Le premier syndicat du pays donne jusqu’à février au gouvernement pour rectifier le tir au niveau de sa politique sociale. La mobilisation sera encore renforcée.
Pour sa dernière réunion en 2015, le comité national de l’OGBL s’est penché mardi sur sa longue liste de vœux adressée au gouvernement. Le paquet social préparé par le syndicat doit permettre de décharger les ménages et renforcer l’État-providence.
La mobilisation de plus de 1 000 mandataires de l’OGBL, fin novembre, n’a été qu’une première mise en garde. En 2016, le premier syndicat du pays souhaite voir se concrétiser les mesures retenues dans son paquet social. Les conditions pour mettre fin à la politique d’austérité et pour renforcer à nouveau l’État-providence seraient données, a estimé mardi, à l’issue de la réunion du comité national, le président de l’OGBL, André Roeltgen.
« Le paquet d’avenir du gouvernement n’a plus raison d’être. Remettre en question ce paquet ne correspondrait pas à faire des cadeaux, mais il s’agirait d’une réponse aux inégalités sociales qui se sont accrues au fil des dernières années », souligne ainsi le chef de file de l’OGBL en soulignant la bonne santé des finances publiques. Partant de ce constat, André Roeltgen a rappelé les revendications de son syndicat regroupées dans le paquet social établi par l’OGBL.
«Prêt à négocier», mais pas infiniment
À court terme, le syndicat souhaite ainsi voir disparaître dès 2016 l’impôt spécial de 0,5 %. Autre dossier chaud : l’amendement du projet de loi sur les prestations familiales. « On ne remet pas en cause le principe que chaque enfant touchera le même montant, mais ce montant doit être revu à la hausse », lance André Roeltgen. L’OGBL revendique également la concrétisation d’un mécanisme pour adapter automatiquement les prestations familiales à l’évolution du salaire médian.
La liste de vœux du syndicat ne s’arrête cependant pas là. Dans le cadre de la réforme fiscale, il serait grand temps que le gouvernement prenne l’initiative pour mener une « discussion claire ». La réforme de l’assurance dépendance, sans tomber dans le piège d’une baisse du niveau des prestations, ainsi que la concrétisation de la réforme du temps de travail sont d’autres priorités fixées à moyen terme. « On note de légères avancées dans la bonne direction. Je le répète : on n’acceptera pas de plus grande flexibilisation et on revendique une sixième semaine de congés payés », indique le président de l’OGBL. Le gouvernement sera également attendu sur le salaire social minimum, les préretraites, la réforme de la médecine du travail, le maintien du salaire pendant le congé maladie et les bourses d’études. La révision des prestations prises en charge par la Caisse nationale de santé fait également partie des revendications. Au vu de la situation financière saine de la CNS, l’OGBL veut plus particulièrement voir s’améliorer la prise en charge de toutes les prestations liées à l’orthodontie.
« Notre volonté reste de négocier et de ne pas chercher la confrontation. Or on a posé des accents clairs pour enfin parvenir à décharger les ménages », met en garde le président de l’OGBL.
Au mois de février, le syndicat va effectuer un premier bilan sur la volonté du gouvernement de rectifier le tir. La campagne construite autour du paquet social va se poursuivre et sera même encore intensifiée. « Si on constate que rien ne bouge, on est prêt à mener des actions de plus grande envergure », conclut André Roeltgen. Le gouvernement est prévenu.
David Marques
Travail : le besoin d’un « fondement » solide
Alors que les discussions sur une réforme n’ont pas pu aboutir cette année, le Plan d’action national en faveur de l’emploi (PAN), qui arrive à échéance au 31 décembre, a été prolongé d’une année. Le dossier concernant le volet lié au temps de travail figure parmi les enjeux clés du cadre que les partenaires sociaux doivent établir en 2016. « On a besoin d’un fondement solide », a souligné, hier, le président de l’OGBL, André Roeltgen. En attendant, les choses avancent sur le terrain. Une première convention-cadre est ainsi sur le point d’aboutir dans le secteur de la recherche publique. Il s’agit d’un exemple concret pour améliorer les conditions de travail des salariés.