Au pouvoir depuis près d’un demi-siècle, les libéraux sont arrivés en tête du scrutin, dimanche soir, même s’ils perdent un siège. Mais avec qui formeront-ils une coalition?
Selon les résultats partiels, le DP obtient 30 % des voix et 9 sièges (un de moins qu’en 2011) dans la capitale. Il reste en tête. Quant à son partenaire de coalition, il n’était pas encore désigné dimanche soir.
C’est un peu serré.» Il est un peu plus de 20 h, dimanche soir, au Dipso, le QG du DP pour ces élections communales dans la capitale, et Patrick Goldschmidt, échevin sortant, ne veut pas encore se prononcer sur les résultats partiels, qui tombent petit à petit. Dans le restaurant, Lydie Polfer, la bourgmestre sortante, s’est installée dans un coin en compagnie de l’ancienne bourgmestre de la capitale, Colette Flesch. Les deux femmes prennent connaissance de l’évolution des résultats sur un ordinateur. Elles sont rejointes quelques minutes plus tard par le Premier ministre, Xavier Bettel, et son époux Gauthier Destenay.
Les minutes défilent et les leaders du DP restent muets. Le premier à parler, ce sera Xavier Bettel sur RTL. Son intervention terminée, le Premier ministre s’isole dans une autre pièce du restaurant avec Lydie Polfer. La bourgmestre sortante accepte de prendre la parole au moment où plus de 50 % des bulletins sont dépouillés. «Nous n’en sommes qu’à la moitié du dépouillement, alors soyons prudents, prévient-elle d’entrée. Nous sommes loin devant (NDLR : avec 30 % des voix sur 67 % des bulletins dépouillés) et nous avons neuf sièges (NDLR : contre 10 en 2011). Nous gardons la confiance des citoyens.» Et d’un point de vue personnel, Lydie Polfer, qui occupe le poste de bourgmestre depuis 22 ans (de 1982 à 1999 et depuis 2013), arrive largement en tête en termes de voix. «Je garde la confiance des électeurs», répète-t-elle avec un sourire.
CSV ou déi gréng? «Tout est ouvert»
Depuis 2005, le DP était à la tête de la Ville avec comme partenaire déi gréng. Est-ce que ce sera encore le cas durant les six prochaines années? Hier soir, les libéraux ne se prononçaient pas sur le sujet. «Tout est ouvert, souligne Lydie Polfer.
Le CSV gagnerait de façon conséquente et déi gréng resteraient stables. Il faut respecter la volonté des électeurs. On va discuter du CSV et déi gréng.» Et quels seront les critères mis en avant par le DP pour choisir son partenaire de coalition? «Il faut respecter la volonté des électeurs, répond la bourgmestre sortante. Les différences entre nos trois programmes ne sont pas excessives. Il faut qu’on soit d’accord sur la marche à suivre. C’est aussi une question de personnes. Il faut une relation de confiance entre nous.»
Et ces discussions devraient commencer mardi. À suivre…
Guillaume Chassaing
Le Premier ministre et ancien bourgmestre de Luxembourg, Xavier Bettel, s’est dit «très satisfait» du score réalisé par son parti, à Luxembourg.
S’il n’a pas souhaité se prononcer sur une éventuelle future nouvelle coalition, indiquant attendre les résultats définitifs (dimanche soir, vers 22 h), il y est tout de même allé de son petit commentaire : «Certes, il semble que le CSV soit monté en flèche, mais 9 sièges pour le DP constituent un résultat fantastique», a-t-il déclaré.
Wilmes : «On est le grand vainqueur»
C’était la fête, hier soir au Nature Elements, le QG du CSV.
Serge Wilmes ne cache pas sa joie. «Si les choses restent comme elles sont, on est le grand vainqueur des élections communales en Ville», clame la tête de liste CSV dans la capitale. À 22 h et après un peu plus de 50 % des bulletins dépouillés, la liste des chrétiens-sociaux affichait un score d’un peu plus de 25 % des voix et obtiendrait sept sièges (Serge Wilmes, Maurice Bauer, Isabel Wiseler, Laurent Mosar, Claudine Konsbruck, Paul Galles et Élisabeth Margue) contre cinq en 2011.
Un résultat qui permettrait au CSV de prendre la deuxième place derrière le DP et devant déi gréng. «Nous sommes satisfaits des résultats pour toute notre liste, souligne Serge Wilmes. On a réussi à avoir plus de voix nominatives et de listes. On a fait le pari du renouveau. Et on a gagné notre pari.» La tête de liste CSV poursuit en affirmant que «la coalition actuelle (NDLR : DP-déi gréng) est terminée. Et nous sommes prêts à prendre des responsabilités et à entrer au collège échevinal.» Au DP de faire son choix…
G.C.