Le Conseil de gouvernement va se pencher ce lundi matin sur un durcissement des mesures anti-Covid. Un éventuel retour à un confinement strict devrait obtenir l’aval de la Chambre des députés.
La tendance à la baisse qui se confirme au niveau des nouvelles infections sera-t-elle jugée suffisante pour éviter un confinement strict? La réponse va intervenir ce lundi matin lors d’une réunion extraordinaire du Conseil de gouvernement. «Nous allons analyser en détail les derniers chiffres. Vu le lourd impact que de nouvelles mesures pourraient avoir, je refuse de spéculer. Avec la meilleure volonté, je ne saurais pas vous dire ce que l’on va décider», notait le Premier ministre, Xavier Bettel, samedi face à la Chambre des députés. Il avait été interpellé par Martine Hansen, cheffe de file de la fraction parlementaire du CSV. «Les citoyens et les entreprises ont besoin de clarté et de prévisibilité. Qu’est-ce qui sera décidé, quand et pour combien de temps, en appliquant quels critères», s’était interrogée la députée nordiste. Le Premier ministre s’était montré évasif, mais avait promis de venir informer dès ce matin la Chambre sur les décisions du gouvernement.
Jeudi soir, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, avait estimé sur le plateau de RTL Télé que «jour après jour, il devient plus probable» que le confinement partiel, décrété fin novembre et prolongé mardi dernier, «ne sera pas suffisant». En d’autres termes : le retour à un confinement strict, avec la fermeture de tous les commerces non essentiels et une limitation stricte des déplacements, devient de plus en plus probable. Elle avait ajouté vouloir attendre l’analyse des tout derniers chiffres de fin de semaine, qui seront soumis ce matin au Conseil de gouvernement. La tendance à la baisse sur le plan des infections et dans les hôpitaux se confirme, le nombre de décès liés au Covid-19 reste toutefois trop important (lire ci-dessous). Tout durcissement de l’arsenal anti-Covid devra passer par la Chambre. Un vote ne devrait pas intervenir avant le 28 décembre.
Le vin chaud banni, le gel des loyers prolongé
Vendredi, les chercheurs de la taskforce Covid-19 avaient fait part d’un optimisme plus prononcé sur la baisse continue des chiffres des infections. La présence du virus dans les eaux usées reste aussi en léger recul. Par contre, l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD), réunie en assemblée générale samedi, a appelé le gouvernement à prendre des mesures supplémentaires pour réduire encore les contacts sociaux. Sur Facebook, le Dr Philippe Welter, le président du Cercle des médecins anesthésistes-réanimateurs luxembourgeois, a souligné la surcharge physique et psychologique à laquelle est exposé le personnel médical. «Peut-être faudrait-il empiler les cercueils des morts sur les places communales pour que les gens se réveillent enfin», lance le Dr Welter.
En attendant, la Chambre a poursuivi, samedi, ses travaux pour amortir au mieux l’impact de la crise sanitaire sur le plan économique et social. Tout d’abord, une large majorité de députés a adopté une motion du CSV invitant le gouvernement à interdire jusqu’au 15 janvier la consommation d’alcool sur la voie publique. En cause, l’apparition de buvettes mobiles, notamment place Guillaume-II, avec à la clé des attroupements de gens venus profiter d’un vin chaud, sans garder les distances ou porter le masque. La motion a été rejetée par l’ADR, déi Lénk et les pirates.
Parmi les autres textes de loi votés, il faut retenir la prolongation jusqu’à fin juin du gel des loyers. Déi Lénk avait introduit une proposition de loi pour prolonger ce gel jusqu’à fin décembre 2021. Finalement, l’initiative du gouvernement limitant le gel des loyers à six mois supplémentaires a été adoptée par 58 voix contre les deux abstentions des élus déi Lénk.
David Marques