managériales.»

Mais pour le SEW/OGBL «un lycée n’est pas une entreprise dont l’objectif est de viser la meilleure productivité possible et dont les enseignants ne sont que des moyens, mais une institution au service des jeunes générations, de leur instruction et de leur éducation et on ne peut pas gérer un établissement scolaire comme une entreprise, tout simplement parce que leur public, leurs champs d’intervention et surtout leur finalité diffèrent radicalement. Gérer un établissement scolaire est une œuvre qui exige un savoir-faire pédagogique qui n’est pas forcément propre à un spécialiste émanant du secteur privé.» Le SEW/OGBL reste persuadé qu’une telle tâche ne peut incomber qu’«à un fonctionnaire enseignant connaissant les spécificités et particularités du système scolaire luxembourgeois jusque dans ses moindres détails».Le SEW/OGBL est toutefois «conscient qu’il puisse être important, pour les lycées spécialisés du moins, de développer des synergies fortes avec le monde professionnel et propose d’élargir la cellule de développement scolaire du lycée au-delà des membres de la direction et du personnel enseignant et socioéducatif en y intégrant des représentants du monde professionnel».

Le Quotidien