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Luxembourg : le confinement partiel durci est voté


L'arsenal anti-Covid renforcé a été voté par une large majorité de députés (52 voix contre 8), à quelques heures du réveillon de Noël. (Photo : fabrizio pizzolante)

Dès samedi, le couvre-feu sera avancé à 21 h et les commerces non-essentiels devront garder leurs portes fermées. La Chambre des députés a validé en amont du réveillon de Noël les nouvelles restrictions anti-Covid.

Était-ce l’esprit de Noël? En tout cas, les débats à la Chambre sur le durcissement du confinement partiel ont été bien moins échauffés que lors de votes antérieures de mesures anti-Covid. «Ce n’est clairement pas le moment de faire de la politique politicienne. La solidarité nationale peut aussi venir de la part de l’opposition, même si l’écho du gouvernement ne se fait pas toujours ressentir», est ainsi venu souligner Claude Wiseler (CSV).

Les critiques n’ont pas manqué pour autant, mais en fin de compte, les nouvelles restrictions ont été validées par une très large majorité des députés. Les 21 élus du CSV sont venus se joindre aux 31 représentants de la majorité gouvernementale. L’ADR, déi Lénk et le Parti pirate ont voté contre les nouvelles dispositions. Le pirate Sven Clement a toutefois réitéré son appel : «Il est important de respecter les règles, même si nous ne pouvons pas supporter ce durcissement du confinement partiel».

Le «coup d’accélérateur», décidé lundi par le gouvernement (lire ci-dessous), consiste principalement dans la fermeture des commerces non-essentiels, l’avancement du couvre-feu à 21 h, la fermeture de la culture et des infrastructures sportives tout comme l’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique (parkings de supermarchés compris). Les mesures seront d’application du samedi, 26 décembre au dimanche, 10 janvier. L’Horeca doit rester fermé jusqu’au 15 janvier.

«Nous réclamons ce tour de vis depuis des semaines»

«Personne se réjouit que nos concitoyens retrouvent de nouvelles restrictions sous le sapin de Noël. Mais ces sacrifices sont nécessaires pour retrouver un plus de normalité pour les fêtes à venir», souligne Mars Di Bartolomeo (LSAP), rapporteur du projet de loi. Il ajoute que «le détail des mesures peut certainement faire l’objet de critiques, mais leur objectif est porté par une plus large majorité que ne le démontre le résultat du vote».

Porte-parole du principal parti d’opposition, Claude Wiseler (CSV) reproche toujours au Premier ministre un manque d’anticipation et une approche trop hésitante dans la gestion de la deuxième vague d’infections au coronavirus, qui déferle depuis octobre sur le pays. «Vous avez été incapable de mettre en place une réaction rapide», clame l’élu, qui s’est positionné comme mauvaise conscience de la coalition au pouvoir. «En prenant enfin des mesures plus restrictives, le gouvernement nous donne raison. Nous réclamons ce tour de vis depuis de longues semaines», rappelle Claude Wiseler. Le CSV défend toutefois la nécessite de ces «graves atteintes aux libertés des gens». Même en l’absence d’un «argumentaire et de justifications clairs, le chemin engagé est le bon. Les bonnes mesures l’emportent sur les imperfections. Il est important en ces temps difficiles de poser un signal clair».

L’élargissement du couvre-feu rejeté en bloc par l’opposition

Le CSV rejette toutefois l’élargissement du couvre-feu nocturne. Il a été rejoint par les trois autres partis de l’opposition lors du vote séparé sur cette disposition, toujours défendue par le gouvernement. «Les gens déplorent qu’ils n’ont plus moyen d’entreprendre quelque chose le soir. C’est justement notre volonté. Ce n’est pas le moment de multiplier les visites entre ménages», insiste la ministre de la Santé, Paulette Lenert. Marc Baum (déi Lénk) et Sven Clement (Parti pirate) persistent toutefois dans leur conviction que l’apport du couvre-feu est nul.

