Le gouvernement a accepté de revoir la forme du cadre légal qui doit permettre au pays de sortir de l’état de crise. Mardi, députés et syndicats ont été informés que l’idée initiale d’une loi-cadre, à décliner par règlements grand-ducaux, n’est plus sur la table.
Il est désormais prévu de préparer deux textes de loi distincts : un premier qui va reprendre les restrictions concernant la population et un second qui va réunir les restrictions qui resteront d’application pour l’économie. L’objectif primaire reste de continuer à endiguer la propagation du coronavirus.
«On est contents que le gouvernement ait pris en considération les doutes que nous avons émis. L’ensemble de l’opposition mais aussi les syndicats étaient vent debout contre la proposition initiale», note Martine Hansen, cheffe de file du CSV à la Chambre. Pas mal d’inconnues persistent toutefois en ce qui concerne le fond. «En fin de compte, c’est le contenu qui sera décisif. On est sur le bon chemin, mais ce n’est pas encore le moment d’accorder un chèque en blanc au gouvernement», enchaîne la députée nordiste.
En principe, la loi concernant la société va ancrer le port obligatoire du masque de protection, la distanciation sociale, le nombre de personnes qui peuvent se réunir, etc. Pour l’économie, il est prévu d’inclure les secteurs qui doivent garder portes closes ou encore les règles sanitaires à respecter en entreprise. Le plan de relance pour l’économie sera traité à part. Les contours vont être dévoilés ce mercredi.
Le camp syndical qui avait longtemps revendiqué d’être impliqué dans les préparatifs de cette loi «Covid-19» se dit aujourd’hui rassuré. «On se réjouit surtout que l’idée d’une loi-cadre ait été écartée», souligne Nora Back, la présidente de l’OGBL. Elle attend toutefois le contenu pour émettre un jugement plus complet. Pour les syndicats, une des priorités est le droit de se rassembler pour manifester. «Nous avons compris la limitation décrétée en début de crise. Il est désormais temps de revenir progressivement à la normale», avance Nora Back. OGBL, LCGB et CGFP ont ainsi lancé un appel au gouvernement : «Il ne faut pas mélanger le droit à la manifestation et l’organisation d’un évènement tel qu’une fête de la bière».
Tout comme les partis de l’opposition, la présidente de l’OGBL s’interroge encore sur la durée de validité des deux lois à venir. «Psychologiquement, il serait préférable que la durée soit dans un premier temps limitée à un, deux ou trois mois», affirme Nora Back. «J’estime qu’on pourra trouver un consensus sur la durée. Le Parlement est à tout moment prêt à voter une prolongation», complète Martine Hansen.
De plus amples détails doivent être communiqués en début de semaine prochaine. L’état de crise viendra à échéance le 24 juin.
David Marques