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Luxembourg : la cigarette fait un tabac


La tendance générale n’est pas au sevrage tabagique. Quarante-huit pour cent des fumeurs indiquent vouloir arrêter de fumer : cela constitue le plus faible taux depuis 2008. (Photo : archives lq)

Le sondage annuel de la Fondation Cancer fait état de 135 000 fumeurs au Luxembourg, dont 88 000 qui allument au moins une cigarette par jour. La politique antitabac est considérée comme un échec.

La pandémie de coronavirus peut-elle constituer un nouveau levier pour réduire la consommation de tabac? Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque de tomber gravement malade et de mourir du Covid-19 est jusqu’à 50 % plus élevé pour les fumeurs que pour les autres. «Arrêter de fumer est donc la meilleure chose que les fumeurs puissent faire pour réduire à la fois leur risque de maladie Covid-19 grave et leur risque de développer un cancer et des maladies cardiaques et respiratoires», a souligné la ministre de la Santé, Paulette Lenert. Elle lance un appel : «Ne laissez pas le tabac vous couper le souffle!»

En ce 31 mai, déclaré depuis 1987 comme Journée mondiale sans tabac, le Luxembourg figure toutefois parmi les mauvais élèves en matière de lutte contre le tabagisme. «Toutes les formes de tabac sont nocives qu’il s’agisse de cigarettes, cigares, tabac à rouler… et même la pipe à eau dont les dangers pour la santé sont souvent mal connus des consommateurs», rappelle la Ligue médico-sociale dans un communiqué.

Cela n’empêche pas plus du quart (26 %) des habitants du Luxembourg de fumer. Jusqu’à 17 % de la population allume au moins une cigarette par jour. C’est ce qui ressort de l’enquête annuelle réalisée par TNS Ilres pour la Fondation Cancer. «Si l’on extrapole ces chiffres à l’ensemble de la population (âgée de plus de 16 ans), le (…) Luxembourg compte environ 135 000 fumeurs, dont plus de 88 000 fumeurs quotidiens», annonce la Fondation Cancer. Après la «hausse inhabituelle» de fumeurs en 2019 (27 % de la population adulte), la consommation de tabac reste très élevée au Luxembourg.

La chicha reste très populaire

Les statistiques sont nettement supérieures à la moyenne de ces dix dernières années. La dernière fois qu’un taux de tabagisme supérieur à 25 % a été constaté remonte à 2005. Fait inquiétant : ce sont les jeunes qui sont les plus grands adeptes de tabac. «Un tiers (33 %) des 18-24 ans a fumé en 2020, et dans la tranche d’âge de 25 à 34 ans, ce taux atteint même les 35 %», indique l’étude de TNS Ilres. La chicha contribue au succès du tabac auprès des jeunes. Près d’un tiers (29 %) des 16-24 ans et 17 % des 25-34 ans préfèrent la chicha à la cigarette. La tendance est à la hausse dans ces deux tranches d’âge : en 2016, seulement 20 % des 16-24 ans et 7 % des 25-35 ans fumaient la chicha.

Le taux de tabagisme chez les femmes est en progression constante, de 18 % en 2016 à 25 % en 2020. Un tiers des jeunes femmes (25 à 34 ans) fumaient en 2020.

Autre mauvaise nouvelle : la tendance générale n’est pas au sevrage tabagique. Quarante-huit pour cent des fumeurs indiquent vouloir arrêter de fumer : cela constitue le plus faible taux depuis 2008. Au début de la décennie écoulée, environ 60 % des personnes interrogées indiquaient vouloir stopper la cigarette.

Pour la Fondation Cancer, le constat est sans appel : la politique antitabac du Luxembourg «n’a jusqu’ici porté aucun fruit». Des mesures plus sévères sont réclamées, dont une hausse du prix du paquet de cigarettes de quelque 6 à 20 euros, comme c’est le cas en Australie. L’interdiction de la publicité et la prévention dans toutes les catégories d’âge font partie des autres revendications majeures.

Un millier de décès
par an au Luxembourg

Selon les derniers chiffres disponibles, ce sont quelque 1 000 personnes qui meurent chaque année au Luxembourg des suites des maladies liées au tabac, dont 80 personnes suite au tabagisme passif.

À l’échelle mondiale, le tabac est la première cause de mortalité prématurée et évitable dans le monde. L’épidémie du tabac tue environ 8 millions de personnes chaque année dans le monde. L’Organisation mondiale de la santé (OMDS) précise que plus de 1,2 million d’entre elles sont des non-fumeurs, involontairement exposés à la fumée du tabac.

