Le ministre Claude Meisch a annoncé deux nouvelles dispositions pour accélérer le dépistage dans les établissements scolaires. Elles ont été débattues, vendredi, lors d’un webinaire.
Il n’est pas d’actualité de toucher au fonctionnement de l’école. Les établissements scolaires doivent rester ouverts et remplir autant que faire se peut leurs multiples missions éducatives et sociales, même en temps de Covid. Bien sûr, en plus des règles sanitaires en vigueur, le ministère de l’Éducation nationale, de concert avec le ministère de la Santé, peut encore améliorer la situation pour éviter une propagation trop importante du virus dans le milieu scolaire.
Vendredi encore, le ministre Claude Meisch a annoncé deux nouveautés pour répondre plus rapidement à un risque de contamination à l’école. La première concerne la possibilité pour la population scolaire de se faire tester sur place dans l’établissement par des équipes du Laboratoire national de santé. Quand un cas est révélé dans une classe, il faut que toute cette classe puisse être testée six jours après le dernier contact.
Pour accélérer les choses, les tests pourront être réalisés à l’école, avec bien entendu l‘accord des parents si l’enfant est mineur, comme le rappelait vendredi Anne Vergison, la nouvelle cheffe de l’Inspection sanitaire, lors d’un webinaire consacré aux jeunes au temps de la pandémie et diffusé sur les ondes de 100,7. «Si une seule personne est positive, que ce soit un élève ou un enseignant, alors toute la classe est mise en quarantaine par rapport au reste de l’établissement, mais demeure présente selon le scénario 1, qui est le plus courant dans les établissements scolaires», rappelle Anne Vergison.
Les élèves et le(s) enseignant(s) de la classe sont invités à se faire tester le 6e jour après le dernier contact avec la personne testée positive. Mais face à l’ampleur de la tâche depuis le déferlement de la deuxième vague, l’Inspection sanitaire accuse des retards dans l’envoi des ordonnances de test ou de mise en quarantaine. D’où la nouveauté de faire parvenir directement les ordonnances à l’Éducation nationale qui se chargera de les diffuser.
Anne Vergison reconnaît que l’Inspection sanitaire est la dernière informée des cas de contamination dans les écoles et jusqu’à ce qu’elle dispose des listes complètes des élèves et établissent les ordonnances, il se passe plus de six jours. Les ordonnances seront remises soit directement aux parents d’élèves (ou à l’élève majeur) par voie d’e-mail, soit en version imprimée distribuée aux élèves par les enseignants.
Lors du webinaire organisé conjointement par le ministère de l’Éducation nationale et la radio socio-culturelle, le directeur du lycée des Arts et Métiers, Fabrice Roth, s’est dit ravi que des équipes mobiles puissent venir tester toute une classe pour pouvoir être fixé au bout d’une semaine. «Les prélèvements seront faits pendant les heures de cours. Aucun test ne sera fait pendant le week-end. Les personnes qui ne souhaitent pas profiter de cette offre garderont la possibilité de se rendre dans un laboratoire ou centre effectuant des tests Covid-19», indique le ministère.
Une douzaine d’équipes mobiles composées de deux personnes commenceront leurs activités dans la semaine du 16 novembre. Les résultats continueront d’être exclusivement transmis à la personne testée ou aux parents de l’élève mineur.
Enseigner à distance
Faut-il tester encore plus les élèves ? «Ils sont déjà bien représentés dans les tests», répond la cheffe de l’Inspection sanitaire. Elle insiste en revanche sur le respect des mesures sanitaires mises en place et souligne que l’on peut enlever le masque à l’école si l’on est assis et en respectant les distances. «L’aération est importante en classe comme dans les bus», rappelle Anne Vergison.
Un retour à l’enseignement à distance n’est pas souhaitable. «Les écoles doivent restées ouvertes aussi longtemps que possible», plaide Fabrice Roth en soulignant que rien ne peut remplacer l’encadrement scolaire pour un élève. C’est aussi un lieu de rencontre et de vie pour les jeunes qui n’ont pas tous les mêmes chances de réussir l’instruction à domicile.
Néanmoins, il se pourrait que certaines matières soient enseignées à distance. Les établissements disposaient déjà de cette possibilité, mais peu en usaient. Pour limiter la densité de population dans les établissements scolaires, cette idée de cours à distance pour les lycéens sera relancée. Et cette fois, mise en place. C’est à l’étude.
Geneviève Montaigu
Les jeunes se portent bien
Caroline Residori, une sociologue de l’université, faisait partie du panel d’experts, vendredi, pour rappeler les conclusions de l’étude menées auprès de 4 000 jeunes de 12 à 29 ans sur leur ressenti en ces temps de pandémie. Les résultats montrent que, dans l’ensemble, les jeunes au Luxembourg vivent plutôt bien la situation actuelle, selon les conclusions de l’étude. Près de la moitié des jeunes indiquent être préoccupés à cause du Covid-19 et environ un tiers aurait vécu des répercussions négatives à cause des mesures sanitaires mises en place. La plupart des personnes interrogées indiquent qu’elles trouvent les mesures appropriées et une grande majorité des adolescents et jeunes adultes indiquent appliquer les recommandations d’hygiène. Les résultats provisoires indiquent que les jeunes appliquent un peu moins bien les mesures de restriction des contacts. La comparaison avec le peu d’études de référence déjà disponibles dans d’autres pays montre que les jeunes au Luxembourg abordent la pandémie de façon semblable aux jeunes de leur âge à l’étranger. Malgré leur caractère provisoire, les résultats montrent déjà du doigt des inégalités considérables selon la socio-démographie et la socio-économie.