Le Conseil de gouvernement a acté ce vendredi matin l’ouverture du «booster» vaccinal pour les adolescents. Jusqu’à présent, seules les personnes majeures pouvaient profiter de leur dose de rappel. En parallèle, le délai d’attente pour devenir éligible pour le «booster» est encore réduit de 4 à 3 mois.
La propagation à vitesse grand V du variant Omicron pousse le gouvernement à prendre les devants. Alors que l’Agence européenne pour les médicaments (EMA) n’a pas encore officiellement validé la mesure, le Grand-Duché rejoint les premiers pays à faire aussi profiter les 12 à 18 ans d’une dose de rappel du vaccin anticovid («booster»). Les États-Unis sont déjà engagés sur cette voie, le Land de la Sarre aussi.
En début de semaine, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, s’était déjà prononcé en faveur de la triple vaccination des adolescents. Il a donc été entendu ce vendredi en Conseil de gouvernement.
Les premières invitations aux 12 à 18 ans seront expédiées à partir de la semaine prochaine.
Le délai pour le «booster» encore réduit
Une autre décision concernant les doses de rappel a été prise. Le délai d’attente pour pouvoir profiter du «booster» est encore réduit de 4 à 3 mois. Les 3 mois étaient de vigueur depuis ce 3 janvier.
«Ces mesures se trouvent en relation étroite avec la propagation du variant Omicron. Le vaccin anéantit les effets négatifs de cette nouvelle vague, au niveau tant des transmissions que de la prévention de cas graves», souligne la ministre de la Santé, Paulette Lenert.
Omicron représente 80 % des cas
Selon les derniers chiffres provisoires, basés sur les tests PCR réalisés ces derniers jours, Omicron représente désormais 80 % de tous les cas positifs. Les chiffres dévoilés ce vendredi par le Laboratoire national de santé (LNS) se réfèrent encore à la semaine de Noël. Le nouveau variant a donc encore pris de l’ampleur lors de ces 14 derniers jours.
Pour l’instant, l’explosion des nouvelles infections présente un impact très réduit sur les hospitalisations. Il faudra néanmoins encore attendre plusieurs semaines pour y voir plus clair. Si les déprogrammations d’interventions non urgentes restent très rares, les responsables des centres hospitaliers n’excluent pas de devoir le faire afin de gérer un possible afflux renforcé de patients covid.
Les conséquences d’une obligation vaccinale
En attendant, les préparatifs vers une possible obligation vaccinale se poursuivent. Le gouvernement a mené des pourparlers «constructifs» ce vendredi. La ministre Paulette Lenert souligne qu’il ne suffit pas de décréter une telle obligation. Un catalogue de questions soumis à la Chambre des députés concerne notamment toutes les implications qu’une obligation de vaccination aura sur bon nombre de domaines : les conséquences pour les non-vaccinés, l’entrée des frontaliers au Luxembourg, le droit du travail (licenciement ou pas), le droit communautaire, etc.
Un groupe d’experts externes, indépendants de la direction de la Santé, sera chargé d’évaluer la situation sanitaire et donc la proportionnalité d’une obligation vaccinale.
Un débat parlementaire doit avoir lieu «dans les meilleurs délais». Selon les derniers échos, un débat de consultation pourrait être organisé au cours de la semaine du 17 janvier.