Le 3e rapport global de l’évolution du virus en milieu scolaire luxembourgeois a été rendu public ce jeudi matin. L’impact des variants, notamment le britannique, a entrainé une transmissibilité bien plus forte ces trois derniers mois. Il faudra miser sur les auto-tests à la rentrée pour les cantonner.
« Le moment est venu de chercher des perspectives pour essayer de tout faire pour garder les écoles ouvertes après les vacances », a estimé ce jeudi matin Claude Meisch.
Il a rappelé que le système scolaire luxembourgeois a déjà dû gérer des situations de stress avec le virus, comme lorsqu’il a fallu imposer le masque y compris dans les écoles fondamentales après les vacances de carnaval en début d’année.
Mais ce troisième rapport met en évidence une évolution fulgurante des variants qui va demander une vigilance accrue à la rentrée. La clef de la nouvelle stratégie : l’utilisation des tests rapides (auto-test) qui arrivent, en plus de la politique de tests massifs qui demeure la règle.
Le chef de la direction de l’enseignement secondaire, Romain Nehs, a précisé le contenu de ce rapport. Les constats sont les suivants :
•La période d’étude couvre les trois premiers mois de l’année. Il s’agit de faire une analyse de la situation dans les écoles et une évaluation de l’impact des mesures prises durant cette période.
• Ces chiffres viennent de l’inspection sanitaire.
• Le focus principal est fait sur les variants. « Les nouveaux variants se sont propagés avec une vitesse fulgurante, principalement le variant britannique et sud africain ». Le variant britannique a notamment rapidement pris le dessus sur la souche originelle, cinq semaines après Noël.
• Il n’y a toute de fois pas de tendance permettant d’affirmer que le taux d’incidence augmente selon l’âge des élèves. « Tout ce que nous pouvons constater, c’est la vitesse et le volume des transmissions, avec des conséquences nouvelles comme la multiplication des foyers épidémiques, notamment dans le fondamental. » L’exemple de Schifflange a été pris : avec le développement du variant anglais, les contaminations ont augmenté de manière rapide. « Cela doit nous inciter à prendre les mesures nécessaires au bon moment », avec une plus grande réactivité.
• Les courbes de contamination dans les écoles restent ni plus ni moins fortes qu’ailleurs dans la société. « Elles en sont le reflet », a précisé Romain Nehs.
• Quelle impacte des mesures prises ces trois derniers mois ?
> Semaines d’enseignement à distance à Noël et pendant les vacances de carnaval : « La mobilité des gens a diminué, les contacts sont restés cantonnés au cercle familial : les contaminations ont donc baissé ». Mais cette mesure « ne doit pas être prise à la légère. Nous avons un soucis avec le bien-être des enfants, et ce qui est de meilleur pour leur développement reste le présentiel ».
> Mise à l’écart d’un élève contaminé (scénario 1, utilisé dans 90% des cas au fondamental et 87% au secondaire) : « ce scénario 1 était la bonne décision : il arrête et freine la propagation dans une école, et il ne remet en question toute l’organisation de l’école. »
• Où en est-on désormais ? « La situation dans les écoles est stabilisée depuis les vacances de carnaval, mais la surveillance doit être accrue ». La mise en place des tests rapides va en cela être très stratégique, « à partir du cycle 2 jusqu’à la 1er, les élèves pourront se tester eux-mêmes, avec l’aide des parents. Les résultats seront transmis à la Santé via l’établissement scolaire », a précisé Claude Meisch.
Hubert Gamelon