C’est ce samedi qu’entre en vigueur la nouvelle loi sur la nationalité. L’année dernière, 51 % des nouveaux Luxembourgeois appartenaient à la catégorie des descendants profitant d’un lointain aïeul.
Le descendant en ligne directe paternelle ou maternelle d’un aïeul luxembourgeois à la date du 1er janvier 1900 peut obtenir la nationalité luxembourgeoise. Ces nouveaux Luxembourgeois composent le plus important contingent, mais n’arrangent en rien le déficit démocratique qui se creuse dans le pays.
Il faut s’attendre à un rush. Non pas que la nouvelle loi sur la nationalité qui impose encore et toujours un test linguistique témoigne d’un assouplissement des conditions de naturalisation au point de déclencher un raz-de-marée de demandes de résidents. Elle permet encore, jusqu’en décembre 2018, aux descendants d’un ancêtre qui possédait la nationalité luxembourgeoise à la date du 1 er janvier 1900 d’obtenir automatiquement la nationalité, sans aucune autre condition. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont nombreux à en profiter depuis 2008, date d’entrée en vigueur de cette disposition qui fait toujours grincer des dents aussi bien parmi les députés qu’au sein de la société civile.
Pourquoi? Parce qu’aujourd’hui ces cas de «recouvrement 29», selon l’article de l’ancienne loi sur la nationalité, représentent près de 56 % du total des nouveaux Luxembourgeois, dont la grande majorité ne vit pas dans le pays. C’est là tout le problème des deux réformes successives, celle de 2008 et la dernière datant du 17 mars dernier, qui tentent de corriger le déficit démocratique qui se creuse un peu plus chaque année.
Un seul Portugais
En 2016, sur un total de 7 142 naturalisations, 3 950 entraient dans la catégorie 29. Ainsi, sur les 2 262 Français ayant obtenu la double nationalité l’an dernier, 86 % sont des descendants d’un aïeul et vivent pour la plupart en France. Idem pour les Belges, avec 87 % des 1 836 naturalisations.
À titre de comparaison, sur les 1 089 Portugais qui ont obtenu la nationalité l’année dernière, un seul entrait dans la catégorie 29. Ces nouveaux Luxembourgeois (entre 1 000 et 1 500 Portugais chaque année depuis 2008) vivent bel et bien dans le pays et y sont complètement intégrés pour la plupart via le système scolaire. Félix Braz, le ministre de la Justice à l’origine de la nouvelle législation sur la nationalité, est lui-même issu de cette immigration.
Il n’en demeure pas moins que plus de 31 % des nouveaux Luxembourgeois depuis 2008 sont ceux qui ont bénéficié de ce privilège d’ascendance et qu’aujourd’hui ils composent même le plus gros contingent des demandeurs.
Le mouvement s’est accéléré ces dernières années et promet de prendre encore de l’ampleur. Au ministère de la Justice, le service dédié s’attend à un rush avant l’expiration de cette disposition le 31 décembre 2018. Voulant d’abord l’abroger, les députés ont finalement cédé et introduit au contraire un double délai.
Geneviève Montaigu
Retrouvez l’intégralité de notre dossier consacré à la nouvelle loi sur la nationalité dans Le Quotidien papier de ce week-end
les loyers au luxembourg ne sont pas si chers que l’on pense. Et on peut acheter une maison pour environ 1.5 millions euros, ce qui est tres raisonnable
Certes, certes, mais peut être y aurait il plus de Luxembourgeois Recouvrement 29 qui s’établiraient en Luxembourg si les loyers étaient moins élevés, pour exemple un appartement type 3 de 90m2 se loue à Thionville moins de 1000€ ?
Cela leur permettrait plus facilement d’apprendre la langue Luxembourgeoise.
De s’impliquer dans la vie sociale et économique Luxembourgeoise et de participer à la vie politique.
Encore aujourd’hui nombreux sont ceux qui ne savent pas comment voter aux Élections Nationale par manque d’information.
Peut être le Gouvernement devrait-il se pencher sur le cas de ces citoyens souvent dénigré et pourtant très attachés à leur Nationalité Luxembourgeoise.