Jacques Poos, membre du LSAP, fut notamment ministre des Affaires étrangères entre 1984 et 1999 dans les gouvernements menés par Jacques Santer et Jean-Claude Juncker. Il a aussi officié entre 1964 et 1976 comme directeur du Tageblatt. Ce samedi matin, il est décédé à l’âge de 86 ans.
Un grand homme politique du Luxembourg est mort. Jacques Poos reste surtout dans les mémoires comme ministre des Affaires étrangères, un poste qu’il aura occupé pendant 15 ans, entre 1984 et 1999. Sa carrière politique, mais aussi privée, ne s’est cependant pas limitée à la fonction de chef de la diplomatie, loin de là.
Études à Lausanne
Jacques Poos est né le 3 juin 1935 à Luxembourg. Après avoir effectué ses études secondaires à l’Athénée et ses études universitaires en sciences économiques à Lausanne, il retourne en 1958 au Grand-Duché. Suit en 1961 un doctorat en sciences économiques et commerciales, alors que Jacques Poos avait déjà entamé sa carrière professionnelle au ministère de l’Économie. Le jeune fonctionnaire poursuivra sa carrière au Statec (1962-1964).
Directeur du Tageblatt
Intervint alors le premier grand tournant dans la vie de Jacques Poos. En 1964, il est nommé directeur du Tageblatt. Il a signé avec grand plaisir bon nombre d’éditoriaux et, en outre, présidé l’Association des éditeurs (1970-1976). L’appel de son parti LSAP allait mener en 1976 le jeune député Poos, élu en 1974, dans les hautes sphères politiques.
Ministre des Finances
Depuis 1974, le Luxembourg est gouverné pour la première fois par une coalition libérale-socialiste, présidée par Gaston Thorn. En juillet 1976, le ministre socialiste des Finances Raymond Vouel quitte le gouvernement pour devenir commissaire européen à Bruxelles. Jacques Poos lui succède le 21 juillet 1976.
La crise sidérurgique allait devenir le premier grand défi de la longue carrière du ministre socialiste, ayant fait ses débuts politiques en 1969 au conseil communal d’Esch-sur-Alzette.
En 1979, le CSV revient au pouvoir avec le DP comme partenaire de coalition. Renvoyé dans l’opposition, le LSAP «perd» aussi momentanément son ministre sortant, qui entame une carrière de banquier.
Vice-Premier ministre
Tête de liste du Parti socialiste dans le Sud pour les législatives de 1984, Jacques Poos allait cependant rapidement faire son retour en politique, et au gouvernement. Dans la coalition nouvellement formée par le CSV et le LSAP, l’élu sudiste hérite du ministère des Affaires étrangères, un poste qu’il n’allait plus quitter jusqu’en 1999.
Trois présidences du Conseil de l’UE et la signature du Traite de Maastricht, en 1992, font partie des grands acquis de Jacques Poos. Il s’est aussi longtemps engagé pour la paix au Proche-Orient.
En tant que vice-Premier ministre, Jacques Poos va garder son parti successivement dans les gouvernements menés par les chrétiens-sociaux Jacques Santer (1984-1995) et Jean-Claude Juncker (1995-1999).
Les autres portefeuilles ministériels occupés par Jacques Poos ont été l’Économie (1984-1989), la Santé (1988-1989) et la Force publique (1989-1994).
Député européen
En 1999, Jacques Poos quitte la scène politique luxembourgeoise et intègre le Parlement européen. Lors de son seul mandat, le socialiste est élu au poste de vice-président de l’hémicycle européen.
Retraite en 2004
La carrière politique de Jacques Poos prend fin en 2004.
L’Eschois de coeur a été marié à deux reprises et était père de trois enfants.
Le Quotidien présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.