Les mesures prises par le gouvernement pour relancer le marché de l’immobilier profitent aux «plus riches», clame le parti d’opposition.
Les derniers détails du paquet fiscal que compte ficeler le gouvernement dans le domaine de la construction et du logement, deux secteurs en berne, doivent encore être mis sur la table par le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV).
Les grandes lignes sont toutefois connues, avec la volonté d’augmenter le taux de l’amortissement accéléré sur les logements locatifs, de baisser le taux d’imposition sur les plus-values réalisées lors de la vente de biens immobiliers ou encore de revoir à la hausse le crédit d’impôt «Bëllegen Akt» lors d’investissements dans le logement locatif.
Selon déi Lénk, il s’agit de «cadeaux fiscaux» qui profiteront en premier lieu aux investisseurs et promoteurs, sans que ces mesures aient un réel impact sur la construction d’un plus grand nombre de logements à prix abordable. Le parti d’opposition rappelle dans ce contexte que les anciens ministres libéraux des Finances, Pierre Gramegna et Yuriko Backes, avaient mis fin à ce genre d’incitatifs fiscaux au vu de leur manque d’efficacité et des effets pervers qu’ils ont produits.
L’Observatoire de l’habitat et même le Fonds monétaire international (FMI) auraient, eux aussi, conclu que de telles mesures sont uniquement à l’avantage de ceux qui sont déjà bien lotis.
De plus, ces «cadeaux fiscaux» destinés aux «plus riches» constitueraient d’importantes pertes fiscales pour l’État, alors que cet argent devrait être investi dans la construction massive de logements destinés à la location à un prix abordable, réalisés et détenus par la main publique. Selon déi Lénk, Gilles Roth, lorsqu’il était député de l’opposition, a, lui aussi, réclamé une réduction du déchet fiscal lié à des avantages fiscaux trop généreux.
«Avec ce genre de programme, le gouvernement pourrait sans aucun problème prendre en main le travail gouvernemental à Monaco», ironise dans un communiqué Gary Diderich, le co-porte-parole de déi Lénk.
Indépendamment des critiques de l’opposition parlementaire, le ministre des Finances se dit décidé à introduire au plus vite le paquet fiscal, qui s’appliquera de manière rétroactive au 1er janvier de cette nouvelle année.