Le gouvernement a lancé, lundi, sa nouvelle campagne de sensibilisation contre l’alcool au volant, en collaboration avec le cinéaste Andy Bausch. Une campagne visuelle choc !
Il ne sera jamais aussi crucial de rappeler que la conduite automobile sous influence d’alcool fait des ravages. Dans cette optique, le ministre de la Mobilité, François Bausch, s’est associé au cinéaste notoire Andy Bausch pour lancer une campagne audiovisuelle destinée à sensibiliser, une fois de plus, la population à ce fléau, malheureusement bien trop souvent pris à la légère.
En effet, 26 000 décès sont à déplorer, annuellement, à cause de la conduite en état d’ivresse mais également, pour des dépassements de limite de vitesse.
De manière générale, «une évolution positive est tout de même à constater, en termes d’accidents dus à ces facteurs», a insisté le ministre François Bauch. Mais la vitesse excessive et l’alcool restent toujours les principales causes présumées d’accidents graves et mortels au Grand-Duché. Tout comme le téléphone portable au volant, d’ailleurs.
Selon l’autorité allemande compétente (Bundeszentral für gesundheitliche Aufklärung), le risque d’accident pour les conducteurs sous influence d’alcool est multiplié par 2, avec un taux de 0,3 promille, par 4,5, pour un taux 0,8 promille, et par 16 pour un taux de 1,5 promille…
Pas moins de 1 400 permis de conduire ont d’ailleurs été confisqués par la justice en 2018. Concrètement, 22 morts ont été à déplorer en 2019. En 2018, il y eu 36 tués sur les routes luxembourgeoises et 273 blessés graves (25 morts et 256 blessés graves en 2017). De plus, la police grand-ducale a dressé 1 132 avertissements taxés pour conduite sous l’influence de l’alcool entre 2014 et 2018.
Concernant le bilan des retraits immédiats de permis de conduire, à savoir lorsque le taux d’alcool dans le sang du chauffeur est supérieur ou égal à 1,2 promille, il s’est établi à 1 406 (81 % des retraits de permis) en 2018, et à 1 455 en 2017.
Le déconfinement synonyme de contrôles
Pour revenir à l’année 2018, quelque 9 300 points ont été enlevés sur les permis de conduire des personnes fautives. Soit une augmentation de 33 % depuis 2014.
Le confinement lié à la crise sanitaire a certes diminué le nombre de contrôles d’alcoolémie réalisés par la police grand-ducale sur ordre du parquet, «mais cette situation ne perdurera pas», a confirmé le ministre François Bausch. «Je considère qu’il est triste que la police ait eu à procéder à des retraits de permis de conduire durant la période de confinement, à cause de l’alcool, car il y avait des restrictions dans ce domaine.»
Claude Damiani
Poignant et émouvant
Le spot du cinéaste Andy Bausch est destiné à réveiller les consciences. Très bien conçu, il s’inscrit dans une campagne de sensibilisation qui sera diffusée par le biais de divers médias.
Messages publicitaires à la télévision et dans les cinémas drive-in, annonces dans la presse écrite et pub sur les réseaux sociaux : le ministère veut résolument être omniprésent et ainsi marquer les esprits. Car l’enjeu est de taille. La campagne débute aujourd’hui. Le réalisateur Andy Bausch, a ainsi mis la main à la pâte pour la bonne cause et cette campagne semble plus que prometteuse. Espérons que cela fasse baisser effectivement le nombre d’accidents dus à l’alcool… Le mérite de s’engager dans cette voie, lui, est en tout cas bien présent.
Boire est incompatible avec la conduite
Dans le spot présenté lundi, qui existe en deux versions, l’on peut par exemple, suivre les témoignages de personnes qui ont détruit des vies et même des familles entières. Ainsi, une personne relate avoir fêté et bu de l’alcool dans le cadre d’un match de football, avant de provoquer un accident de la route.
Une dame, elle, raconte comment elle a bu une entière bouteille de rosé, avant de tuer indirectement des gens sur la route. Le spot d’Andy Bausch, intitulé «L’alcool au volant coûte des vies humaines», a été tourné en deux versions : l’une de 2 minutes et 20 secondes pour le cinéma et une version plus courte destinée à la télévision. Réalisé en faveur de l’AVR (Association nationale des victimes de la route), et en collaboration avec le ministère de la Mobilité et des Travaux publics, le spot vise à sensibiliser le maximum de personnes. De son côté, le président de l’AVR, Raymond Schintgen, a estimé que les causes principales des accidents graves et mortels étaient, outre l’alcool, la vitesse excessive, ainsi que l’utilisation du téléphone mobile au volant. «L’alcool n’est pas compatible avec la conduite», a-t-il clairement souligné. «Les gens ne connaissent plus leurs limites; le message que nous souhaitons faire passer n’est pas qu’il faut s’interdire de faire la fête, mais que la fête ne doit pas aboutir sur une conduite en état d’ivresse.»
Le dernier mot aura été pour le ministre François Bausch qui a très justement dit : «Il s’agit également d’une maladie politico-sociale.»