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Luxembourg : le détail des rallonges financières pour la culture et les bars


D'autres secteurs moins mis en lumière mais tout aussi en souffrance, comme les forains, vont bénéficier des aides validées par la Chambre des députés (photo : Julien Garroy)

La Chambre des députés a validé, jeudi, une rallonge de 180 millions d’euros en aides directes destinées aux entreprises les plus frappées par les restrictions anti-Covid.

Le budget de l’État 2021, finalement voté dans la douleur jeudi en fin de matinée, a ouvert la voie à de nouvelles aides destinées aux secteurs les plus touchés par les restrictions anti-Covid. La prolongation jusqu’au 15 janvier du confinement partiel a constitué un nouveau coup de massue pour bon nombre d’exploitants de cafés, restaurants, théâtres et cinémas. Le secteur de l’événementiel, les forains mais aussi tous les autres acteurs tombant dans la catégorie du divertissement et des loisirs se retrouvent également au bord du gouffre. La réponse du gouvernement est une enveloppe de 180 millions d’euros en aides directes, non remboursables et non imposables, validées jeudi par une très large majorité à la Chambre (58 voix pour, 2 abstentions de déi Lénk).

Désormais, les entrepreneurs et exploitants concernés auront le choix entre deux régimes de subventions qui ne sont pas cumulables. La nouveauté est une compensation financière pour les frais non couverts. «Il s’agit d’une aide pour injecter des liquidités dans les secteurs les plus impactés», résume Guy Arendt (DP), le rapporteur du projet de loi. Cette nouvelle aide cible particulièrement les secteurs forcés de fermer leurs portes. Jusqu’à 90 % des frais des entreprises de moins de 50 salariés et jusqu’à 70 % des coûts des PME et grandes entreprises peuvent être compensés (lire ci-contre). La condition de base est d’avoir subi une perte d’au moins 40 % du chiffre d’affaires.

L’enveloppe de 120 millions d’euros qui est débloquée par l’État est encadrée par une réglementation européenne stricte. Selon le CSV, une compensation de 100 % aurait été possible et préférable. «L’Horeca a terriblement investi dans un concept sanitaire, mais est contraint de rester fermé. Chaque établissement forcé de baisser les volets doit être indemnisé à 100 %», clame Marc Spautz. L’ADR partage cette revendication, mais reste d’avis que cafés et restaurants n’auraient jamais dû fermer. «Notre volonté est toutefois d’aider le mieux possible les secteurs en difficulté. Il aurait d’ailleurs fallu intégrer l’artisanat dans ce régime d’aides», avance Fernand Kartheiser.

Les bons d’hébergement seront prolongés

Le point commun entre déi Lénk et le Parti pirate est la critique concernant l’aide à la relance, chiffrée à 60 millions d’euros. «Un salarié peut être licencié alors que son patron touche des aides d’État, fustige Marc Baum. Une entreprise ne peut toucher cette subvention qu’à condition d’avoir enregistré une baisse du chiffre d’affaires d’au moins 25 % mais aussi d’avoir licencié moins de 25 % de son effectif. «Nous espérons que le patron assume au moins sa responsabilité morale», ajoute Sven Clement.

En fin de débat, la Chambre a adopté une motion du CSV qui appelle le gouvernement à prolonger la validité des bons d’hébergement d’une valeur de 50 euros. Le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, a signalé sa volonté de poursuivre cette opération de soutien au-delà du 31 décembre de cette année. Les détails restent à clarifier.

David Marques

Deux aides pour renflouer les liquidités

FRAIS NON COUVERTS. L’aide pour compenser les coûts non couverts concerne la période couvrant novembre 2020 et mars 2021. L’entreprise doit avoir subi une perte d’au moins 40 % de son chiffre d’affaires par rapport aux mois correspondants de l’année 2019. Sont éligibles la restauration, le tourisme, l’évènementiel, la culture et le divertissement (y compris les forains, les écoles de danse ou encore les aires de jeux d’intérieur).

Un plafond de 20 000 euros par mois est prévu pour les microentreprises (<10 salariés). Les petites entreprises (10-50 salariés) peuvent toucher une subvention maximale de 100 000 euros. Le montant maximal pour les entreprises moyennes (50-250 salariés) et les grandes entreprises (>250 salariés) est fixé à 200 000 euros par mois.

AIDE DE RELANCE. Un deuxième type d’aides est prolongé pour les mois de décembre 2020 à mars 2021. Aux secteurs les plus vulnérables (Horeca, événementiel, culture et divertissement) s’ajoutent le commerce de détail (soins à la personne compris) et les gestionnaires de formation continue. Sont éligibles les entreprises ayant subi une perte du chiffre d’affaires mensuel d’au moins 25 %.

Le montant de la subvention s’élève à 1 250 euros par travailleur salarié et indépendant en activité et à 250 euros par salarié placé au chômage partiel complet.

PRÉCISIONS. Les deux types d’aides ne sont pas cumulables. Le patron en question peut toutefois changer de régime de mois en mois.