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Loi « Servior » pour les maisons de repos : l’OGBL réclame un moratoire


©Editpress Feller Tania

Le syndicat redoute toujours une externalisation de certains services du plus grand gestionnaire de maisons de repos du pays. La ministre Cahen est dans son collimateur.

Début mars, l’OGBL et son syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs étaient montés une première fois au front pour fustiger le projet de loi de la ministre de la Famille, Corinne Cahen, qui vise à regrouper des activités et externaliser des services de Servior. L’établissement public doit se voir accorder la possibilité de « créer des sociétés filiales et prendre des participations dans des sociétés ». Plus concrètement, la restauration, la logistique et l’appareil technique et administratif pourraient, aux yeux de l’OGBL, faire l’objet d’une « privatisation brutale ». 

Le projet constituerait aussi une « attaque inacceptable » contre la convention collective des salariés du secteur des aides et des soins.

La ministre et le syndicat se sont rencontrés dès le 10 mars pour calmer les ardeurs. Lors de cette entrevue, Corinne Cahen aurait assuré aux représentants de l’OGBL que le projet de loi n’allait en rien dégrader les conditions de travail du personnel de Servior. « Que des paroles vides? », s’interroge aujourd’hui le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs. Depuis la mi-mars, la ministre de la Famille n’aurait rien entrepris pour lever les doutes émis par l’OGBL. Le fait que le projet de loi n’ait pas été amendé provoque l’ire du camp syndical, qui réclame désormais un moratoire. 

Vers des actions syndicales ?

« Si les paroles tenues au printemps par la ministre étaient sincères, tout danger de privatisation devrait être écarté », martèle l’OGBL, qui lance une mise en garde : « Si jamais la ministre a fait des promesses vides, des actions syndicales seront menées ».

Le syndicat redoute que l’arrivée de prestataires privés ait un impact négatif sur la qualité de service, aspect sur lequel la ministre Cahen a insisté, ce jeudi 30 septembre. « Leur première préoccupation est le volet financier et non pas la qualité du service proposé. Des exemples à l’étranger démontrent d’ailleurs que des internalisations ont été effectuées pour retrouver un service de qualité », avait détaillé en mars Pitt Bach, le secrétaire central en charge du dossier.

Corinne Cahen défend toutefois sa démarche en soulignant que la création de ce genre de synergies « offre des avantages tant au niveau de la qualité des prestations qu’au niveau financier ». Depuis 2013, Servior mène des « collaborations ponctuelles » avec les Hospices civils de la Ville de Luxembourg (HCVL) ou encore le Centre hospitalier Émile-Mayrisch (CHEM).

D. M.