Accueil | Politique-Société | Luxembourg : hausse des regroupements familiaux

Luxembourg : hausse des regroupements familiaux


Au 5 septembre, 1 064 titres de séjour ont été accordés dans la catégorie membre de la famille ayant "une activité rémunérée". S'y ajoutent 363 titres attribués à des membres de la famille de réfugiés (Photo : Editpress).

En 2018, plus de 2 000 personnes ont eu le droit de rejoindre un membre de leur famille, déjà établi au Luxembourg. La part des regroupements de familles de réfugiés est en augmentation depuis 2015.

Interpellé par le député Fernand Kartheiser (ADR), le ministre de l’Immigration, Jean Asselborn, vient de livrer les derniers chiffres concernant le regroupement familial. Depuis 2015, l’arrivée de membres de famille de personnes qui sont déjà établies au Grand-Duché se trouve à la hausse. Somme toute, ce sont 7 758 titres de séjour «regroupant» qui ont été accordés entre le 1er janvier 2015 et le 5 septembre de cette année.
Toutes les catégories de titres de séjour contribuent à la hausse des regroupements de familles. Le ministère distingue réfugiés ayant obtenu la «protection internationale», de personnes exerçant une «activité rémunérée» et une catégorie «autres». Si le nombre de regroupements concernant des réfugiés augmente depuis 2015, ce sont les familles de personnes travaillant au Grand-Duché qui demandent et obtiennent le plus souvent l’autorisation de faire venir des membres de leur famille au Luxembourg.

Les chiffres dans le détail 

En chiffres absolus, on passe de 926 titres de séjour «activités rémunérées» en 2015 à 1 404 titres en 2018. Jusqu’au 5 septembre de cette année 2019, 1 064 autorisations ont été accordées. Les années précédentes, le ministère a validé successivement 1 013 arrivées en 2016 et 1 225 arrivées en 2017.
La catégorie «autres» est aussi à la hausse : 174 arrivées en 2015, 184 en 2016, 195 en 2017 et 200 en 2018. Pour cette année, ce sont jusqu’à présent 178 titres de séjour qui ont été accordés dans cette catégorie.
Le plus contesté dans certaines parties de la société, ce sont les regroupements familiaux de réfugiés. Le député Fernand Kartheiser se soucie d’ailleurs particulièrement des regroupements concernant des familles polygames. En 2015, Laurent Mosar (CSV) avait interpellé le gouvernement sur le même sujet. Pour faire bref : le regroupement familial d’un conjoint n’est pas autorisé en cas de mariage polygame.

Indiens, Chinois et Américains en tête

Les regroupements de famille de personnes ayant obtenu le statut de réfugié, bénéficiant de la protection internationale, respectent donc tous la loi.
En 2015, seuls 59 membres de famille de réfugiés sont arrivés au Luxembourg. Ce chiffre est passé à 176 personnes en 2016 avant de repasser à 174 personnes en 2017. En 2018, la hausse a été plus nette avec 423 membres de famille d’un réfugié reconnu qui ont pu rejoindre le Grand-Duché. Entre janvier et début septembre de cette année, 363 titres de séjour de la catégorie «protection internationale» ont été accordés.
Tous ces chiffres sont à mettre en relation avec le nombre de demandeurs d’asile qui sont validés tous les ans par la direction de l’Immigration. Entre le 1er janvier 2015 et le 31 juillet de cette année, 397 réfugiés se sont vu attribuer la protection internationale. S’y ajoutent 262 personnes ayant bénéficié d’une autre procédure. Les 659 réfugiés ayant obtenu le droit de séjour au Luxembourg n’ont cependant pas le droit de faire venir des membres de leur famille dans leur nouveau pays d’accueil (lire ci-dessous). Il est donc difficile de calculer une moyenne sur la répartition des
1 195 personnes ayant obtenu un titre de séjour «protection internationale» depuis 2015.
Comme le précisent les services du ministre Jean Asselborn, la plupart des regroupements familiaux concernent des Indiens, Chinois et Américains. Ce sont 64 % de membres féminins d’une famille et donc 36 % de membres masculins qui débarquent au Grand-Duché. Finalement, Jean Asselborn ajoute que les coûts pour chaque regroupement familial sont à charge du «regroupant».

David Marques

Des règles strictes

Pour pouvoir introduire une demande de regroupement familial, le «regroupant» doit satisfaire aux conditions suivantes :
– il doit être titulaire d’un titre de séjour valable au moins un an et séjourner sur le territoire luxembourgeois depuis au moins un an ;
– il doit rapporter la preuve de ressources stables, régulières et suffisantes pour subvenir à ses propres besoins et ceux des membres de sa famille qui sont à charge, sans recourir à l’aide sociale ;
– il doit disposer d’un logement approprié pour recevoir le ou les membres de sa famille;
– et il doit disposer d’une assurance maladie pour lui et les membres de sa famille.