Le ministère de la Santé tient à rappeler dans ce contexte que l’arrêt du tabac est bénéfique à tout âge. Il suffit de 48 heures d’arrêt pour que le corps soit mieux oxygéné et que la fonction respiratoire s’améliore. Après 1 an d’arrêt, la respiration est redevenue normale et le risque d’infarctus du myocarde est réduit de moitié. Après 10 ans d’arrêt, le risque de mourir d’un cancer du poumon est réduit de moitié par rapport à celui d’un fumeur. Après 20 ans, le risque de décès est redevenu celui d’un non-fumeur.

David Marques

4 plusieurs commentaires

  1. La faute d’une loi antitabac qui ne l’est certainement pas, parce que au lieu de fumer à l’intérieur des cafés, les fumeurs polluent l’air maintenant sur les trottoirs, les arrêts de bus et dans les rues… Mais la ministère des Finances Luxembourgeoises Madame Yuriko BACKES ne voie aucun intérêt à hausser les accises sur les produits du tabac pour solliciter la santé de la population et surtout des jeunes gens au Luxembourg… Prenons la France qui a eu le courage d’augmenter considérablement les cigarettes et les frontaliers qui prennent d’assaut le premier chemin vers le Luxembourg pour s’approvisionner car la facture est divisée par deux… Alors – optons pour un prix égal unitaire partout en Europe afin de diminuer le tabagisme qui reste le premier fléau de santé publique au Luxembourg mais également dans le monde… Mais le Gouvernement Luxembourgeois ne toucheras jamais à ses recettes. Il préfère ne rien faire pour encourager les citoyens à arrêter de fumer car le tabac rapporte bien trop en accises et en matière de TVA… Est-alors – les lois anti-tabac? Les fumeurs s’en floutent temps qui peuvent acheter à bas prix dans l’hexagone…
    Chaque année plus que 1000 gens meurent des suites liées aux maladies engendrés par le tabagisme… Et le Gouvernement dors… Oui, la politique, pardons les politiciens dorment et ne veulent rien changer à la politique actuelle… A la Chambre des députés les lois antitabac sont même pas sur l’ordre du jour – alors – pourquoi voter encore un parti politique si personne ne fait rien dans notre beau pays – a part bien gagner ?

  2. Faut-il restructurer le Luxembourg? Cela sera bien difficile, alors fermons l’Usine du Fridhaff du siège de HVL, car même si le tabac est vu d’un aspect sanitaire noir, il continuera à faire des morts chaque jour, donc c’est une drogue légalisée contre laquelle notre Gouvernement se mouillera pas les doigts, faute de montants de recettes et d’accises collosalles et puis même l’industrie pharmaceutique lui dit un grand merci, car la majorité des fumeurs tombent malades après un certain laps de temps qu’ils soient jeune où vieux, le tabac reste un violent poison que nous devons combattre, car comme les fumeurs n’ont pas de respect et ne respecteront pas de loi anti-tabac faute de leur dépendance à ce dernière, les fabricants de cigarettes s’enfoutent et continuerons à produire leurs produits hautement toxiques….

  3. C’est simple, le Gouvernement ne préfère pas augmenter les taxes sur les produits de tabac – c’est chaque année près de 500 à 600 millions de recettes et d’accises, mais il faut évoquer que c’est un fléau social, et côté santé la vente de tabac cause de maladies pulmonaires et autres liées directement et indirectement à la combustion de celui-ci, coûtera l’État plus cher qu’il rapporte suivant de multiples études menés en Allemagne et aux Etats-Uniens mais aussi par l’OMS. D’ailleurs nôtre ministre de santé est à elle-même fumeuse, donc elle n’ira pas faire des lois contre ses amis les cigarettiers… Est-puis chez HVL il y a beaucoup de personnel et sans vente il n’y a pas de salaire… Alors continuons à intoxiquer et polluer le monde… Quel gâchis!

  4. Ce serait intéressant de savoir d’où ils sortent ces chiffres. Car ça changerait complètement la donne. S’ils ont fait un sondage ou s’ils ont compté le nombres de paquets vendus sure territoire. Dans ce dernier cas ce n’est absolument pas représentatif étant donné le nombre impressionnant de frontaliers ou de voitures de passage qui s’arrêtent à nos stations d’essences pour avoir du tabac, de l’alcool et de l’essence à un prix inférieur que dans les pays voisins. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le pays est considéré le plus alcoolique en europe.