La cellule du contact tracing de l’Inspection sanitaire tourne à plein régime. Ils sont aujourd’hui 220 à prendre contact avec les personnes touchées par le Covid-19. Le retard pris est presque résorbé.
«Bonjour, c’est l’Inspection sanitaire.» Cette phrase, les plus de 200 membres de la cellule du contact tracing la répètent des dizaines de fois par jour. La prise de contact avec les personnes testées positives au coronavirus et avec leurs contacts étroits se fait en plusieurs langues. Une fois entré dans les locaux de la cellule, sise depuis le 27 octobre au Findel, on entend du luxembourgeois se mélanger au français, à l’allemand mais aussi au portugais. «Vous avez été en contact le 11 novembre avec une personne ayant contracté le virus. Vous pouvez dès lors vous faire tester dès lundi en prévision d’une levée de quarantaine», explique une téléphoniste. Elle reprend : «Il faut comprendre que vous pouvez être contagieux, même en l’absence de symptômes. D’ailleurs, si vous développez des symptômes au cours du week-end, consultez immédiatement un médecin.»
Vendredi, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a rendu visite aux équipes qui traquent le coronavirus de près. Elle était accompagnée du directeur général de Luxair, Gilles Feith. La compagnie aérienne nationale met désormais 68 collaborateurs à disposition de la cellule dans le cadre d’un prêt de main-d’œuvre. «Nous voulons à nouveau pouvoir voler», lancent lors de la visite des membres d’équipage de Luxair actuellement détachés pour mener des enquêtes Covid. La compagnie aérienne, qui vient de signer un plan de maintien dans l’emploi, profite du travail de la cellule. «Nos équipes sont formées à avoir un contact étroit avec les gens», note Gilles Feith.
Les équipes de l’Inspection sanitaire sont également renforcées par des collaborateurs de la WSA, l’agence de support logistique de l’armée américaine installée à Sanem, mais aussi par des futurs agents pénitentiaires en phase de stage avant de prendre leur service à la nouvelle prison Uerschterhaff.
«Il s’agit d’un travail sensible»
«Les gens sont aujourd’hui moins effrayés lorsqu’on les appelle», note Sandra Sidon, la coordinatrice de la cellule de traçage. Elle a pu fièrement annoncer vendredi que grâce au renfort conséquent des équipes, le retard pris ces dernières semaines en raison de l’explosion des nouvelles infections est quasiment résorbé. La ministre de la Santé se dit impressionnée par l’engagement des téléphonistes, qui sont désormais en mesure de mener jusqu’à 1 000 enquêtes Covid par jour. En parallèle, la helpline Covid enregistre de 700 à 1 200 appels par jour.
Les équipes de traçage sont composées de différentes entités : coordination, secrétariat, formation, helpline, prise de contact avec les Covid+, prise de contact avec les personnes ayant eu un contact étroit avec la personne positive, cellule du ministère de l’Éducation nationale et centre d’expédition des informations pour les personnes touchées par le virus. Cela bouge dans tous les coins en cette fin d’après-midi. «Il s’agit d’un travail sensible. Il nous arrive aussi qu’au bout de deux ou trois tentatives, la personne ne réponde pas. Il nous faut donc passer au prochain dossier», note Laetitia Huart. La cellule offre également un support psychologique et se trouve en relation avec les services d’assistance sociale des communes.
Les premières équipes du traçage prennent leur service à 8 h, d’autres suivent à 10 h et à 12 h. Les derniers appels sont effectués aux alentours de 20 h. «On évite de déranger les gens trop tard le soir», explique la responsable de la cellule. Une enquête dure en moyenne 45 minutes.
Dès ce samedi matin, la prise de contact avec les 713 personnes testées positives entre jeudi et vendredi sera lancée.
David Marques