Le taux d’absentéisme a augmenté de 18 % en général sur l’année 2020. Il y a eu moins de personnes absentes, mais les durées ont augmenté, que ce soit pour les courtes ou les longues absences.
La crise sanitaire causée par la pandémie de covid-19 a provoqué une augmentation inédite du taux d’absentéisme, qui est passé de 3,88 % en 2019 à 4,58 % en 2020 dans le secteur privé. L’impact qu’ont eu les mesures de quarantaine et d’isolement se mesure à travers l’évolution mensuelle du taux d’absentéisme, caractérisée par deux sommets (6,23 % en mars et 5,70 % en novembre 2020) correspondant aux pics épidémiologiques des deux premières vagues de l’épidémie.
Il y a eu moins de grippes, moins de gastroentérites grâce aux gestes barrières et une baisse de 7,9 % du nombre de personnes malades, mais le nombres de jours d’absence a augmenté en partie en raison des mises en quarantaine et des mesures mises en œuvre par le gouvernement en vue de contrer la propagation du virus, comme le chômage partiel ou le congé pour raisons familiales. L’augmentation du taux d’absentéisme constatée en 2020 résulte quasi exclusivement d’une hausse de la durée moyenne des épisodes d’absence (+28,9 %).
Le bilan de l’Inspection générale de la sécurité sociale analyse le phénomène de l’absentéisme par secteur. Ainsi, le taux en 2020 se situe entre 2,29 % (activités financières et d’assurance) et 6,15 % (santé humaine et action sociale). À l’exception des activités financières et d’assurance, où les absences ont diminué de près de 12 % grâce au télétravail, tous les secteurs ont vu leur taux augmenter.
Un coût en hausse de 16,2 %
Les salariés les plus âgés enregistrent la plus forte hausse de l’absentéisme pour maladie avec +26 % chez les plus de 50 ans.
Enfin, le coût direct de l’absentéisme passe, entre 2019 et 2020, de 775,3 millions d’euros à 900,8 millions d’euros (+16,2 %), représentant ainsi 3,1% de la rémunération totale des salariés.
En ce qui concerne l’année 2021, le taux d’absentéisme reste à un niveau élevé, mais toutefois bien en deçà des valeurs observées en mars-avril 2020. Sur les neuf premiers mois de l’année, le taux d’absentéisme s’est établi en moyenne à 4,22 %, en baisse par rapport au taux observé au cours des neuf premiers mois de l’année 2020 (4,38 %), mais reste supérieur à celui observé sur la même période en 2019 (3,82 %). Ces données sont une première estimation, mais indiquent la tendance.
Que l’on soit frontalier ou résident, le taux d’absentéisme ne varie guère et affiche une augmentation de 18 % pour les premiers et 17 % pour les seconds. L’absentéisme a augmenté de 18 % chez les femmes et de 21 % chez les hommes.
Geneviève Montaigu