Le LSAP se félicite du travail accompli par la majorité à la Chambre et entend persévérer dans ce sens au cours de la dernière session parlementaire de la législature. Car il reste plusieurs dossiers à boucler.
Le chef de la fraction parlementaire socialiste, Alex Bodry, estime que les députés de la majorité, dont ceux de son groupe politique, ont «fait beaucoup» durant les quatre années écoulées. Par extension, le LSAP affirme avoir déjà posé de nombreux jalons pour le futur.
Le groupe parlementaire socialiste affichait une fierté et une assurance certaines, hier, à l’occasion de sa conférence de rentrée parlementaire. «La majorité a voté un nombre record de projets de loi, alors que le premier parti d’opposition, le CSV, a battu, quant à lui, tous les records étant donné le très faible nombre de propositions de loi qu’il a mises sur la table», a d’emblée jugé Alex Bodry.
Peu avare en banderilles lancées en direction des chrétiens-sociaux, l’ancien bourgmestre de Dudelange s’est montré catégorique : «La majorité mène ses politiques pour améliorer le quotidien de la majorité de la population et la situation des citoyens s’est améliorée depuis quatre ans. Il n’y a donc aucune raison de changer de cap!»
Comprendre que les récurrentes critiques du CSV laissent Alex Bodry de marbre, qui les qualifient de tout simplement injustifiées et non fondées. «La stratégie adoptée par le CSV qui essaye mordicus de dépeindre une image noire des politiques menées par le gouvernement, est une stratégie erronée», s’est-il exclamé, arguments à l’appui.
«Pouvoir se dire en 2018 « mission accomplie »»
Baisse du chômage, record en termes de création d’emplois, amélioration de la situation des finances publiques et vote d’une multitude de loi dans tous les domaines : le LSAP est d’avis que toutes ces avancées sociales et sociétales n’auraient pas pu être possibles, en ce court laps de temps de quatre ans, si le parti avait reconduit une coalition avec le CSV en 2013.
«Tout va plus vite et plus en profondeur avec le DP et les verts», a souligné le président du groupe parlementaire LSAP, avant de «regretter» les critiques permanentes du CSV qui ne proposerait aucune alternative. À l’image de la mise en musique du processus de révolution industrielle théorisé par Jeremy Rifkin, ou bien dans le domaine des politiques à mener en matière d’aménagement du territoire. «Le LSAP sait pertinemment vers quelle direction aller, tandis que le CSV est muet sur ces questions», estime Alex Bodry.
Et cette direction prônée par le parti de la majorité se dessinera, dès la semaine prochaine, dans le cadre du dépôt du budget à la Chambre par le ministre des Finances, Pierre Gramegna. «Grâce à ce budget, le gouvernement continuera à miser sur les investissements, sur le maintien du pouvoir d’achat, tout en restant en conformité avec les critères imposés par Bruxelles dans le cadre de son Pacte de stabilité et de croissance (PSC).» Bref, le LSAP entamera la dernière session parlementaire de cette législature confiant et «toujours animé d’une volonté de faire avancer la société».
En clair, le parti compte bien s’autocongratuler et féliciter ses partenaires de coalition, en amont des élections législatives du mois d’octobre 2018, en se disant «mission accomplie», selon les termes d’Alex Bodry. Mais pour effectivement accomplir cette mission, les députés de la majorité devront tout de même finaliser plusieurs dossiers, outre ceux de la mise en œuvre progressive du rapport stratégique Rifkin et de l’aménagement du territoire.
Beaucoup de dossiers épineux à boucler
Dans ce cadre, le LSAP a mentionné : la réforme de la justice et la création d’un Conseil national de la justice, garant de l’indépendance des autorités judiciaires, la réforme du droit de la filiation dans le sens d’une modernisation du droit de la famille, la révision constitutionnelle (qui se heurte à l’opposition des députés CSV dont les voix sont nécessaires pour qu’elle puisse enfin devenir réalité avant la fin de la législature), la réforme du RMG en «Revis», les questions de sécurité publique et de procédure pénale par rapport à la révision de l’article 32-4 de la Constitution, la réforme de la police, la question du logement (une «priorité absolue» et pour laquelle le LSAP estime qu’il faut conclure «un « vrai » pacte logement axé sur une coopération permanente entre tous les acteurs publics et privés, aussi bien sur le plan national que communal»), la finalisation du processus de séparation entre État et Église par rapport au devenir des fabriques d’église, ou encore la réforme de la loi instituant un médiateur (pour laquelle les députés LSAP feront une proposition de loi).
Toujours est-il que le plus grand défi qui attend la majorité, à plus long terme, reste la question de la digitalisation de la société. «Le LSAP se penche déjà sur cette question qu’il est indispensable de bien préparer», a indiqué Alex Bodry. Avant, pour lui, en bon socialiste qu’il est, de mettre l’accent sur les questions de l’équité future de la société, de la qualité de la croissance économique et de la manière dont elle sera répartie, afin de limiter les risques de pauvreté.
Claude Damiani
Le député-président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration, Marc Angel, a plaidé pour davantage d’Europe à la Chambre. Dans ce cadre, il s’est réjoui de la visite de travail qui aura lieu ce vendredi au Parlement, de la commissaire européenne pour l’Emploi, les Affaires sociales, les Compétences et la Mobilité des travailleurs, Marianne Thyssen, après celle de la commissaire au Commerce, Cecilia Malmström.
«Ce sera l’occasion, une fois de plus, de parler Europe à la Chambre et de jouer la carte de la transparence, car les discussions seront retransmises sur Chamber TV. Plus spécifiquement, cette visite nous permettra d’évoquer le socle européen des droits sociaux destiné à contrer le dumping social, voire la nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Marc Angel a mis en avant «l’iniquité du système Dublin III», en matière de politique migratoire, «à laquelle il faudra impérativement remédier» et mis à l’agenda les questions de sécurité liées aux dépenses de l’armée conformément aux critères de Maastricht.