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Logement social à Luxembourg : «Jusqu’à 4 ans d’attente»


Selon l'échevin Maurice Bauer, «la Ville est face à plus de 550 demandes en suspens, ce qui est énorme» (Photo d'archives : Tania Feller).

Se voir attribuer un logement social dépend de plusieurs critères de sélection et peut parfois durer (très) longtemps. L’échevin Maurice Bauer a rappelé vendredi cette dure réalité.

Certes, la Ville multiplie les démarches pour pouvoir mettre à disposition un maximum de logements sociaux sur son territoire, mais les listes d’attente sont bien là pour rappeler que la problématique est loin d’être résolue.
Interpellé à nouveau sur le sujet par le conseiller communal Guy Foetz (déi Lénk), l’échevin responsable du Logement et de l’Action sociale, Maurice Bauer (CSV), a fait une mise au point «en toute transparence», vendredi, lors d’une séance du conseil communal de Luxembourg.

«Plus de 550 demandes en suspens»

Concrètement, Guy Foetz souhaitait obtenir des réponses à trois questions précises : «Quel est le temps moyen pour l’obtention d’un logement social dans la capitale ? Est-ce que la Ville fournit une aide aux personnes se trouvant sur une liste d’attente? La Ville tient-elle un inventaire des maisons et appartements non habités appartenant à des propriétaires privés ?»

Selon l’échevin Maurice Bauer, «il est très difficile de répondre à la première question vu que la Ville est face à plus de 550 demandes en suspens, ce qui est énorme. De plus, ces demandes reflètent des situations très différentes et, de ce fait, nous sélectionnons les dossiers prioritaires en fonction de plusieurs critères», a-t-il rappelé. En effet, la composition du ménage demandeur tout comme sa situation financière et le degré d’urgence par rapport à sa nécessité de trouver un toit sont autant de facteurs qui entrent en compte dans l’attribution des logements sociaux par la Ville. «À l’heure actuelle, il n’est pas possible d’indiquer une durée moyenne précise. Mais vu le nombre de demandes, les personnes sur liste d’attente risquent de devoir patienter de 3 à 4 ans si elles ne sont pas considérées comme étant en situation de priorité absolue. Cela dit, je répète que les dossiers sont appréciés avec beaucoup de prudence, en fonction des critères en question», tient à préciser Maurice Bauer. Avant, pour l’échevin, de rappeler que «la coalition communale actuelle DP-CSV a déjà pu acquérir beaucoup de terrains, car elle s’est engagée dans la création de logements et elle s’investit donc aussi particulièrement dans la construction de logements sociaux. C’est une priorité et nous allons continuer sur cette voie.»
À la question de savoir si la Ville propose une aide aux personnes sur liste d’attente, l’échevin s’est montré catégorique : «Lorsqu’une demande est introduite à la Ville, elle est également orientée vers d’autres acteurs compétents dans le secteur du logement social, à savoir le Fonds du logement, la SNHBM, l’AIS et l’ASBL Wunnéngshëllef.

Pas d’inventaire des logements privés vides

De plus, les assistantes sociales de notre service Logement sont là pour orienter vers telle ou telle organisation toute famille sur liste d’attente qui chercherait une aide urgente. Cela étant, il n’existe pas de coopération institutionnalisée avec la Ville. Par ailleurs, toute demande de logement social doit être renouvelée annuellement pour que la Ville sache si le demandeur est toujours intéressé, mais aussi pour s’assurer qu’il n’a toujours pas trouvé de logement par un autre biais que par celui de la Ville. Enfin, je tiens à rappeler que si la situation l’exige de par son caractère urgent, nous établissons le lien avec l’office social. De manière générale, la Ville fait tout ce qui est en son pouvoir pour aider les gens dans le besoin.»
Quant à savoir si la Ville fait un inventaire des logements privés inhabités, l’échevin Maurice Bauer a répondu par la négative : «Non, nous ne faisons pas d’inventaire et n’avons donc pas de chiffres, protection des données personnelles oblige !»

Claude Damiani