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Livraisons de vaccins : des incertitudes aussi au Luxembourg


Environ 4 600 doses permettant de vacciner 2 300 personnes ne sont pas arrivées à destination, mais le retard sera rattrapé le mois prochain. Pour l'instant, on ne se bouscule pas au centre de vaccination. (illustration Julien Garroy)

Difficile d’envoyer des invitations pour la campagne vaccinale tant que les livraisons n’arrivent pas. La halle Victor-Hugo est loin de faire le plein. Patience.

Pas simple d’organiser la campagne vaccinale alors que les livraisons de flacons sont incertaines. Des retards de production ont été annoncés et, pour le Luxembourg, cela signifie que les doses non livrées cette semaine arriveront dans quinze jours, soit 4 600 doses à rattraper. D’ici la fin du mois de mars, quelque 86 400 doses des vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna seront disponibles selon le Haut-Commissariat à la protection nationale. Elles permettront de vacciner 43 200 personnes si tout se passe bien.

Ceux qui reçoivent leur première injection ont déjà leur seconde dose réservée dans ce stock, mais pour le moment on ne se bouscule pas au portillon. La halle Victor-Hugo au Limpertsberg est pour l’instant le seul centre de vaccination actif et il n’est pas débordé. Sur les seize files aménagées, seules quatre sont utilisées actuellement. Depuis le 1er janvier, 5 226 invitations à recevoir le vaccin au Limpertsberg ont été envoyées, mais le taux de participation plafonne à 31% pour l’instant, alors que les invitations sont valables jusqu’au 24 janvier. Ce sont les personnels des réseaux d’aides et de soins, les ambulanciers du CGDIS, les médecins et infirmiers indépendants qui ont été visés pour ce premier wagon. Les hôpitaux se chargent de vacciner leurs personnels et jusqu’à présent 1 800 personnes ont reçu une injection.

Attendre, comme tout le monde

Si les doses promises sont en retard, le stock est encore fourni au Luxembourg et les prochains centres de vaccination à Esch, Ettelbruck et Mondorf-les-Bains devraient ouvrir leurs portes dans le courant du mois de février. En revanche, il est compliqué d’envoyer des invitations pour le moment tant que la livraison du premier trimestre n’est pas complète. Le gouvernement préfère attendre que d’annuler des milliers de rendez-vous par manque de vaccins.

Il est encore impossible de savoir combien de doses seront livrées au second trimestre. C’est la Commission européenne qui négocie et le Luxembourg attend d’être servi comme tout le monde. Mais les commandes sont en cours. Les résidents des maisons de retraite et de soins les attendent avec impatience, eux qui sont 83% à se faire vacciner, selon le ministère de la Santé.

Les équipes mobiles se déplacent dans les établissements pour personnes âgées et chacune reçoit d’abord la visite d’un médecin avant de recevoir une injection. Chaque personne doit voir un médecin au préalable avant de se faire vacciner et c’est aussi le médecin qui décide quel vaccin est le plus approprié selon le patient et ses pathologies. Aucun décès des suites d’une injection n’a été enregistré au Luxembourg.

À peine 500 piqûres par jour

Ce n’est que le début de la campagne et le rythme de croisière est loin d’être atteint. Mais là aussi, il y aura des limites dans les capacités qui ne seront pas dues à une pénurie de dose mais à un manque de professionnels de santé disponibles pour le vaccin. La réserve sanitaire n’est pas extensible à souhait et les médecins qui ferment leur cabinet un ou deux jours par semaine pour se consacrer à la vaccination dans un centre peuvent difficilement tenir ce rythme sur une année.

Les infirmières peuvent également vacciner et préparer les vaccins, mais pas les kinésithérapeutes par exemple, qui peuvent vacciner mais pas préparer les vaccins, il faut un laborantin pour effectuer cette tâche, qui lui ne peut pas vacciner. Il faudra composer toutes ces équipes sur une année.

Les prochains groupes cibles doivent encore être définis dans la campagne. En attendant, la halle Victor-Hugo est loin de tourner à plein régime. Sa capacité sera de 7 600 injections par semaine. Pour l’instant, le centre tourne de 400 à 500 piqûres par jour.

Geneviève Montaigu