L’ADR évoque l’«hyperactivité législative» dont fait preuve le gouvernement. «Les Luxembourgeois sont traités comme des petits enfants», dénonce Jeff Engelen. Le parti réformateur reste d’avis que cafés, restaurants et le commerce devraient être ouverts. Des efforts dans les transports publics, dans les écoles et dans la protection des personnes les plus vulnérables seraient bien plus efficaces, juge Jeff Engelen.

«Le gouvernement a surfé sur la deuxième vague»

Pour déi Lenk, la réaction du gouvernement intervient non seulement trop tardivement, mais les restrictions seraient également disproportionnées. «Le gouvernement n’a pas brisé mais a surfé sur la deuxième vague d’infections. Une grande perte de confiance en résulte», fait remarquer Marc Baum.

«Si l’on ne retourne pas à une politique reposant sur des faits et compréhensible, il ne faut pas s’étonner que les gens se lassent et ne respectent plus les règles», avance Sven Clement (Parti pirate).

«Nous voulons assurer nos arrières»

Le Premier ministre, Xavier Bettel, ne fait pas valoir ces arguments. «Si les gens n’ont pas compris, nous n’aurions pas le résultat de chiffres en baisse», rétorque-t-il. Le chef du gouvernement se dit également content de ne pas avoir enfermé le pays il y a 3 mois déjà. Il est important de garder la balance».

Paulette Lenert a souhaité en cette veille de Noël «une manière plus raisonnable pour gérer l’incertitude qui caractérise cette pandémie. Nous voulons assurer nos arrières car les risques sont multiples». En d’autres mots : le frein à main tiré dès samedi doit permettre d’endiguer au mieux une nouvelle hausse des infections après les fêtes de fin d’année.

David Marques

Les restrictions en un coup d’oeil

COUVRE-FEU. À partir de samedi, l’interdiction de circuler sur la voie publique s’appliquera de 21 h à 6 h.

EN PRIVÉ. Le nombre d’invités par ménage reste limité à 2 convives maximum issus d’un même foyer.

ÉCOLES. Les écoles resteront fermées la semaine de rentrée (4 au 10 janvier). Les cours seront dispensés à distance. Les crèches garderont aussi leurs portes closes. Le congé spécial pour raisons familiales est réactivé.

TÉLÉTRAVAIL. Le recours au travail à distance est à nouveau fortement recommandé.

COMMERCES. Tous les commerces non essentiels seront fermés du 26 décembre au 10 janvier, y compris les coiffeurs et  instituts de beauté. La vente à emporter, du type «click&collect», et les livraisons restent autorisées. Épiceries, supermarchés (vente limitée à l’essentiel), pharmacies, kiosques et stations d’essence restent ouverts. Les restrictions en place (accès limité, masque, interdiction de consommer sur place) restent d’application. La consommation d’alcool sur la voie publique sera interdite.

HORECA. Cafés et restaurants restent fermés jusqu’au 15 janvier. La livraison de repas et le service à emporter sont autorisés.

CULTURE. L’ensemble des établissements culturels seront fermés à partir de samedi. Aux théâtres, salles de concert et cinémas viennent s’ajouter les musées, bibliothèques et galeries d’art.

SPORT. Après les halls sportifs, piscines et salles de fitness, ce sont désormais les infrastructures sportives en plein air (terrains de foot, pistes d’athlétisme, etc.) qui devront fermer. Seuls le sport individuel en privé (jogging, vélo, etc., bulle de 2 personnes maximum) et le sport élite restent autorisés.

LOISIRS. Les parcs d’attractions et à thème, les aires de jeux d’intérieur et le casino restent fermés.

CULTES. Les lieux de culte restent ouverts.

AUTRES. Le port du masque à l’intérieur (transports publics compris) reste de mise. Lors de tout rassemblement de plus de 4 personnes, le masque et la distanciation sont obligatoires. Entre 10 et un maximum de 100, les personnes doivent en plus être assises.

AMENDES. L’avertissement-taxé en cas de non-respect des restrictions passe de 145 à 300 euros.

Un commentaire

  1. Vous n’avwz pas le droit de nous enfermer vous n’etes pas de notre famille et ni des parents ni des frere et soeur etc…..